Publicité
L'article provient de Le Journal de Québec
Société

La reine Elizabeth II vêtue par un tailleur de fourrure Québécois

Un maître tailleur de fourrure avait eu le privilège de confectionner le cadeau de noces de la princesse Elizabeth

La princesse Elizabeth, vêtue du manteau de vison sauvage du Labrador confectionné par Roméo Audet, et le duc d’Édimbourg avaient été reçus à la résidence du gouverneur, en Nouvelle-Écosse.
La princesse Elizabeth, vêtue du manteau de vison sauvage du Labrador confectionné par Roméo Audet, et le duc d’Édimbourg avaient été reçus à la résidence du gouverneur, en Nouvelle-Écosse. Photo tirée des archives de la Nouvelle-Écosse
Partager
Photo portrait de Simon Baillargeon

Simon Baillargeon

2022-09-18T04:00:00Z
Partager

Le décès de la reine Elizabeth a fait ressortir une panoplie d’anecdotes à son sujet. L’une d’elles concerne un réputé maître tailleur de fourrure et un cadeau de mariage officiel. Retour dans le temps sur une histoire méconnue qui fait «la fierté» d’une famille de Québec.

• À lire aussi: Camilla rend hommage à Elizabeth II, «femme solitaire» dans un monde dirigé par les hommes

• À lire aussi: Justin Trudeau et sa femme vont assister aux funérailles de la reine à Londres

• À lire aussi: Funérailles d'Elizabeth II: Joe Biden est arrivé à Londres

Roméo Audet avait acquis une solide réputation de maître tailleur de fourrure, à Québec.
Roméo Audet avait acquis une solide réputation de maître tailleur de fourrure, à Québec. Photo courtoisie

Roméo Audet s’était déjà forgé une solide réputation dans le domaine de la confection de manteaux de fourrure à Québec quand son patron lui a confié une mission royale de la plus haute importance. 

La prestigieuse enseigne Holt Renfrew venait de se voir confier par le gouvernement canadien le mandat de confectionner un manteau en vison sauvage du Labrador. 

La princesse Elizabeth allait unir sa destinée au duc d’Édimbourg le 20 novembre 1947 et il s’agissait du cadeau officiel du Canada.

M. Audet, originaire du quartier Saint-Jean-Baptiste et diplômé de la Mitchell Designing School de New York, accepte le défi. 

Publicité

Mais pas question de lésiner sur les détails. Le président d’Holt Renfrew à l’époque, Alvin J. Walker, s’était rendu à Londres lui-même pour prendre les mensurations de la princesse, avec dans ses valises 85 échantillons de fourrure.

Vu partout dans le monde

Le Canada en entier et la planète ont pu apprécier le travail de Roméo Audet puisque la princesse a porté à plusieurs reprises le fameux manteau lors du premier voyage au pays du couple royal en 1951, quelques mois seulement avant qu’elle n’accède au trône d’Angleterre.

Le couple royal en compagnie de membres des Premières Nations, au Stampede de Calgary.
Le couple royal en compagnie de membres des Premières Nations, au Stampede de Calgary. Photo tirée des archives du Stampede de Calgary

À son arrivée à Montréal, au Stampede de Calgary et à sa sortie du train l’emmenant à travers le pays, la création est en vedette d’un océan à l’autre. 

Ils avaient également rencontré des marins lors de leur passage dans les Maritimes.
Ils avaient également rencontré des marins lors de leur passage dans les Maritimes. Photo tirée des archives de la Nouvelle-Écosse

«On l’a vu à plusieurs reprises sur des photos dans différentes villes», se rappelle la petite fille de Roméo Audet, Sylvie Bergeron.

Aussi chaud qu’ait pu être son manteau de vison, il a fallu une couverture supplémentaire pour tenir la reine au chaud, à Calgary.
Aussi chaud qu’ait pu être son manteau de vison, il a fallu une couverture supplémentaire pour tenir la reine au chaud, à Calgary. Photo tirée des archives du Stampede de Calgary

Son grand-père n’a malheureusement pas eu ce privilège, s’empresse-t-elle de préciser. 

«Il n’a jamais vu de photos au moment où elle le portait. Et la télévision n’était pas là en 1951.»

Cette réalisation a toujours été une grande source de fierté pour la famille, souligne pour sa part la fille de M. Audet, Louise Audet Bergeron. À 91 ans, la dame se souvient encore très bien de ce moment. « [Il] était immensément fier d’avoir conçu et confectionné le manteau qui représentait le cadeau de noces à la princesse Elizabeth de la part du peuple canadien », souligne-t-elle.

Publicité

Il ouvrira ensuite sa propre boutique dans Sillery, sur la rue Saint-Michel, aujourd’hui nommée rue de Bergerville. Il décédera en 1966.

Maniaque de la reine

Cette anecdote a fait en sorte que Sylvie Bergeron a développé une admiration pour la reine, « mais pas pour l’institution ».

Cette dernière l’a d’ailleurs rencontrée en 1987, lors du dernier passage de la souveraine à Québec. 

«J’aurais voulu lui dire : vous souvenez-vous de votre manteau de fourrure?», dit-elle, avant de rire. Mon grand-père n’a pas eu l’occasion de lui donner le manteau de ses propres mains, mais la boucle est bouclée, au moins je lui ai parlé.»

La dame sera devant son téléviseur, tôt demain. Pour rien au monde elle ne raterait l’occasion de la saluer une dernière fois.

Quant au manteau, impossible de savoir ce qui lui est arrivé. Mais il faudra se souvenir que c’est grâce à un Québécois si la reine a pu se tenir au chaud lors de l’automne 1951. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité

Sur le même sujet