La quasi-totalité des contre-tarifs canadiens retirés par Mark Carney?

Yannick Beaudoin
Le premier ministre Mark Carney a retiré en catimini la majorité des contre-tarifs imposés par le Canada sur les produits américains, plus tôt ce mois-ci, a révélé une étude d'Oxford Economics, plus tard réfutée par le ministre des Finances du Canada.
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Bien qu’aucune annonce n’ait été faite à cet égard, la gazette officielle du gouvernement du Canada, où l’ensemble des lois et des décisions sont publiées, a indiqué le 7 mai dernier que presque toutes les mesures commerciales imposées au gouvernement américain en réplique aux tarifs douaniers de Donald Trump avaient été levées.
Une analyse d'Oxford economics rapportée par Bloomberg la semaine dernière évoque qu'avec ces exemptions, les contre-tarifs seraient de «près de zéro».
Or, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a réfuté cette interprétation des modifications aux droits de douanes, évoquant que 70% des surtaxes imposées en représailles à 60 G$ de produits américains étaient toujours en vigueur.
Des produits alimentaires demeurent donc toujours soumis à des contre-tarifs, alors que d’autres ne seront plus touchés.
Certaines épiceries ont néanmoins annoncé des hausses de prix dans les prochaines semaines en évoquant ces contre-tarifs.
«Je pense qu’il y a une certaine frustration auprès du public parce qu’on ne sait pas trop ce qui se passe. D’un côté, on dit qu’on veut se présenter comme un pays fort auprès de monsieur Trump. Mais on a fait des concessions en éliminant plusieurs frais de douane sur les produits américains sans nécessairement le dire», a mentionné le spécialiste de l’industrie agroalimentaire à l’Université Dalhousie, Sylvain Charlebois, en entrevue à LCN.
Ce dernier croit que l’industrie alimentaire canadienne doit prendre le temps d’écouler ses stocks affectés par les tarifs avant de réduire éventuellement ses prix.
«Une fois que les inventaires [stocks] vont être passés, on devrait s’attendre à des prix raisonnables. Alors il ne devrait pas y avoir d’excuses, on ne devrait pas utiliser les tarifs comme excuse pour augmenter des prix», affirme Sylvain Charlebois.
L’expert pense que les consommateurs pourraient s’attendre à des baisses de prix à partir de la mi-juin.
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