La Parlement veut protéger le poids du Québec dans la fédération

Raphaël Pirro
Les élus fédéraux ont affirmé, avec une écrasante majorité, la volonté de protéger le poids du Québec dans la fédération.
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Les libéraux et les néodémocrates, ainsi qu’un bon nombre de conservateurs ont appuyé la motion du Bloc québécois qui demandait d’exclure «tout scénario de redécoupage de la carte électorale fédérale qui aurait pour effet de faire perdre une ou des circonscriptions électorales au Québec ou de diminuer le poids politique du Québec à la Chambre des communes».
Le vote, survenu mercredi après-midi aux Communes, s’est conclu avec un résultat de 261 en faveur de l'idée et de 63 contre. La grande majorité des votes d'opposition est provenue des banquettes conservatrices.
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«C’est un gain pour le Québec», a déclaré le chef du Bloc québécois, Yves François Blanchet, à la sortie du vote.
Selon lui, «le vote d’aujourd’hui ouvre la porte» à l’établissement d’un pourcentage minimum strict pour le Québec au Parlement. M. Blanchet vise 25 % des sièges.
Le parti déposera éventuellement un projet de loi en ce sens, et vise à travailler avec les autres partis afin de trouver un scénario qui puisse satisfaire tout un chacun.
Le chef du NPD Jagmeet Singh a souligné en point de presse qu'il était «important» de lutter contre la perte d'influence du Québec aux Communes. Le parti avait d'ailleurs soumis un projet de loi similaire en 2012, à l'époque du gouvernement de Stephen Harper.
La motion demandait aussi à ce que «la formule de répartition des sièges à la Chambre [soit] modifiée».
Le redécoupage de la carte électorale est le fruit du travail d’Élections Canada, qui se base sur l’évolution démographique des provinces pour réattribuer les sièges périodiquement.
Les changements actuellement en vigueur feraient passer le nombre de sièges total de 338 à 342: un de moins pour le Québec, trois de plus en Alberta, un pour l’Ontario et un autre pour la Colombie-Britannique.
Ce prochain redécoupage, qui devrait entrer en vigueur en 2024, ferait porter le nombre de sièges du Québec de 78 à 77. Ainsi va-t-il de sa représentation proportionnelle aux Communes: le poids de la province dans la fédération passera de 23,28 % à 22,71 %.
«Ce siège en moins s’explique par le fait que le taux d’accroissement de la population du Québec demeure inférieur au taux d’accroissement moyen des autres provinces», faisait savoir Élections Canada en octobre.