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L'article provient de TVA Nouvelles

La motion de blâme contre le président du CMQ divise les médecins

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Mina Collin

2025-10-20T17:30:55Z
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Certains médecins estiment que l'adoption de la motion de blâme contre le président du Collège des médecins du Québec (CMQ) était nécessaire afin d’envoyer un message clair à l’ordre professionnel, tandis que d'autres jugent qu'il ne mérite pas tant de reproches.

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Une majorité significative de médecins – 82% des plus de 3000 professionnels de la santé qui ont participé à une réunion extraordinaire vendredi passé – a adopté la motion de blâme visant le président du CMQ, le Dr Mauril Gaudreault.

«La relation des médecins envers le collège des médecins, c'est une relation amour-haine sans beaucoup d'amour depuis quand même assez longtemps», a souligné le Dr Benoît Heppell, lundi, en entrevue au micro de Mario Dumont, à QUB radio et télé, diffusée simultanément au 99,5 FM Montréal.

Le Dr Heppell affirme que les reproches s’accumulent depuis longtemps et que l’intervention du CMQ dans le conflit actuel a été «la goutte qui a fait déborder le vase».

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PHOTO FOURNIE PAR BENOIT HEPPELL
PHOTO FOURNIE PAR BENOIT HEPPELL

«Il n'est pas là pour nous défendre, le Collège. C'est un autre professionnel qui défend le public, mais on a cette impression que le Collège est relativement déconnecté de la médecine que l'on fait aujourd'hui», a-t-il indiqué.

Ce dernier déplore que le CMQ exige beaucoup des médecins tout en les critiquant, dans un système de santé loin d’être optimal pour exercer.

«On navigue en eaux troubles avec des pénuries de médecins, une pénurie de personnel, une pénurie de ressources. On fait ce qu'on peut, alors qu'on a un Collège qui nous demande de travailler comme si nous avions 100% de nos capacités», a-t-il déploré.

La réaction des médecins face au CMQ n’est que «la pointe de l’iceberg», explique-t-il, s’appuyant sur un historique de tensions. L’objectif de cette motion de blâme: pousser le CMQ à adopter des attentes plus réalistes envers les professionnels de la santé de la province.

De son côté, le médecin spécialisé en infectiologie-microbiologie, Amir Khadir, ne croit pas que le Dr Mauril Gaudreault mérite cette motion de blâme.

«De là à vouloir avoir la tête du président du Collège des médecins qui a eu la responsabilité de rappeler qu'on a aussi des devoirs déontologiques. [...] On est tous soumis à ça, on doit prendre conscience que le Collège a une fonction qui n'est pas une fonction syndicale», a déclaré le Dr Khadir.

Il espère d’ailleurs que le président du CMQ ne s’excusera pas d’avoir rappelé que la profession de médecin était «régie par un Code de déontologie qui interdit toute forme de moyens de pression dans le cadre d’une action individuelle ou concertée».

Photo d'archives, Chantal Poirier
Photo d'archives, Chantal Poirier

«D'ailleurs le Dr Gaudreault ne s'est pas immiscé dans les négociations, il n'a pas dit que le mode de rémunération que le gouvernement propose est bon», a-t-il mentionné.

Amir Khadir estime que les médecins se sont tiré dans le pied avec cette motion de blâme.

«On a besoin de la confiance du public [...] dans l'unique perspective d'avoir une négociation de gouvernement, a-t-il ajouté. Les médecins se sont mis dans une très mauvaise position où on donne l'impression qu'on est des enfants gâtés qui ne veulent rien accepter comme solution pour essayer de régler les problèmes d'accessibilité aux médecins.»

Voyez ci-dessus les entrevues intégrales dans les extraits vidéo et sonores.

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