La moitié de votre argent sort du Québec en achetant des produits étrangers

À quel point l’achat d’une pelle à caca locale à 4,99$ sert les intérêts du Québec et de ses entreprises, de ses travailleurs et de son gouvernement? Pour la première fois au Québec, une firme indépendante vient de calculer la valeur de l’achat local – indice: c'est énorme.

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«Quand tu payes 1,50$ pour un produit qui vient d’ailleurs, plus de la moitié de ton argent sort du Québec», lance Roxane Popoviciu, de chez Noba animal à Saint-Jean-sur-Richelieu. 

Acheter une pelle à litière fabriquée en Chine et vendue 1,50$ à l’animalerie du coin, ça revient presque à transférer 0,75$ dans le compte du gouvernement chinois. Bonus: la pelle à 4,99$ fabriquée en Beauce «ne te pète dans la face après cinq minutes». 

Quand la directrice du développement fait son «pitch» en Ontario, elle est capable de certifier que 80% de ses produits sont fabriqués au Québec. «Ça pogne beaucoup, même là-bas. C’est rare, 80%», raconte la gestionnaire. 

Cette certification est l’idée de Produits du Québec. L’OBNL âgé de 13 mois vient de mandater la firme AppEco pour obtenir des éléments de preuve sur l’impact positif de l’achat local. 

«C’est une analyse pionnière qui nous donne des chiffres concrets», résume Elfi Morin, qui dirige l’organisme dont la mission est d’offrir aux Québécois la chance de reconnaître ce qui vient d’ici. 

Deux cent cinquante produits certifiés sont comparés à des équivalents venus d’ailleurs dans le document publié mardi. Le pourcentage de l’argent qui reste au Québec est établi de façon scientifique. 

Les impacts de l'achat local sont si positifs pour le Québec qu’on serait fous de ne pas «faire plus de place à nos produits», se réjouit l’OBNL. Tous les produits étudiés produisent des retombées économiques supérieures ou égales à leurs concurrents étrangers. 

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La planète en souffre aussi de nos habitudes de consommation. La distance que parcourent les produits importés génère en moyenne 34% plus d’émission de gaz à effet de serre que les produits locaux, indique l’étude. 

Chez Noba animal, qui vend aussi des bacs à litière, des poteaux griffoires et des meubles pour animaux, on souhaite que le message se rende au consommateur. 

«Quand tu produis ou tu achètes local, tu crées des emplois. Ton argent ou tes investissements restent tous au Québec», se félicite Roxane Popoviciu. 

Son plastique et ses moules viennent d’une usine en Beauce, le reste est fabriqué par trois employés à Sherbrooke. 

Depuis que le logo de l’OBNL est visible sur les produits Noba vendus partout au Québec, les ventes sont en légère hausse. «C'est encore trop difficile» toutefois de savoir qu'ils viennent d'ici en magasin.

«Il faut qu’on voie le logo sur les étalages de toutes les animaleries du Québec. Il faut que tout le monde embarque, qu’on voit le logo partout», rêve Roxane Popoviciu. 

Elfi Morin y travaille. Produits du Québec est né en 2022 et compte aujourd’hui 150 entreprises adhérentes à son programme de marques de certification. 

«L’achat local, ce n’est pas nécessairement plus cher. J’espère que ces nouvelles preuves vont convaincre le consommateur et vont amener nos entreprises à vouloir mettre la provenance de leurs produits de l’avant», dit-elle. 

Des produits d’ici moins chers 

Un soutien-gorge de La Vie en Rose est 10$ moins cher que le produit américain 

Une glacière Genie Outdoors est 150$ moins cher que le produit philippin 

Une planche de service en bois de Noir et Bois est 30$ moins cher que le produit américain

_{Source: étude AppEco}

Les produits locaux génèrent

3,8 fois plus de PIB;

2,8 fois plus de revenus pour les travailleurs;

7,6 fois plus de bénéfices;

3,5 fois plus d’emplois soutenus.

_{Source: étude AppEco}