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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Il habite chez sa belle-mère après avoir tué son épouse

Arrêté 15 ans après le meurtre, le mari de la victime s’en serait mis plein les poches

Ernesto Fera, accusé d'avoir tué son épouse, Nadia Panarello il y a 17 ans, lors de son arrivée au  palais de justice de Saint-Jérôme, lundi.
Ernesto Fera, accusé d'avoir tué son épouse, Nadia Panarello il y a 17 ans, lors de son arrivée au palais de justice de Saint-Jérôme, lundi. Photo Jonathan Tremblay
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Photo portrait de Jonathan Tremblay

Jonathan Tremblay

2021-11-08T16:43:54Z
2021-11-09T16:23:35Z
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Le quinquagénaire accusé d’avoir tué son épouse pour rembourser ses dettes avec les assurances vie, il y a 17 ans, aurait eu le culot de loger gratuitement chez sa belle-mère après le drame.

• À lire aussi: En procès 17 ans plus tard: accusé d'avoir tué son épouse pour payer ses dettes

« On avait une bonne relation. Mais après 2012, ç’a changé, car la police m’a dit que c’était peut-être lui [le tueur] », a témoigné lundi Antonietta Zompa-Panarello, 87 ans, à propos de son gendre, Ernesto Fera, au palais de justice de Saint-Jérôme.

Nadia Panarello
Nadia Panarello Photo courtoisie

L’homme de 55 ans subit son procès pour le meurtre prémédité de son épouse, Nadia Panarello, dans leur maison de la rue Michel-Gamelin, à Laval, le 12 février 2004.

Mme Zompa-Panarello s’est alors empressée d’appeler le 911, en panique. 

  • [MISE EN GARDE] L'audio ci-dessous pourrait choquer certains lecteurs.  
Appel 911 - Décès Nadia Panarello

Ce matin-là, la jeune femme de 38 ans a été retrouvée par sa mère, gisant dans une mare de sang sur le plancher de la salle de bain adjacente à la chambre principale.

Ernesto Fera
Ernesto Fera Photo Chantal Poirier

« J’ai pris la main gauche de ma fille et j’ai remarqué que c’était très froid. J’ai crié », a soufflé lundi Mme Zompa-Panarello.

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L’enquête de la police de Laval a vite pointé en direction de Fera. Or, la famille a traversé une partie du deuil sans le savoir.

Loyer à 0 $

Quelque temps après le meurtre, Fera et ses deux filles, âgées de 10 et 14 ans à l’époque, ont emménagé dans l’appartement situé au-dessus de celui de l’octogénaire, dans un immeuble lui appartenant.

« Ils ont habité là pendant 6 ou 7 ans », a mentionné la dame, en précisant qu’elle n’avait jamais exigé de loyer à son gendre éploré.

De plus, a-t-elle ajouté, après la vente de la maison familiale, sur laquelle il a fait 50 000 $ de profit, Fera n’a jamais cru bon de rendre à sa belle-mère les 150 000 $ que sa conjointe et lui-même lui avaient quémandés pour l’achat de cette demeure.

Il a aussi tiré profit de deux assurances vie et d’un remboursement d’hypothèque d’un total d’environ 350 000 $.

Rappelons que la Couronne croit que l’accusé a agi pour rembourser ses nombreuses dettes avec cet argent, car il s’enlisait financièrement.

Michel Trudel. Connaissance de l’accusé
Michel Trudel. Connaissance de l’accusé Photo courtoisie

D’ailleurs, la poursuite a fait entendre lundi Michel Trudel, une connaissance de Fera et ex-président des studios MELS.

Celui-ci a affirmé que l’accusé avait tenté de lui emprunter 120 000 $ à l’automne 2003, lui disant qu’il attendait un héritage de 175 000 €. Personne n’est cependant décédé à cette période dans l’entourage de l’accusé, selon Mme Zompa-Panarello.

Amoureuse

Malgré les problèmes financiers de Fera, il était hors de question pour Nadia Panarello de quitter son amour de jeunesse.

« Je ne le laisserai pas. Je ne le laisserai pas, parce que je l’aime », aurait confié la victime en larmes à sa sœur aînée, Catarina Panarello, peu de temps avant le drame.  

  • Le procès devant juge seul d’Ernesto Fera, qui a été mis en état d'arrestation à l’été 2019, se poursuit mardi.  
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