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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Guerre en Ukraine: la menace nucléaire pèse sur «l’ensemble de l’humanité», selon l’ONU

AFP
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2022-03-03T13:03:20Z
2022-03-03T14:45:20Z
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L’élévation par la Russie de la menace nucléaire n’est pas à prendre à la légère, a estimé en substance l’ONU lors d’une réunion jeudi à Genève, où la guerre des mots entre belligérants russe et ukrainien bat son plein.

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« L’attaque militaire de la Fédération de Russie contre l’Ukraine a ouvert un nouveau et dangereux chapitre de l’histoire mondiale », a déclaré Michelle Bachelet devant le Conseil des droits de l’Homme (CDH) de l’ONU à Genève.

« L’élévation du niveau d’alerte des armes nucléaires souligne la gravité des risques qui pèsent pour l’ensemble de l’humanité », a ajouté la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme.

Quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine par ses troupes, le président russe Vladimir Poutine a ordonné de « mettre les forces de dissuasion de l’armée russe en régime spécial d’alerte au combat », déclenchant les plus vives protestations occidentales.

Les 47 États membres du CDH sont réunis pour un débat urgent sur la guerre en Ukraine, à la demande de Kyïv qui espère faire adopter, à l’issue des discussions, une résolution demandant une enquête internationale.

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Ces débats qui doivent se poursuivre jusqu’à vendredi ont donné lieu à de vifs échanges entre Moscou et Kyïv.

« Les barbares ne devraient pas et n’ont pas leur place dans l’Alliance des civilisations », a déclaré la première vice-ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Emine Dzhaparova, dans une allocution vidéo devant le Conseil.

Cette guerre se produit uniquement, a-t-elle dit, parce qu’« un groupe de criminels de guerre ayant la bombe nucléaire a décidé que notre peuple était trop faible pour résister et que le monde s’en moquerait ».

« Régime fantoche » 

L’ambassadeur russe Guennadi Gatilov a lui accusé Kyïv de vouloir « exterminer la partie russophone » de l’Ukraine, « dans la meilleure tradition de l’Allemagne nazie ».

Il s’en est également pris aux Américains et Européens, les accusant de fermer les yeux sur les nombreuses pertes en vies humaines dans d’autres conflits, comme en Afghanistan et en Syrie. Et a dénoncé l’utilisation d’« armes inhumaines par l’OTAN en 1999 contre la Yougoslavie ».

« Le régime fantoche de M. Zelensky ne vous intéresse que comme moyen de pression et comme carte maîtresse dans votre confrontation avec la Russie », a-t-il assuré, à l’attention de Washington et Bruxelles.

Selon le dernier décompte de l’ONU, le bilan du conflit en Ukraine est de 230 civils tués, dont 15 enfants, et 525 blessés, mais Mme Bachelet a averti que les chiffres réels étaient bien plus élevés.

« La plupart des victimes civiles ont été causées par l’artillerie lourde, les systèmes de lance-roquettes multiples et de frappes aériennes dans des zones peuplées » et il y a des « informations inquiétantes faisant état de l’utilisation d’armes à sous-munitions frappant des cibles civiles », a relevé Mme Bachelet.

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Le débat urgent a été obtenu lundi lors d’un vote à l’initiative de l’Ukraine, appuyée par une vaste coalition de pays.

À l’issue des discussions, Kyïv entend faire adopter un projet de résolution appelant « au retrait rapide et vérifiable des troupes russes de l’ensemble du territoire internationalement reconnu de l’Ukraine », et demandant d’établir d’urgence pour une durée initiale d’un an « une commission d’enquête internationale indépendante », comme il en existe pour la Syrie.

Les enquêteurs seront chargés de « recueillir, rassembler et analyser les éléments de preuve attestant de (...) violations » des droits humains en Ukraine, en vue de futurs procès, et d’identifier les responsables de ces violations « afin qu’ils aient à répondre de leurs actes ».

Certaines ONG auraient souhaité que le texte dénonce également la situation des droits humains en Russie, et demandent l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’Homme.

L’invasion russe a provoqué une vive émotion dans le monde. Manifestations antiguerre et gestes de solidarité avec les Ukrainiens se sont multipliés, au vu des bombardements et de l’exode hors d’Ukraine de plus d’un million de personnes, selon les derniers chiffres de l’ONU.

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