La malchance colle à la peau de Thomas Bordeleau


Jean-François Chaumont
Thomas Bordeleau rêve du maillot américain depuis longtemps. Mais la malchance a brisé ses aspirations plus d’une fois.
Au mois de décembre 2020, le centre de 5 pi 10 avait gagné un poste avec l’équipe américaine pour le Championnat du monde junior. Il n’avait toutefois pas obtenu l’autorisation de grimper dans l’avion en direction d’Edmonton en raison d’un test positif à la COVID-19 de son cochambreur, Johnny Beecher. Pour ajouter à la frustration, c’était finalement un faux test positif pour Beecher.
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Un an plus tard, Bordeleau a revécu le même cauchemar. Encore une fois, il avait sa place avec la formation américaine. Mais encore une fois, le coronavirus a fait changer les plans. Cette fois, c’est lui qui a reçu un test positif.
On connaît l’histoire. Le variant Omicron a fini par passer le K.-O. au Championnat du monde de hockey, forçant l’annulation du tournoi.
«C’est encore une pilule difficile à avaler, a dit Bordeleau. Je dirais que c’est l’un des moments les plus noirs dans ma vie. J’ai encore de la misère avec ça. Je m’en sors tranquillement. J’aurais aussi aimé vivre l’expérience olympique. C’est une période difficile dans ma jeune carrière. Mais je dois rester positif et améliorer mon jeu avec les Wolverines.»
«Ça fait trois ans d’affilée que je veux démontrer mon talent au niveau international, mais ça fait trois tournois qui sautent. Il y a eu l’annulation du Championnat du monde des moins de 18 ans et les deux Championnats du monde junior.»
«On ne veut jamais voir nos enfants tristes, a renchéri le paternel. Ce n’était pas agréable. Mais il ne contrôlait pas ça. C’est plus facile pour moi de garder la tête froide. Je voulais lui rappeler le portrait d’ensemble et l’objectif principal. Tom doit poursuivre son développement pour devenir le meilleur joueur possible afin de jouer un jour dans la LNH.»
Un tournoi au mois d’août?
Luc Tardif, le président de la Fédération internationale de hockey sur glace, a l’intention de relancer le Mondial junior au mois d’août. Bordeleau devrait logiquement recevoir l’invitation des dirigeants américains. Ça lui permettrait d’apaiser sa douleur.
Mais chez les Bordeleau, on attendra à la dernière seconde avant de réellement y croire.
«Je n’ose plus en parler, a lancé Sébastien. Tant qu’il ne sera pas sur la glace pour le premier match, je n’y penserai pas. J’ai le sentiment qu’il est le propriétaire de la malchance pour ce tournoi!»
«Je ne veux pas me créer d’attentes, a ajouté Thomas. Je suis dans un mode au jour le jour. Je ne regarde pas trop loin. Je ne veux pas avoir des attentes et si ça n’arrive pas, ça va juste me détruire encore plus. Je garde la tête à l’extérieur de l’eau.»