La légende de Gilles Villeneuve renaît grâce à un site web et à une boutique en ligne

Mylène Richard
La chaîne que portait Gilles Villeneuve lors de son décès est maintenant au cou de sa fille, Mélanie. Il y est inscrit «Gilles Villeneuve, ARH+», en référence à son groupe sanguin, A positif. Le coin supérieur gauche est tordu, conséquence de l’accident mortel qui l’a emporté, le 8 mai 1982, lors des qualifications du Grand Prix de Formule 1 de Belgique.
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Quarante-trois ans plus tard, Mélanie Villeneuve, qui a ajouté un cœur au pendentif, a lancé une image de marque au nom de son célèbre père ainsi qu’un site internet où il est possible d’apprendre l’histoire de l’ancien pilote et d’acheter des vêtements ou des accessoires à son effigie.
La légende de Gilles Villeneuve traversera donc les époques grâce aussi aux plateformes telles que Facebook, Instagram, TikTok et YouTube.
Mélanie Villeneuve donne l’exemple de la famille du pilote brésilien Ayrton Senna, mort en 1994, qui honore sa mémoire depuis 30 ans, notamment grâce à une fondation. Aujourd’hui, son nom est sur toutes les lèvres dans le monde de la F1.
«Mon rêve, ce que je veux, c’est qu’on continue de parler de Gilles, a-t-elle dit mardi. Son parcours est unique, une histoire inspirante et extraordinaire que j’aimerais partager. Que l’histoire se raconte de façon authentique, avec respect et les bonnes valeurs. C’est important que la famille reprenne le contrôle, je pense que c’est légitime.»

Un litige
Il faut dire que Mélanie, sa mère, Joann, et son frère, Jacques, ex-champion du monde de F1, en ont eu assez quand la statue de Gilles Villeneuve a été volée au musée de Berthierville en octobre dernier. Déjà bien avant, la famille n’était pas heureuse de la gestion de l’établissement. Depuis, elle tente de rapatrier des objets de collection.
Au décès de la vedette de Ferrari, la petite Mélanie d’à peine 9 ans était trop jeune pour comprendre la portée de son paternel. Puis, la famille a laissé d’autres personnes se charger de son legs. Aujourd’hui, le clan Villeneuve est prêt «à reprendre le contrôle et à assurer son héritage».
Il y a déjà deux ans que Mélanie travaille avec Sid Lee, une agence de création multidisciplinaire, afin de développer l’image de marque de son père.
«Assez, c’est assez. On a posé les gestes pour récupérer ce qui nous appartient», s’est-elle contentée de dire en raison du litige.

«Un fleuron»
En plus de garantir la pérennité de la mémoire de son père, Mélanie espère continuer à inspirer les générations futures.
«Si tu as un rêve, mais pas les moyens, ce n’est pas grave. Il suffit que tu aies confiance en toi, que tu manges de ta passion et c’est ce que Gilles a fait. Son parcours est tout à fait improbable», a-t-elle mentionné.
Peu de gens auraient parié sur un inconnu de Berthierville devenant le premier Québécois en Formule 1, le premier Québécois chez Ferrari et le vainqueur de la première épreuve de F1 à Montréal, en 1978.
«Il est un fleuron du Québec. Je ne sais pas où serait la course automobile au Québec sans lui», a ajouté Mélanie.