La flamme brûle de nouveau pour une marathonienne qui a été à l’écart pendant plus de deux ans


Richard Boutin
Sur la touche depuis plus de deux ans, la marathonienne Élissa Legault a effectué son grand retour à Prague le 4 mai avec le projet de se qualifier pour les Jeux olympiques de 2028, à Los Angeles, en compagnie de sa sœur Émy, qui était à Paris en triathlon.
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Qualifiée pour les mondiaux de 2022 et de 2023, où elle a toutefois dû se retirer en raison d’une fracture de stress, blessure beaucoup moins sérieuse que celle qui a failli ruiner sa carrière, Legault croit maintenant en ses chances de retrouver son plus haut niveau.
Ce n’était pas le cas pendant sa convalescence. «Il y a un an, je n’aurais jamais pensé m’aligner de nouveau sur la ligne de départ d’un marathon international, a-t-elle confié. D’octobre 2023 à février 2024, j’ai été quatre mois complètement arrêtée pour guérir ma fracture de stress au sacrum du plus haut grade avant de reprendre les intervalles.»
Le retour s’est bien passé bien qu’elle aurait aimé signer un meilleur chrono dans la capitale de la République tchèque. «Je suis allée en Arizona en janvier et ma préparation s’est bien déroulée, a-t-elle mentionné. Je n’aurais pas pu demander mieux comme préparation. J’ai retrouvé la forme d’avant ma blessure. Je suis toutefois un peu déçue de mon temps.»
Elle a franchi le fil d’arrivée en 2h 36min 38s. Établi au marathon d’Ottawa en mai 2022, son record personnel de 2h 33min 27s lui avait permis d’obtenir son billet pour les mondiaux à Eugene, en Oregon. Une surprise totale pour la principale intéressée.
Sentiment d’échec très fort
Blessée physiquement, la marathonienne de 30 ans a aussi été affectée mentalement par cette longue pause.
«Parce que je suis très perfectionniste, je croyais que ma blessure était un constat d’échec, a-t-elle expliqué. Je n’avais jamais été blessée auparavant. J’ai été très affectée mentalement.»
«J’avais eu besoin de cinq ou six ans pour me rendre aux mondiaux et je craignais qu’une période similaire soit nécessaire pour retrouver ma forme, de poursuivre Legault. J’étais démotivée à l’idée que ça soit aussi long. Le corps est toutefois bien fait. La mémoire musculaire a fait que je suis de retour en bonne forme après seulement sept mois de travail avec mon nouvel entraîneur.»
Un entraînement en triathlon et une présence au marathon de Montréal comme entraîneuse l’été dernier lui ont redonné espoir. «Au marathon de Montréal, j’ai réalisé que je serais capable de faire du sport du haut niveau à nouveau. L’entraînement estival en triathlon m’a aussi donné confiance. J’ai retrouvé la piqûre.»
Un voyage à Paris déterminant
Son voyage dans la Ville lumière cet été pour encourager sa sœur Émy a aussi eu un effet persuasif. «On a vécu beaucoup d’émotion en famille. L’ambiance était un peu spéciale, puisque Émy rêvait aux Jeux depuis longtemps. Inconsciemment, ma présence à Paris a réallumé une flamme. J’aimerais me donner une autre chance.»
Elle se voit à Los Angeles sous les couleurs du Canada, avec sa sœur.
«Los Angeles 2028 est dans mes plans, a-t-elle affirmé. Le projet est de faire les Jeux avec ma sœur. Je veux réaliser un temps rapide à Valence en décembre. Ce n’est pas fait, mais je suis confiante. L’aspect mental occupe une grande place au marathon et je n’avais pas cette force dans le passé.»