La fin du spectacle «Décembre»: SOS traditions!

Décembre est un spectacle majestueux, porté par Québec Issime, qui met en valeur la culture québécoise traditionnelle, particulièrement celle nouée au contact de l’hiver. C’est un succès populaire. 

Mais la Place des Arts a décidé de mettre la clef sous la porte après 20 ans de représentations, en ne reconduisant pas le spectacle, alors que ses promoteurs venaient de faire un investissement massif pour le rendre meilleur. 

Comment l’expliquer? Je ne spéculerai pas sur les raisons financières qui peuvent animer la PdA. 

• Écoutez la rencontre Bock-Côté - Martineau avec Mathieu Bock Côté, chroniqueur blogueur au Journal de Montréal & au Journal de Québec au micro de Richard Martineau sur QUB radio :

Traditions

Mais je me permettrai de voir dans ce sacrifice un symptôme du rapport trouble qu’a une certaine élite avec les traditions les plus profondes du Québec, qui nous plongent dans notre longue mémoire, celle d’un peuple qui fut longtemps enraciné dans sa terre, occupé à survivre, mais qui s’est toujours distingué par une vraie joie de vivre, repérable dès les premières années de la Nouvelle-France. Ce Québec profond, nos modernes voudraient le larguer. À bien des égards, ils l’ont fait depuis longtemps. 

Cela n’est pas sans faire penser à une histoire qu’on m’a souvent racontée, et qui semble fréquemment se reproduire. 

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Chaque année, de jeunes Québécois sont amenés à faire des voyages humanitaires. Ils se rendent à l’autre bout du monde. Et découvrent d’autres jeunes, de tous les pays. 

Vient le temps de faire la fête. Chacun y va des chants traditionnels de sa patrie. 

Puis vient le tour des Québécois. 

Qui souvent, ne connaissent aucune chanson traditionnelle. 

Qui souvent, ne connaissent rien à leurs traditions culturelles. 

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Mémoire

Au mieux, ils chanteront l’excellente chanson Dégénérations, de Mes aïeux, parce que cela sonne justement «traditionnel». Mais ils ne savent pas aller au-delà. 

Je ne leur en veux pas. Mais j’en veux à ceux qui les ont déracinés. 

Et je ne peux m’empêcher de croire que ce n’est pas sans lien avec le mauvais sort réservé à Québec Issime.