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Culture

Jeanne Bellefeuille, la fille de Nathalie Mallette a reçu une grande nouvelle

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Patrick Delisle-Crevier

2025-07-03T10:00:00Z
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J’ai eu la première en entrevue plusieurs fois au fil des ans. Je connais la deuxième parce qu’elle accompagnait sa mère sur les tapis rouges. Au fil du temps, Jeanne a décidé de marcher dans les pas de sa mère. Après avoir décroché son premier grand rôle au cinéma dans le film Nos Belles-sœurs, elle s’apprête à monter sur scène avec elle. Entrevue mère-fille avec deux passionnées.

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Jeanne et Nathalie, comment se déroule le travail mère-fille?

J.: Je suis tellement contente de pouvoir enfin travailler avec ma mère! C’est très drôle, parce que nos personnages dans la pièce ne s’aiment pas beaucoup. Ce sont vraiment des rôles de composition, parce que j’adore ma mère et que ma mère m’adore. C’est le fun à jouer. Mes parents sont mes meilleurs amis, je suis une enfant unique et on forme un noyau dur, un beau trio. Mes parents ont toujours été là pour moi, avec mes auditions, mes tournages, etc.

N.: Ça se passe tellement bien! On est surtout très excitées à l’idée de s’en aller au bord du fleuve pendant trois mois. Robert Bellefeuille, mon conjoint et le papa de Jeanne, signe la mise en scène de Moutarde forte, alors il sera avec nous pour une partie de l’aventure. C’est un beau projet de famille. Ma première grande joie avec ce projet, c’est de me bourrer la face de ma fille Jeanne pendant trois mois. Elle va avoir 20 ans, elle est complètement autonome, elle a sa vie amoureuse, ses amis... Je vais avoir la chance de passer tout ce temps avec elle. C’est très précieux à mes yeux. Jouer avec Jeanne, c’est tellement naturel... Elle m’aide à apprendre mes textes depuis des années.

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J.: Je suis très touchée de jouer avec ma mère dans ce théâtre qui m’a vue grandir. Petite, j’adorais regarder ma mère sur scène. J’ai grandi dans les coulisses de ce bel endroit et c’est significatif pour moi d’y jouer en début de carrière. On dirait que je boucle une boucle, que je concrétise quelque chose avec cette petite fille qui voulait faire du théâtre.

Nathalie, qu’est-ce que ça te fait de voir ta fille suivre tes traces?

Je suis bien découragée! (rires) Non, sérieusement, je suis contente de voir que Jeanne a des passions parce que je trouve triste de voir un enfant qui ne sait pas trop ce qu’il veut faire, qui est en dilettante. Avec Jeanne, c’est tout le contraire! Elle est remplie de passions. Elle aime autant jouer qu’écrire ou faire de la musique. Après, c’est certain que c’est un métier qui est difficile et qui vient avec son lot de joies, mais aussi de souffrances. En même temps, je ne peux pas éviter à mon enfant de vivre ce qu’elle a à vivre. De toute façon, comment pourrais-je m’opposer à un désir si grand et à une passion que j’ai moi-même suivie à l’époque?

Est-ce que tu vois chez Jeanne des similitudes avec toi au même âge?

Je pense que ma fille est beaucoup mieux armée que moi et qu’elle a une bonne longueur d’avance sur moi au même âge. Mon père était épicier à Beauharnois et ma mère était ménagère à la maison: je ne connaissais rien à rien. J’avais une professeure de phonétique qui s’appelait Huguette Uguay, et quand je lui posais des questions, elle me demandait parfois si j’étais allée à l’école. Jeanne est beaucoup plus cultivée que je l’étais à son âge et elle a vu tellement de spectacles!

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J.: Mes parents ne m’ont jamais poussée à aller dans ce milieu-là, ils ne m’ont pas empêchée de le faire non plus, mais je me souviens d’un petit soupir de découragement de leur part quand je leur ai annoncé que je voulais devenir comédienne. Je montais dans le train moi aussi, et je savais bien qu’il allait y avoir des difficultés dans ce métier. Quand j’étais jeune, je voulais être psychologue, mais j’ai finalement réalisé que c’était un métier trop solitaire pour moi. Peu à peu, j’ai réalisé que ce désir de comprendre les autres et d’avoir une connexion avec eux, je pouvais le combler à travers les différents personnages que j’interpréterais. J’avais 13 ans quand j’ai demandé à ma mère de m’inscrire dans une agence. Mes parents sont les meilleures personnes pour me conseiller dans ce métier-là. J’ai un soutien inconditionnel de leur part.

Jeanne, tu as reçu une grande nouvelle: tu feras ton entrée à l’École nationale de théâtre...

Oui, j’ai fait mes auditions cette année et j’ai été acceptée partout. C’est extraordinaire, car j’ai eu le luxe de choisir. C’était déchirant. Au départ, je voulais aller au Conservatoire d’art dramatique. Je suis allée au stage de l’École nationale de théâtre à reculons, parce que mon père y a travaillé pendant 20 ans et que je ne voulais pas être la fille de... Je voulais être en terrain neutre. Le père de mon chum, Luc Bourgeois, enseigne aussi à l’École nationale de théâtre. Ça me mettait beaucoup plus de pression d’étudier là et je me suis demandé si j’allais être capable d’avoir une relation élève-enseignant avec ces gens que je connais et qui me connaissent.

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Qu’est-ce qui t’a fait changer d’idée?

En faisant le stage, j’ai réalisé que je me sentais bien. J’ai découvert ces gens-là en tant que professeurs. De plus, la cohorte était tellement extraordinaire! Comme le stage dure cinq jours, j’ai eu le temps de développer une connexion avec cet endroit. Tout ça s’est fait organiquement pour moi. J’ai tellement pleuré en apprenant que j’étais acceptée! Ce sera un beau défi.

Patrick Seguin / TVA Publications
Patrick Seguin / TVA Publications

Vous formez un beau noyau familial, tous les trois. Parlez-moi de votre dynamique.

J.: On ne se cache rien et on est de grands livres ouverts les uns avec les autres. Je dis tout à mes parents et nous partageons beaucoup de choses.

N.: Le classique, dans notre famille, c’est Jeanne qui va voir un spectacle et qui revient à la maison pour nous raconter sa soirée au grand complet. J’aime ces moments-là, elle imite ce qui s’est passé sur scène pendant la soirée. Nous rions beaucoup dans cette famille!

Nathalie, quel genre de maman as-tu été?

J.: La meilleure...

N.: Avoir Jeanne et être sa mère, c’est pas mal ce que j’ai le plus aimé dans ma vie. J’ai eu une mère très absente sur le plan affectif. Si elle avait été d’une autre époque, elle n’aurait certainement pas eu d’enfants. C’est une femme qui était vibrante loin de la maison. Elle aimait les arts et les voyages. Mais sur le plan émotif, elle était très absente. J’ai consulté pour guérir de ces blessures. Avant d’avoir Jeanne, je me suis beaucoup posé la question à savoir si j’étais suffisamment outillée pour élever un enfant. C’est pour ça que je l’ai eue si tard. Je suis tombée enceinte à 39 ans et j’ai accouché à 40. J’aurais voulu avoir un deuxième enfant, mais c’était un trop grand défi physique. Je trouve aussi que le fait d’être un enfant unique a des vertus. J’aime profondément être mère.

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J.: Je considère qu’être un enfant unique a des vertus incroyables, mais pendant que vous êtes là. Ensuite, ce sera un défi pour moi de me retrouver seule. Ma mère est ma meilleure amie, elle a toujours été très présente et intérieurement, nous sommes tissées de la même manière. On est connectées de façon incroyable, c’en est même étrange, parfois... Par exemple, le jour où j’ai commencé à avoir mes règles, ma mère a cessé d’avoir les siennes.

Et quelle est la place de Robert dans tout ça?

N.: Ce que Robert a beaucoup apporté à Jeanne, c’est la discipline et la rigueur.

J.: Mon père m’a fait voir le monde, il m’a fait voyager, il m’a fait rencontrer des gens et il m’a montré la culture du travail. Je lui dois mon côté plus aventurier. Il m’a incitée à faire de l’improvisation et m’a permis de développer mon désir d’écrire. Je suis vraiment gâtée en termes de parents; j’ai à la fois les racines et les feuilles de l’arbre.

En terminant, quels sont vos projets?

J.: Après la pièce Moutarde forte, que je jouerai tout l’été, je vais me consacrer à l’École nationale de théâtre dès cet automne et pour les trois prochaines années. Je suis tellement énervée!

N.: J’ai une pièce à la salle Fred-Barry l’an prochain et je serai entourée d’une belle gang de jeunes. La pièce, qui aura pour titre Carmen Requiem, traitera notamment de féminicide. Ce sont des jeunes de l’UQAM qui ont voulu travailler avec moi et j’ai décidé d’embarquer. Claude Despins fait aussi partie du projet. Sinon, il y a un projet de Symphorien II pour 2027.

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