«La fille d'avant»: Un suspense entre génie et folie

À trois années d’intervalle, deux femmes emménagent dans une maison construite par un architecte farfelu. Ce dernier choisit ses locataires en fonction des réponses qu'ils donnent à son étrange questionnaire. Excentricité d’un créatif visionnaire ou lugubre dessein d’un esprit dérangé? Emma et Jane vont le découvrir... à leurs dépens.

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Basée sur un bestseller de l’écrivain J.P. Delaney, cette minisérie en quatre épisodes de la BBC nous entraîne dans l’univers de trois personnages: Jane, une mère en deuil, Edward, un architecte visionnaire, et Emma, une femme ayant connu un destin mystérieux. Le lien qui les unit? Une propriété créée par Edward, et pour laquelle tous les occupants doivent s’engager à se débarrasser de tout ce qui n’est pas essentiel dans leur vie. Mais cette règle s’applique-t-elle exclusivement aux objets matériels, aux meubles et aux petits gadgets qui facilitent le quotidien, ou a-t-elle un sens plus large et profond? C’est ce que nous apprendrons au fil des épisodes de ce thriller, qui pourrait bien vous donner de bonnes raisons de réfléchir avant d’emménager dans votre prochaine demeure...

Expérience utilisateur

Avant de s’installer au One Folgate Street, les aspirants-locataires doivent d’abord rencontrer Edward et répondre à un formulaire contenant des questions plutôt étranges, comme: «Si vous aviez l’occasion de donner votre vie pour sauver 10 étrangers, le feriez-vous?» En plus de cette procédure inhabituelle, les locataires doivent accepter que le système virtuel installé dans la maison collecte certaines données à propos de leurs habitudes les plus intimes, incluant les espaces qu’ils préfèrent occuper et la température de l’eau lorsqu’ils prennent leur douche. Le tout, selon Edward, «afin d’améliorer leur expérience utilisateur». 

Voilà des questions bien indiscrètes pour un simple logement. Mais comme le coût du loyer est ridiculement bas, nos protagonistes, qui sont toutes deux à la recherche d'un logis abordable, sautent sur cette occasion en or. Jane emménage ainsi dans l'appartement trois ans après qu'Emma ait fait la même chose... Mais qu’est-il advenu de la jeune femme et de son petit-ami pour que le One Folgate Street soit à nouveau vacant? Mystère et boule de gomme... pour le moment.

Le jeu du miroir

Une chose est certaine: les deux femmes sélectionnées par l’architecte ont quelques points en commun. Entre autres, Emma et Jane ont toutes deux vécu un traumatisme qui les a poussées à commencer une nouvelle vie. Alors que la première a été victime d’une attaque à l’arme blanche, la seconde a dû traverser un deuil immense après avoir vécu la perte de sa fille à sa naissance. Contrairement à Emma, cependant, Jane est célibataire. Sa réponse à l'une des questions d'Edward, qui indique qu'elle est ouverte à une relation «sans attachement», semble d'ailleurs plaire à l’architecte qui, au-delà de son air froid et de ses demandes mystérieuses, sait aussi se montrer charmant et vulnérable. Au cours d'un café en tête-à-tête, Edward fait ainsi une proposition unique à Jane, qui accepte de s'engager davantage dans cette situation en apparence trop belle pour être vraie. 

Soulagée de pouvoir commencer à écrire un nouveau chapitre de sa vie, Jane s'installe donc dans son nouveau foyer. Elle découvre alors que l'ancienne occupante des lieux a laissé la maison vide et inoccupée lors de son départ, trois ans plus tôt. Plus troublant encore: sa ressemblance avec Emma ne se limite pas qu'à leur besoin commun de prendre un nouveau départ après une épreuve difficile. Est-ce le fruit du hasard? Ou les circonstances sont-elles trop étranges pour n'être que l'œuvre du destin? Espérons que Jane arrivera à la bonne conclusion avant que le piège ne se referme sur elle...