Publicité
L'article provient de 7 jours
Culture

La face cachée d’Éric Lapointe : confidences sur l'amour, l'alcool, l'argent et le succès

La série documentaire «Éric Lapointe» en trois épisodes est actuellement disponible sur Crave. Toutes les dates de spectacles d’Éric Lapointe sont disponibles au ericlapointe.com

Partager

Samuel Pradier

2025-10-09T10:00:00Z
Partager

La série documentaire en trois épisodes sur Éric Lapointe lève le voile sur l’homme derrière la star. Elle nous offre une plongée au cœur de l’intimité du rockeur, en plus de refaire le parcours de ses 30 années de carrière. Un document sans filtre où le chanteur apparaît plus transparent que jamais.

• À lire aussi: Santé, projets et deuils: Mario Pelchat fait le point

• À lire aussi: Une rare sortie pour Céline Dion!

Ceux qui pensaient bien connaître Éric Lapointe vont être surpris en découvrant les trois heures du documentaire qui porte son nom. Le chanteur s’y montre tel qu’il est au quotidien. Pour une rare fois, il laisse s’exprimer l’homme derrière la vedette. «Cette année marquait le 30e anniversaire de mon premier album, Obsession. Quand on m’a approché, il y a plus d’un an, pour ce documentaire, je me suis demandé si je devais le faire ou pas. Dans le contexte de la célébration de mes 30 ans de carrière, je trouvais que c'était pertinent. Ensuite, tant qu'à le faire, je me disais qu’il fallait le faire jusqu'au bout. Je ne voulais pas que ce soit complaisant. On relate mes 30 ans de carrière, mais aussi mes 56 ans de vie. Le documentaire raconte vraiment le gars ordinaire qui fait un métier pas ordinaire.»

Publicité

Un quotidien banal

Éric a décidé d’y aller sans filtre, en étant totalement transparent, que ce soit face aux succès ou à ses nombreux dérapages. «Derrière le gosseux, celui qui est sur scène et qui crache ses tripes sur scène, il y a un gars angoissé et insécure. Il y a un petit gars en arrière qui est bien ordinaire, un père de famille qui est sous la loupe des médias depuis le début. Mais j'espère que les gens vont me découvrir, mieux me connaître et mieux comprendre l'œuvre aussi à travers ça.»

On y découvre notamment un Éric Lapointe qui plie son linge et celui de ses enfants, fait son ménage et son épicerie, fait son lit, réveille ses enfants le matin et va les conduire à l’école. «Dans la vie, je ne suis pas milliardaire. Je ne me promène pas en limousine et je fais mes affaires comme tout le monde.»

Des proches se confient

Éric Lapointe est habituellement assez discret sur la relation qu’il entretient avec son père, mais il lève complètement le voile dans le documentaire. «J'aime profondément mon père et je suis très proche de lui, nous a-t-il raconté. Avant d’aborder sa tentative de suicide, je lui ai demandé si on pouvait aller là, et il m’a répondu que c’était sa vie, mais que, puisque ça avait eu une influence sur la mienne, je pouvais y aller. Mes parents sont en grande partie responsables de ce que je suis. Je l’ai trouvé courageux d’aborder ses problèmes d'alcool et de jeu. C'est sûr que je ne viens pas du voisin.»

Publicité

Plusieurs ex-conjointes d’Éric ont aussi accepté de témoigner dans la série, sans qu’il s’y oppose. «Je suis content qu'elles aient accepté d’y participer. Ils ont même retrouvé ma première blonde, Marie Stone, la première femme avec qui j'ai vécu. C'était bon de la revoir. Ça faisait des années que je ne l'avais pas croisée. Il y en a juste une qui a refusé de participer au documentaire. Elle n’était pas à l'aise, non pas parce qu'elle a un problème avec moi, mais à cause de sa personnalité.»

La mère de ses enfants raconte aussi sa vie avec Éric et à quel point il est un bon père pour ses deux fils. Et sa mère témoigne de son amour indéfectible pour celui qui lui en a fait voir de toutes les couleurs.

Au cœur de l’intimité

L’amour reste un sujet intense pour le chanteur, car quand il aime, il aime à fond et pour toujours. «Je suis toujours en amour. J'ai toujours été en amour avec l'amour. À la maternelle, j'étais amoureux d'une petite fille. Toutes mes histoires d'amour ont été de grandes passions. Aujourd’hui, après tout ce que j’ai vécu, je me demande si je suis fait pour la vie de couple. Dans les dernières années, je me suis remis en question dans toutes les sphères de ma vie, mais je serais bien en peine de répondre à la question de savoir si je crois encore à l’amour...»

L’autre aspect très intime qu’évoque Éric Lapointe dans le documentaire, c’est sa situation financière. On pourrait croire qu’après 30 ans de carrière remplis de succès, de tournées, de salles pleines et de ventes de disques incroyables, il serait bien à l’abri. «J’ai toujours été un gars dépensier, je n’ai jamais vraiment pensé à l'argent, a-t-il avancé. Mais j'ai vécu une belle vie, j'ai voyagé, je me suis promené, je me suis payé la traite. J’ai payé la traite aux femmes de ma vie et aux amis, j'ai enregistré des albums dans le Sud... Tout ça coûte beaucoup d'argent.»

Publicité

Pour expliquer ses dettes, il évoque aussi sa séparation avec sa première maison de disques, son divorce, les avocats pour la pension et la garde des enfants. «Mes derniers déboires avec la justice ont aussi coûté cher. Ce sont des années où l’argent sortait beaucoup plus qu’il ne rentrait. Et en ce qui concerne mes spectacles, je n’ai jamais regardé à la dépense. Je n’ai jamais calculé combien ils me coûtaient versus combien je les vendais. Mon but a toujours été de donner un bon show au public. Je pense que ça m’a servi sur le long terme, pour ma réputation, et c’est ce qui fait que les gens sont encore au rendez-vous. Je ne fais pas tout ça pour faire de l’argent. Je le fais parce que j’aime ça.»

L’alcoolisme en toile de fond

Éric Lapointe est alcoolique, et ce problème le suit depuis ses débuts et était là même avant qu’il ne commence sa carrière. L’alcool est comme une ombre que l’on aperçoit tout au long du documentaire. «Je vais être alcoolique toute ma vie, même si ça fait deux ans que je suis sobre. Je n'ai pas été sobre aussi longtemps depuis l'âge de 12 ans. J'ai commencé à boire après l'adolescence. C'est le combat d'une vie, mais c’est surtout un combat tous les jours. C’est toujours un jour à la fois, et j’en suis d’autant plus conscient que j’ai fait le chemin après maintes tentatives: des mois de sobriété, puis la rechute, puis la sobriété, et encore la rechute... Chaque jour, c'est toujours à recommencer.»

Publicité

La possibilité d’une rechute est toujours possible, il faut rester vigilant. «On n'est jamais à l'abri d’une rechute. Des fois, on se dit que cette fois c’est la bonne. Là, je pense avoir fait un beau chemin, mais je sais que je vais rester alcoolique jusqu'à la fin de mes jours. Actuellement, ça va bien, je suis en forme, j'ai mes enfants, j'ai le public... La seule chose qui m’inquiète, c’est que ça fait deux ans que je n'ai rien écrit, mais je me dis que ça va revenir.»

Toutes les chansons du rockeur sont nées dans l’ivresse et les vapeurs de l’alcool, un processus créatif qui semblait performant pour lui. «J’étais toujours intoxiqué, mais pris aussi dans un tourbillon de fatigue, d'intoxication et de tout ce qui en découle. Évidemment, ça te rapproche de tes émotions, tu es tout le temps fleur de peau.»

Être une star

À la fin du documentaire, on réalise qu’il est difficile de se projeter dans la tête du chanteur, de comprendre tout ce que cela implique d’être une vedette. Comment répondrait-il, lui, à la question: C’est quoi être Éric Lapointe? «Moi-même, je me cherche encore. Pour faire ce métier, pour créer et se mettre à nu sur scène, il faut que tu sois une éponge à émotions. Je pense que je suis ça. Je suis un gars sensible, bien fragile malgré les apparences. Et je passe ma vie dans mes émotions. C’est probablement la raison de mon alcoolisme, qui est une maladie émotive au départ. Être Éric Lapointe, c'est aussi être emprisonné dans ses angoisses, dans ses remises en question.»

Publicité

Depuis quelques mois, Christophe-Arthur, le fils aîné du chanteur, a commencé à travailler dans l’équipe de son père. Une grande fierté parentale qu’il explique: «Il a adoré son été. En tant que petit gars de 14 ans, il a surtout adoré faire de l'argent. Mais il aime ça, il a baigné là-dedans depuis qu'il est né. C'est une continuité pour lui.» Maintenant que l’école a repris, il se concentre sur ses études, mais il vient faire un tour dans les coulisses des spectacles de son père quand il en a le temps. «Il est venu récemment au DIX30, même s’il ne travaillait pas. Son attitude a changé quand il rentre dans la loge; il n'est plus le petit gars, il fait maintenant partie intégrante de la gang. Il est allé voir les techniciens sur scène, je voyais qu'il était à l'aise, qu'il voulait montrer qu'il était encore là. Je suis fier de ça. Je suis content de le voir aller parce qu'il est en train de devenir un petit homme. C'est cool.»

Une tournée qui se poursuit

Si dans la dernière année, il a traversé la province au complet, et même plusieurs fois, Éric Lapointe poursuit sa tournée acoustique, comme sa tournée rock. «Ce sont deux choses complètement différentes, mais deux formules que j'adore. Je suis à l'aise avec les deux. Dans la tournée acoustique, je pense que je me dévoile plus, que je parle plus au monde. Et avec le documentaire, ça va peut-être me permettre d'approfondir encore plus cette relation avec les gens.»

Publicité

Étonnamment, le timide en lui a su sortir de sa coquille pour présenter un spectacle plus intime et plus proche des gens. «Dans la tournée acoustique, je me sens plus vulnérable, je ne peux pas me cacher derrière les murs de guitare. Il faut que j'arrête de fuir le silence pour l'exploiter et m'en servir pour raconter l'histoire des chansons. C'est complètement autre chose. Je ne pensais pas en être capable, mais finalement, ça se passe bien. Les gens ressentent aussi la fraternité dans l’équipe; je demande aux gars d’être naturels, comme dans un local de répétition, quand on se taquine et qu’on fait des jokes

Avant d’annoncer d’autres projets pour 2026, en plus de la poursuite de ses tournées, Éric Lapointe se prépare à livrer un gros spectacle le 31 décembre prochain, au Centre Vidéotron de Québec. «Ça va être un gros show, je me paye la traite. Je vais bientôt annoncer la belle brochette d’invités qui seront avec moi; on va réunir plusieurs générations. Il y aura aussi des gros noms en première partie. Ça va être le fun.»

À voir aussi: 

Publicité
Publicité