La crevette de Matane victime des changements climatiques
Agence QMI
La fermeture de l’usine de transformation de crevettes Les Fruits de mer de l’Est, annoncée lundi, à Matane, est une conséquence directe des changements climatiques.
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La propriétaire de l’usine, l’entreprise danoise Royal Greenland, a invoqué la baisse des quotas de pêche pour justifier sa décision, un élément que comprennent parfaitement les pêcheurs.
«La réalité, c’est qu’il n’y a plus assez de crevettes dans le golfe pour supporter l’industrie», a commenté Patrice Élément, directeur de l’Office des pêcheurs de crevettes du Québec, en entrevue à LCN en soirée.
- Écoutez l’entrevue avec Patrice Élement, directeur de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec, au micro d’Alexandre Dubé via QUB:
Il y a une quinzaine d’années, trois usines de transformation traitaient chacune environ 15 millions de livres de crevettes chaque année. Or, en 2024, les pêcheurs ont des quotas de pêche qui atteignent à peine 2,3 millions de livres, a détaillé M. Élément.
«La fermeture de l’usine [...] est symptomatique des difficultés que notre industrie vit présentement, notamment et principalement à cause de la baisse de la biomasse liée aux changements climatiques, à l’augmentation de la température de l’eau du golfe, à la baisse du taux d’oxygène et à la prédation par le sébaste», a-t-il énuméré.
Courroie économique
La fermeture de l’usine représente une «journée triste pour La Matanie» aux yeux du préfet de la MRC, Gérald Beaulieu, qui craint les conséquences économiques.
«Ça a un impact sur tout le circuit économique. On comprend qu’il y a beaucoup d’emplois indirects qui dépendent de l’usine», a expliqué M. Beaulieu.
Le rétablissement des visas pour les travailleurs mexicains, compliquant l’accès à la main-d’œuvre étrangère, a aussi pesé dans la balance, a indiqué l’entreprise.