La chanteuse Lady Gaga fait de la pub pour un médicament contre les migraines et voici ce qu'il faut savoir
Si la publicité a déçu des fans, d’autres y voient une plus grande visibilité pour la maladie


Hugo Duchaine
La chanteuse Lady Gaga a récemment utilisé sa célébrité pour mousser un nouveau médicament contre les migraines, qui s’appelle Nurtec ODT de Pfizer. Un médicament aussi vanté par Khloe Kardashian sur ses réseaux sociaux, une pratique qui serait illégale au Québec. Si la publicité a déçu des fans, d’autres y voient une plus grande visibilité pour la maladie, alors que le 21 juin est la journée mondiale de solidarité pour la migraine.
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Maladie invisible
« On aimerait trouver [une Lady Gaga] au Québec pour nous aider à faire de la sensibilisation à la migraine », lance la neurologue et présidente de Migraine Québec, la Dre Heather Pim. Cette maladie invisible, qui touche néanmoins de 10 à 12 % de la population, n’a rien à voir avec un simple mal de tête. La spécialiste déplore aussi le lourd coût social, puisque les migraines vont toucher des jeunes.
C’est quoi Nurtec?
Il n’est toujours pas disponible au Québec et aucune évaluation n’est encore au cours à l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (INESSS). Il est cependant évalué depuis janvier par Santé Canada. C’est un gepant, un nouveau type de médicament, pris oralement pour contrôler les crises de migraine.
Les gepants agissent sur le peptide relié au gène calcitonine (CGRP), un agent inflammatoire présent dans le processus de la migraine, selon Migraine Québec. Un autre médicament de type gepant, l'Ubrelvy, est quant à lui approuvé par Santé Canada depuis l'automne dernier.

Pas de miracles
«Ça ne fait pas de miracle», prévient tout de suite la Dre Pim. Par contre, ces médicaments ciblés contre la migraine sont souvent «mieux tolérés», dit-elle.
«Ils sont chers et les assurances exigent de passer à travers toutes les anciennes thérapies possibles avant d’avoir accès à une thérapie plus moderne», explique-t-elle, faisant référence à divers médicaments antidépresseurs ou pour la pression artérielle qui sont souvent prescrits, même si leur utilisation première vise une autre maladie.
Publicité interdite ici
Le professeur en communication à l’UQAM, Bernard Motulsky, n’est pas surpris de voir des vedettes s’associer à des médicaments et s’attend même à en voir de plus en plus empocher ce genre de chèques.Cependant, une telle publicité est interdite au Québec. Une publicité pour un médicament sous ordonnance ne peut pas mentionner les effets du produit, indique-t-il.
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