La CAQ donne le feu vert sans condition au tramway
Les décrets adoptés pour le projet ne font pas mention de la notion d’acceptabilité sociale

Nicolas Lachance
Le gouvernement Legault accorde finalement son soutien sans condition au projet de tramway du maire de Québec, Bruno Marchand. L’acceptabilité sociale si chère aux élus de la CAQ de la Capitale-Nationale est absente des décrets adoptés par le Conseil des ministres.
• À lire aussi: Le maire Marchand «très heureux» du feu vert au tramway
• À lire aussi: Circonscription convoitée par Éric Duhaime: Sylvain Lévesque appuie le tramway
• À lire aussi: «Démonstration de force» pro-tramway: un rassemblement a réuni 500 personnes mardi soir
La Ville de Québec pourra ainsi commencer ses travaux préparatoires pour son projet de tramway et lancer son appel d’offres pour faire l’acquisition du matériel roulant.
Pourtant, depuis plusieurs jours, le gouvernement martelait qu’il y aurait une condition liée à l’acceptabilité sociale pour le projet dans les décrets. Le ministre Jonatan Julien avait même parlé d’un soutien de 50 % +1 pour qu’il soit acceptable.
Il n’y a finalement pas de « clause », a confirmé le ministre des Transports, François Bonnardel, contrairement à ce qu’il avait lui-même laissé entendre. Les définitions de l’acceptabilité sociale sont trop différentes d’une personne à l’autre, a-t-il plaidé.
Ce sera au maire de Québec, Bruno Marchand, de convaincre sa population, dit-il.
Québec a aussi autorisé des sommes additionnelles de 124 millions $ pour les travaux préparatoires. « On est très heureux de donner le signal pour ces appels de proposition », a indiqué M. Bonnardel.

Des gens à convaincre
La ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbeault, a affirmé être « bien heureuse » que « les choses avancent », rappelant tout de même, mais avec moins de vigueur, qu’il y a encore un enjeu d’acceptabilité sociale.
« Le maire en est conscient », a-t-elle ajouté.
Plus tôt hier, le premier ministre François Legault avait laissé planer le doute, soutenant que des gens demeurent contre le projet comme l’a illustré le rassemblement d’Éric Duhaime dans Chauveau la veille.
« On a tous vu hier soir [mardi], il y avait une réunion où il y avait des gens qui veulent un tramway, puis il y avait une autre réunion où il y avait des gens qui ne veulent pas de masque, puis ils ne veulent pas de tramway », a-t-il mentionné. « On est d’accord avec le tramway, c’est un projet de la Ville. C’est au maire Marchand à s’assurer que les citoyens soient d’accord avec ce projet-là. Je pense que c’est tout à fait raisonnable. »
Bataille avec le fédéral
Québec veut cependant s’assurer de l’apport d’Ottawa. Il souhaite que le fédéral inscrive noir sur blanc sa participation à la hauteur de 40 % pour la totalité du projet.
« Ça reste extrêmement important pour la suite des choses pour les coûts et les surcoûts qui pourraient apparaître d’ici le dépôt du projet d’affaires », a indiqué le ministre des Transports.
M. Bonnardel jure qu’il n’existe aucun programme à Ottawa incluant les dépassements de coûts liés à des projets d’infrastructure. Pour cette raison, Québec n’a toujours pas fait de demande écrite au fédéral à ce sujet.
- Écoutez la rencontre Emmanuelle Latraverse-Mario Dumont sur QUB Radio:
Demande officielle attendue
Le cabinet du ministre Jean-Yves Duclos dit soutenir le projet « sans équivoque et sans condition », mais qu’Ottawa attend une demande officielle du gouvernement du Québec. « Quand nous l’aurons reçue, ce qui n’est toujours pas le cas, nous serons heureux de l’analyser », a écrit le cabinet.
Des discussions devraient avoir lieu dans « les prochaines heures » entre M. Bonnardel et le ministre canadien des Affaires intergouvernementales et de l’Infrastructure, Dominic LeBlanc.
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.
Le projet va de l’avant

« Ça appartient à la Ville de Québec, maintenant, de mieux communiquer ce projet. On reste convaincus, persuadés, Geneviève et moi, que le maire Marchand peut faire le travail. »
– François Bonnardel

« Moi, je le vois aller [le maire Marchand], puis je trouve qu’il est bon, puis je trouve qu’il se démène, puis je trouve que... Tu sais, il fait ce qu’il a à faire, il fait ce qu’il a dit qu’il ferait, et je souhaite que ça réussisse. »
– Geneviève Guilbault