Nickel: incompréhension et inquiétude à Limoilou
La hausse controversée de la norme sur le nickel dans l’air cause de l’émoi


Taïeb Moalla
C’est dans un mélange d’inquiétude et d’incompréhension que des groupes citoyens de Limoilou ont accueilli la décision gouvernementale d’aller de l’avant dans son intention de quintupler les normes quotidiennes permises de concentration de nickel dans l’air.
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« Ils n’ont pas changé une virgule par rapport au projet déposé en décembre. Tout était canné. C’était [les consultations] de la frime qui a coûté du temps et de l’argent public », a déploré Véronique Lalande, porte-parole de l’Initiative citoyenne de vigilance du Port de Québec, mercredi.
Cette dernière a réitéré son inquiétude quant à « un gouvernement qui n’a jamais démontré qu’il a la volonté ou les moyens de régler la situation réelle et qui a si peu de sensibilité pour la population qui subit déjà des impacts ».
Se battre jusqu’au bout
Même si le règlement controversé doit entrer en vigueur ce 28 avril, Mme Lalande a assuré que la mobilisation citoyenne allait se poursuivre et qu’il n’était pas question de baisser les bras.
« Le rehaussement de la norme reste une mauvaise décision. On va continuer de se battre jusqu’au bout avec un mini-espoir. Le gouvernement devra assumer qu’il est allé à contre-courant de tout le monde », a-t-elle prévenu.
Acceptabilité sociale
Raisonnement semblable du côté de Sébastien St-Onge, résident de Limoilou et coauteur d’un mémoire dans lequel plus de 900 parents s’opposaient au changement de la norme.
« On est déçus et inquiets pour la santé de nos enfants. On a l’impression que tout était prévu d’avance », a-t-il laissé tomber, visiblement amer.
Faisant le parallèle avec le projet de tramway, M. St-Onge a noté « qu’on entend qu’il y a un enjeu d’acceptabilité sociale sur un dossier [le tramway] et que ça prend 50 % + 1. Puis, on a le dossier de la hausse de la norme de nickel où il n’y a pas d’acceptabilité sociale. Le conseil municipal a voté contre au complet. Les directions régionales de santé publique sont contre... C’est deux poids deux mesures », a-t-il regretté.
Tout en soutenant que les groupes citoyens étaient en train « d’encaisser le choc », Sébastien St-Onge a assuré que la lutte devait se poursuivre.