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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

La Caisse de dépôt veut confier encore plus de milliards à des fonds privés

Les gestionnaires externes lui coûtent déjà très cher

Martin Longchamps, premier vice-président et chef, Placement privé et Crédit privé, à la Caisse de dépôt.
Martin Longchamps, premier vice-président et chef, Placement privé et Crédit privé, à la Caisse de dépôt. Photo Caisse de dépôt et placement du Québec
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Sylvain Larocque

2025-08-07T04:00:00Z
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La Caisse de dépôt veut accroître substantiellement les sommes d’argent qu’elle confie à des fonds privés même si elle emploie plus de 1900 personnes au Québec.

• À lire aussi: La Caisse de dépôt dépense près de 370 000$ pour se faire appeler «La Caisse»

• À lire aussi: Caisse de dépôt: les frais de gestion dépassent maintenant 3 G$

C’est ce qu’ont déclaré deux dirigeants de l’institution québécoise à la publication spécialisée Private Equity International au cours des derniers mois.

Bureau de la Caisse de dépôt à Montréal.
Bureau de la Caisse de dépôt à Montréal. Photo Pierre-Paul Poulin

À l’heure actuelle, 75% des actifs du portefeuille de placements privés de la Caisse sont des investissements que l’institution détient directement dans des entreprises non cotées en Bourse. La part restante de 25% est composée d’investissements dans des fonds privés.

De 25% à 35%

D’ici 2029, la Caisse souhaite que les investissements dans de tels fonds représentent 35% de son portefeuille de placements privés.

À la fin de 2024, ce portefeuille valait 90 G$. De cette somme, 22,5 G$ (25%) étaient investis dans des fonds privés. Si l’on utilise la nouvelle cible de 35%, on obtient la somme de 31,5 G$. C’est 9 milliards $ ou 40% de plus.

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Il faut savoir que les fonds privés ont des frais de gestion qui peuvent atteindre 2% des sommes placées. C’est nettement plus que les frais globaux de la Caisse, établis à 0,67% en 2024. Les placements gérés à l’interne coûtent encore moins cher.

L’an dernier, le chef du placement privé à la Caisse, Martin Longchamps, a expliqué à Private Equity International que le recours accru aux fonds visait à obtenir un meilleur accès aux transactions potentielles grâce aux relations d’affaires que cultivent les grandes firmes d’investissement et à dégager des rendements «optimaux».

Le responsable des placements privés pour l’Amérique et l’Asie-Pacifique, Alexandre Décary, a déclaré à la publication, le mois dernier, que la décision de miser davantage sur les fonds était «critique» pour la Caisse.

Les «investissements directs [dans des entreprises] demeureront la plus grande partie du portefeuille», a-t-il assuré.

Alexandre Décary.
Alexandre Décary. Photo Finance Montréal

La proportion des placements privés de la Caisse qui est investie dans des fonds externes tourne autour de 25% depuis 2017.

Elle a atteint 44% en 2014 et en 2015.

«Il est important de clarifier que cette cible de 35% pour les fonds privés, à terme, porte sur la portion internationale [hors Canada] du portefeuille seulement et non pas sur le portefeuille [de] placements privés dans son ensemble. Actuellement, pour l’international, la proportion de fonds est d’environ 30%», a soutenu une porte-parole de la Caisse, Marjaurie Côté-Boileau.

Selon elle, «des relations renforcées avec les gestionnaires de fonds vont nous permettre d’avoir accès à plus d’investissements directs».

Près de 1,7G$ en frais

L’an dernier, les frais de gestion de la Caisse ont dépassé les 3 milliards $ pour la toute première fois.

De cette somme, pas moins de 1,66 milliard $ ont été versés à des gestionnaires externes, notamment dans les secteurs des placements privés et de l’immobilier.

La gestion interne de la Caisse a coûté 1,05 milliard $ tandis que les frais de transaction se sont élevés à 335 millions $.

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