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L'article provient de TVA Sports
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L’influenceur qui a coaché Michael Hage

Plus jeune, l’espoir des Canadiens a fourbi ses armes pendant plusieurs années avec cette star de la Toile

Photo fournie par Pavel Barber
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Photo portrait de Nicolas Cloutier

Nicolas Cloutier

2025-08-14T04:00:00Z
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Si vous êtes un fan de hockey de la génération Z, ou encore un jeune millénarial, vous avez grandi avec Pavel Barber, ce virtuose du caoutchouc noir qui cumule plus d’un million d’abonnés sur YouTube et Instagram. C’était le cas de Michael Hage qui, plus jeune, trouvait Barber tellement cool.

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«J’adorais ses vidéos sur YouTube, se souvient l’espoir des Canadiens de Montréal. Puis un bon jour, mon père annonce à mon frère et moi: “Hé, je viens d’organiser une séance sur la glace avec Pavel Barber.” On n’en croyait pas nos yeux.»

Hage devait avoir 13 ou 14 ans à l’époque.

«Il est fou, lance Barber au bout du fil. Je ne peux pas prendre le crédit pour ses habiletés en maniement de rondelle, parce qu’elles étaient déjà hallucinantes avant même que je travaille avec lui.»

Le regretté Alain Hage avait un plan pour son fils lorsqu’il a contacté la star de la Toile. Il ne voulait négliger aucun aspect du développement de sa progéniture, et la collaboration avec Barber lui permettait de soulever toutes les pierres en se concentrant sur des aptitudes plus spécialisées.

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«Oh... j’adorais son père, man, soupire Barber, nostalgique. Il voulait que je travaille avec Michael sur des éléments précis qu’il n’avait pas la chance de mettre en pratique lors des entraînements. Il voulait que je le surprenne, que je lui lance tout mon répertoire. Il était tellement investi dans le concept du développement.»

L’accent était mis sur l’art d’être imprévisible et de tendre des pièges à son couvreur avec la rondelle, une marque de commerce chez les jeunes joueurs d’élite tels que Lane Hutson et Ivan Demidov. Autrement dit, comment mentir à l’adversaire de la façon la plus persuasive possible.

«L’essentiel des enseignements reposait sur les signaux trompeurs que l’on pouvait envoyer à l’adversaire dans des situations de 1 contre 1. Ces types de tromperie te permettent de créer de l’espace, note Hage. Il était très technique dans la façon d’attaquer l’adversaire. Ce n’était pas juste les mains, mais surtout la façon dont tes yeux, tes épaules et tes pieds bougent. Plus précisément, où tu regardes quand tu réalises une feinte et ce que tu essayes de vendre.»

Des principes bien ancrés

Dans un an ou deux, quand Hage sera vêtu de bleu, blanc et rouge et qu’il fera croire à son couvreur qu’il essaye de se faufiler par la gauche pour créer une autoroute devant lui, il y aura un peu de Barber là-dedans.

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«Les gens pourraient croire qu’on faisait juste des Michigan à répétition, mais ce n’était pas le cas, clarifie Hage. Il y avait beaucoup de situations qui se transposaient dans les matchs. Ce que j’ai retenu de lui, c’est, oui, l’art de la tromperie, mais aussi d’avoir le courage d’essayer des choses. C’est resté avec moi. Je n’ai jamais été quelqu’un qui a peur de commettre une erreur. Si tu as mis assez d’effort pour maîtriser une manœuvre et que tu crois qu’elle peut t’aider, il n’y a aucune honte à la tenter durant un match. C’est l’essence même du hockey. Barber prônait cette façon de penser que j’appréciais.»

Ce n’était pas toujours sérieux, cependant. Hage est reconnu dans son entourage pour son côté badin.

«C’était lui, son frère et deux amis. Ils n’arrêtaient pas de se narguer. Il fallait que je leur crie après pour qu’ils se ferment le clapet, raconte Barber en rigolant. Oh, on avait tellement de plaisir. Ce jeune homme travaillait fort, mais il s’amusait en le faisant.»

La collaboration s’est étirée sur plusieurs années, parfois sur la patinoire extérieure du voisin de Hage, quand la pandémie jouait les trouble-fêtes.

«On a aussi fait une séance à sa maison à Mississauga. Il a une petite surface de glace synthétique chez lui sur laquelle il peut dribler avec la rondelle et prendre des tirs. C’est vraiment malade. Il avait le laboratoire dans son sous-sol», se rappelle Barber.

Le professeur Barber a beau être fier, il a beaucoup de misère à se féliciter de son travail auprès du jeune homme. Il s’empresse de mentionner son ami Jeff Gilligan, un entraîneur d’habiletés à Burlington «qui a travaillé plus étroitement avec Hage».

Et aujourd’hui, il se pince en réalisant que son ancien élève, un choix de premier tour, est aux portes de la Ligue nationale de hockey. Il se rappelle toujours l’ado de 14 ans. «J’ai encore le souvenir du gamin qui niaisait dans les coins de patinoire. On est juste chanceux quand on peut avoir un peu d’influence dans la vie de ces garçons.»

Tout le crédit revient à Alain Hage, sans qui rien de tout ça n’aurait été possible. Paix à son âme.

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