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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

«Milton» devient un «ouragan extrêmement dangereux» de catégorie 4 à l’approche de la Floride

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AFP

2024-10-06T12:50:36Z
2024-10-07T13:18:29Z
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L’ouragan Milton se déplace lundi de manière «erratique» dans le golfe du Mexique en direction de la Floride et devient un «ouragan extrêmement dangereux» de catégorie 4, a indiqué l’agence américaine de surveillance des ouragans (NHC).  

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L’arrivée de Milton, qui est actuellement considéré comme un ouragan de catégorie 4 (sur l’échelle de Saffir-Simpson, qui en comporte cinq), survient en pleine polémique autour de l’aide fédérale apportée aux sinistrés après le passage dévastateur de l’ouragan Hélène dans le sud-est des États-Unis il y a une semaine.

Milton s'est transformé en ouragan «extrêmement dangereux» de catégorie 4 lundi avant de toucher terre sur la côte ouest de la Floride en milieu de semaine, a annoncé la NHC.

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À 6h lundi, Milton se déplaçait avec des vents maximums soutenus qui ont augmenté à 195 km/h, devenant un ouragan de catégorie 3.

À 8h, l'ouragan s'est intensifié et s'est vite transformé en catégorie 4 avec des vents à 240 km/h. 

Le NHC n'enlève d'ailleurs pas la possibilité qu'il devienne un ouragan de catégorie 5. 

La NHC prévient que «des dégâts dévastateurs seront causés» même aux maisons bien construites, tandis que «l’électricité et l’eau seront indisponibles pendant plusieurs jours, voire plusieurs semaines, après le passage de la tempête».

Évacuations en Floride

«J'exhorte les Floridiens à finaliser dès maintenant les préparatifs et à mettre en œuvre leur plan», a déclaré Guthrie lors d'une conférence de presse, ajoutant qu'il encourageait «fortement» les résidents à évacuer.

Ces prédictions de la NHC suscitent de l’inquiétude en Floride et dans le reste du sud-est américain, dont une large partie est sinistrée depuis le passage dévastateur d’Hélène.

«Pour l’instant, nous sommes encore en train de nettoyer les dégâts causés par Hélène», a déclaré à CNN la mairesse de la ville côtière de Tampa, Jane Castor, ajoutant qu’imaginer la pluie d’une nouvelle tempête était «suffisamment difficile, sans parler de l’onde de tempête et des dégâts causés par le vent».

Les autorités ont donné des ordres d’évacuation obligatoire pour certaines parties du comté de Pasco et de l’île d’Anna Maria, près de Tampa, à partir de lundi, tandis qu’une poignée d’autres localités ont demandé aux résidents de certains types de bâtiments, comme les établissements de soins de longue durée, d’évacuer.

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Face à la menace représentée par Milton, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, a étendu dimanche à plusieurs localités l’état d’urgence déclaré la veille: 51 comtés sur 67 sont désormais concernés.

Les secours sont toujours à pied d’œuvre pour venir en aide aux nombreuses victimes de l’ouragan Hélène, qui est le plus meurtrier à avoir frappé les États-Unis depuis Katrina en 2005.

Helene, qui a culminé en ouragan de catégorie 4, a fait au moins 226 morts à travers une demi-douzaine d’États du sud-est du pays dont, au moins 14 en Floride, et provoqué des inondations destructrices.

En réchauffant les eaux des mers et des océans, le changement climatique rend plus probable l’intensification rapide des tempêtes et augmente le risque d’ouragans plus puissants, selon les scientifiques.

L’Observatoire météorologique américain (NOAA) avait prévenu fin mai que la saison des ouragans, qui s’étend de début juin à fin novembre, s’annonçait cette année extraordinaire, avec la possibilité de quatre à sept ouragans de catégorie 3 ou plus.

«Totalement prêts»

«Nous sommes totalement prêts» à faire face à l’ouragan Milton, a tenu à rassurer dimanche Deanne Criswell, la directrice de l’Agence fédérale de réponse aux catastrophes naturelles (FEMA), sous le feu de critiques.

«Nous avons commencé à nous préparer à cela il y a plusieurs jours. Nous allons déployer des ressources pour répondre aux besoins» des populations, a-t-elle déclaré lors d’une interview sur ABC, précisant que des équipes étaient déjà sur les lieux.

Le président Joe Biden a appelé dimanche «tous les habitants de Floride à écouter les responsables locaux et à se préparer en conséquence».

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Réitérant son engagement à épauler «aussi longtemps qu’il le faudra» les régions sinistrées du sud-est, il a également annoncé dans un communiqué le déploiement de 500 soldats supplémentaires en Caroline du Nord, l’État le plus touché par l’ouragan Hélène (au moins 118 morts).

Au total, 1500 soldats sont mobilisés et s’ajoutent aux milliers de secouristes et membres de la Garde nationale, une force de réserve.

Multiples rumeurs

Cette nouvelle menace survient au moment où les autorités américaines peinent à contrer un flot de désinformation à propos de l’aide apportée aux sinistrés.

Samedi, Donald Trump a répété de fausses allégations, selon lesquelles l’administration Biden-Harris avait réorienté les fonds d’aide destinés aux régions dévastées par l’ouragan Hélène pour les consacrer à des programmes en faveur des migrants.

«C’est franchement ridicule et tout simplement faux», lui a répondu dimanche la directrice de la FEMA, fustigeant les nombreuses rumeurs qui abondent sur les réseaux sociaux à propos de l’ouragan.

L’ancien président, candidat républicain à l’élection présidentielle de novembre, avait accusé dans la semaine les autorités démocrates de «ne pas aider délibérément les gens dans les zones républicaines».

«La dernière chose dont les victimes d’Hélène ont besoin en ce moment, c’est d’une prise de position politique, d’un regard accusateur ou de théories du complot qui ne font que nuire aux efforts des secours», a dit dimanche dans un communiqué Thom Tillis, sénateur républicain de la Caroline du Nord.

Les personnes sinistrées «ont peur de nous solliciter ou de s’inscrire pour obtenir de l’aide», a par ailleurs déploré Deanne Criswell, de la FEMA. «Et cela a un impact considérable sur le confort de nos équipes [...], c’est démoralisant.»

Le problème est tel que la FEMA et les autorités de la Caroline du Nord ont publié sur internet un message déconstruisant ces fausses allégations, comme celle voulant que les ménages sollicitant une aide fédérale à la suite du désastre puissent se voir expropriés.

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