L'écrivaine française à succès Mélissa da Costa explore l'amour au sein d'un couple qui s'épanouit, au-delà des épreuves et du handicap, dans son nouveau roman
«Tenir debout»


Marie-France Bornais
Mélissa da Costa, la romancière la plus lue en France, autrice de six best-sellers traduits dans 40 pays, plonge au cœur de l’intimité d’un couple en mille miettes dans son nouveau roman, Tenir debout. Avec intensité, justesse, sensibilité, elle décortique la nature complexe de l’amour. Elle montre des côtés sombres, mais aussi la lumière de l’âme humaine et la force de la résilience. Ses personnages, Éléonore et François, s’aiment beaucoup. Mais leur histoire d’amour ira au-delà des clichés et des carcans. Au-delà des épreuves et du désespoir.

François, un acteur bien connu, se retrouve à l’hôpital après un grave accident de scooter. Le verdict des médecins tombe: il ne marchera peut-être jamais. Sa femme, Isabelle, attend des nouvelles. Son nouvel amour, Éléonore, aussi.
Personne ne sait à l’hôpital que François et Éléonore se préparaient à emménager ensemble dans leur nouvel appartement, dans quelques jours. La situation est explosive et très difficile.
Mais il y a aussi de l’espoir: Éléonore n’a peur de rien et fera tout pour aider François dans sa réadaptation. L’amour sera un puissant moteur pour ce couple qui a une grande soif de vivre, malgré les épreuves.
Écrire sur un couple
Mélissa da Costa, en entrevue, explique qu’un autre de ses livres, Les Douleurs fantômes, lui a donné l’idée pour Tenir debout. «Dans le groupe, il y avait un couple où un des conjoints avait eu un très grave accident de ski. Il était en fauteuil roulant et il avait passé trois ans en rééducation. On voyait déjà ce couple complètement anéanti par le handicap, par la dépendance. Il y avait beaucoup de colère. Mais c’était deux personnages parmi le groupe d’amis et le propos ne tournait pas forcément trop autour d’eux.»
En relisant ce texte avant sa publication, Mélissa da Costa avait remarqué que le sujet qui l’intéressait, c’était bien le couple, le handicap, comment on réapprend à aimer, comment on relance le désir autrement.
«Je me disais, bon sang, il faut un roman entier sur ce sujet! C’est beaucoup trop dense, comme sujet, à traiter. C’est comme ça que j’ai décidé que j’écrirais un roman sur le couple et sur le handicap.»
Une histoire fictive
L’histoire racontée dans Tenir debout est complètement fictive. «Très vite, les personnages se sont imposés: l’homme plus âgé, comédien, qui ne se définissait que par sa prestance, son allure, son corps, sa beauté. Il avait l’habitude d’être sous les projecteurs et admiré.»
Pour se documenter et bien comprendre la dynamique d’un couple en reconstruction, Mélissa da Costa a pris contact avec un couple qui était ensemble depuis un an quand l’homme a eu un accident et s’est retrouvé paraplégique, comme le personnage de François dans Tenir debout.
«Ils ont traversé le handicap, la rééducation ensemble. Je les ai trouvés sur internet et j’ai pris contact avec eux parce que j’avais un million de questions à leur poser. Je voulais vraiment être au plus juste de leur réalité. Ils m’ont beaucoup apporté.»
Ses perceptions ont changé
Les conversations qu’elle a pu avoir avec eux ont complètement changé ses perceptions, assure-t-elle. «Plus j’en apprenais sur eux, plus je les regardais, plus j’échangeais avec eux et plus ma perspective changeait.»
«Quand j’ai démarré le roman, je pensais écrire un drame. Je pensais écrire une descente aux enfers d’un couple qui n’était pas très solide et que le handicap faisait complètement exploser en plein vol. Plus je leur parlais et que j’apprenais à découvrir leur force, leur lumière, plus ils m’emmenaient vers la lumière. Finalement, j’ai vu la reconstruction et la résilience. C’était pas forcément prévu.»
Tenir debout
Mélissa da Costa
Éditions Albin Michel
Environ 592 pages
▶ En librairie le 14 août.
- Mélissa da Costa est l’autrice de six best-sellers.
- Elle est, à 34 ans, la romancière la plus lue en France
- Elle a conquis plus de trois millions de lecteurs et ses romans sont traduits dans 40 pays.
- On lui doit Tout le bleu du ciel, Les Lendemains, Je revenais des autres, Les Douleurs fantômes, La doublure, Les femmes du bout du monde.
- Elle sera présente au Salon du livre de Montréal en novembre 2024.
«Les mines sont lugubres dans cette salle d’attente à l’odeur de désinfectant et de vieux magazines. Les regards sont fermés, fuyants. Nul ne songerait à croiser celui de son voisin. Tout juste si les yeux se posent sur l’écran de télévision allumé. Les actualités du jour n’intéressent personne. On suit les allées et venues des soignants dans le couloir à travers la porte entrebâillée, on jette un coup d’œil furtif au-dehors comme pour s’assurer que le monde extérieur continue de tourner et on s’étonne de trouver un ciel toujours bleu, automnal, des oiseaux qui volent avec insouciance.»
- Mélissa da Costa, Tenir debout, Éditions Albin Michel
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