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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

L’aventurière suisse Sarah Marquis raconte son expédition dans les déserts de l’Australie et le deuil de sa mère dans son nouveau livre

«L’étincelle du désert»

L’aventurière suisse Sarah Marquis raconte son expédition solo dans les déserts les plus isolés de l’Australie dans son nouveau livre.
L’aventurière suisse Sarah Marquis raconte son expédition solo dans les déserts les plus isolés de l’Australie dans son nouveau livre. Photo fournie par SARAH MARQUIS
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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2025-01-18T08:30:00Z
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Aventurière star du National Geographic, autrice à succès avec des ventes de plus de 300 000 copies de ses récits, Sarah Marquis raconte à ses lecteurs son aventure épique dans les grandes étendues sauvages de l’Australie dans son nouveau livre, L’étincelle du désert. Un récit d’aventure et de résilience puisqu’elle a fait, au cours de ce voyage, le deuil de sa mère.

Sarah Marquis publie son nouveau livre aux Éditions Michel Lafon.
Sarah Marquis publie son nouveau livre aux Éditions Michel Lafon. Photo fournie par ÉDITIONS MICHEL LAFON

L’infatigable Sarah Marquis s’est lancée dans la traversée du Grand Désert Victoria et du désert de Gibson, des territoires hostiles, réputés pour leur isolement extrême. Même les «locaux» trouvaient que c’était de la folie à cause du manque d’eau et de nourriture.

Persévérante, Sarah Marquis y a affronté de grands défis physiques et de grandes émotions. Elle a traversé sa nuit noire de l’âme et, confrontée aux éléments et au plus extrême dénuement, a découvert un nouveau chemin. Elle a réussi à sublimer sa douleur. C’est beau.

Le décès de sa mère

L’étincelle du désert raconte son expérience en Australie, mais aussi le décès et le deuil de sa mère, qu’elle adorait, peu avant son départ. Elle écrit d’ailleurs que c’est l’épreuve la plus difficile de sa vie.

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«Ce livre, j’ai mis 10 mois à l’écrire», dit-elle en entrevue, de sa minimaison dans les Alpes suisses, à 1600 mètres d’altitude. «J’ai eu plus de mal à l’écrire, parce qu’il fallait revisiter tout ça. Je voulais le faire bien, et surtout sublimer cette douleur. Je voulais que ce soit positif et que j’explique le processus qui est libérateur, qui est grandissant, qui est beau.»

«En fait, la conclusion de tout ça, c’est qu’il n’y a pas de séparation entre la mort et nous. Le physique n’est plus là, mais l’énergie et la magie est là.»

Un tabou

Sarah Marquis dit qu’elle connaît ses schémas mentaux. Qu’elle sait comment se sortir de choses terrifiantes. «Je connais mon esprit, mon corps, mais je ne m’attendais pas à ça. C’était pour moi le trou noir. Ce qui était terrifiant, c’est que l’écho de ma vie ne me revenait plus. Il passait par elle. Avec sa douceur et sa sagesse, elle a touché beaucoup de gens.»

L’aventurière a choisi de vivre cette épreuve à bras-le-corps et vivre ouvertement son deuil. «Je ne me suis pas cachée dans mon coin.» Les gens se sont mis à lui faire des confidences, à lui parler de leurs deuils à eux. «Pour les gens, c’est tabou: ils n’en parlent pas. Ça m’a donné la détermination pour l’écrire. C’est un passage inévitable dans la vie de quelqu’un.»

Sarah Marquis s’ouvre beaucoup dans ce livre qui montre sa grande humanité. «Quand je dis qu’un oiseau est un petit guide pour moi, les gens disent que je fais de la poésie. Mais non: ma spiritualité fait partie de la nature. Elle s’exprime plus parce qu’il y avait cette couche supplémentaire qui s’ajoutait à tous les problèmes vécus en expédition.»

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Le silence et les étoiles

Seule dans le désert, elle a eu tout le loisir de réfléchir et d’intégrer pleinement cette expérience. «Cette région très isolée est connue pour le silence. Il n’y a rien du tout comme info: il n’y a rien de précis. Je m’attendais à pas grand-chose.»

«J’ai été sublimée par deux choses: le silence qui est un vrai silence. Il n’y a pas un insecte qui ronronne, parce qu’il n’y a pas d’eau. Et l’autre truc, c’est les étoiles: ça a été incroyable.»

«En fin de journée, épuisée, je ne pouvais pas rester dans ma tente. J’avais la moitié du corps penché dehors pour pouvoir avoir les étoiles au-dessus de moi. Ça a été d’une telle luminosité. C’était comme si j’étais connectée avec l’Univers, complètement, chaque fois.»

L’étincelle du désert

Sarah Marquis

Éditions Michel Lafon

Environ 256 pages

  • Sarah Marquis est exploratrice pour le prestigieux National Geographic.
  • Elle a été nommée «Aventurière de l’année» en 2014.
  • Elle a parcouru, seule et à pied, l’équivalent du tour de la terre.
  • Elle rêve de présenter ses conférences au Québec et de rencontrer ses lecteurs.
  • Elle est en nomination pour le prix du 21st Century Adventurer 2025.

«J’ai cette étrange sensation d’être suivie. Je me retourne:
le faisceau lumineux de ma lampe frontale balaye la nuit
sans rien détecter. Je repars avec ma charrette que je pousse
avec l’énergie du matin, sans pour autant me débarrasser
de cette impression. Que je décide d’ignorer. Mais mon
instinct, comme un clapotis incessant, revient à la charge,
et je finis par me retourner de nouveau: à une centaine
de mètres, un énorme dingo apparaît dans le rayon de
ma lampe, figé telle une statue du parc Monceau; il me
regarde, me jauge, me flaire... J’en fais autant.»
– Sarah Marquis, L’étincelle du désert, Éditions Michel Lafon

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