Des drapeaux de l'État islamique retrouvés dans la voiture des tireurs de l'attentat en Australie

Marianne Lafleur
Les assaillants derrière le massacre visant la communauté juive en Australie étaient un père et un fils qui auraient prêté allégeance au groupe armée État islamique (EI), selon les autorités.
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Naveed Akram, 24 ans et son père Sajid, 50 ans, ont ouvert le feu dimanche lors d’une fête juive organisée sur la plage de Bondi, à Sydney, tuant 15 personnes et en blessant une quarantaine. Le drame a semé la terreur à travers l’Australie, mais également au sein les communautés juives ailleurs dans le monde.
Naveed a été hospitalisé après l’attaque tandis que Sajid a été abattu par un policier chevronné armé uniquement d'un pistolet de service, selon ce que rapporte The Australian. Il était à une distance d'environ 40 mètres du tireur.
Si les autorités estiment qu’aucune autre personne n’est impliquée dans l’attaque, des enquêteurs antiterroristes considèrent que les deux tireurs avaient prêté allégeance à l'organisation jihadiste, selon la chaîne publique ABC.

Les policiers ont confirmé lundi que deux drapeaux de l'EI avaient été découverts dans la voiture des assaillants.
Ces derniers se seraient également rendus aux Philippines en novembre, un foyer terroriste, avant de lancer leur attaque meurtrière. Les policiers enquêteraient sur les raisons exactes de leur voyage.
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a estimé que les auteurs de l'attentat étaient probablement «motivés par l'idéologie» du groupe État islamique.
Il a fourni l'une des premières indications laissant penser que les deux hommes s'étaient radicalisés avant de commettre ce «meurtre de masse».

Qui sont les tueurs ?
Citoyen australien de naissance, Naveed Akram était soupçonné par le service de renseignement australien d'entretenir des liens étroits avec un membre du groupe État islamique (EI), arrêté en juillet 2019 et condamné pour avoir préparé un acte terroriste sur le sol australien.
Naveed était l’aîné de trois enfants, vivait chez ses parents et était en recherche d’emploi.

Son père était arrivé pour la première fois en Australie en 1988 avec un visa étudiant avant d’obtenir un second visa en 2001 accordé aux partenaires de citoyens australiens ou résidents permanents.
Les deux hommes avaient dit à leur famille qu’ils étaient partis pêcher le week-end.
Réforme sur les armes à feu
La police a déclaré que les deux hommes avaient utilisé des armes à longue portée pour tirer sur la foule. Le quinquagénaire était titulaire de six armes à feu acquises de manière légale. Elles auraient toutes été utilisées dimanche.
The Australian rapporte Que ce massacre déclenchera une réforme de la législation sur les armes à feu.
Il s’agit de la pire fusillade de masse qu’ait connue le pays depuis près de trente ans. La dernière remonte en 1996 lors de la tuerie de Port Arthur en Tasmanie où 35 personnes ont été tuées et 23 sont blessées. Les fusils à tir rapide avaient alors été pratiquement interdits.
Depuis, un vaste marché d’armes illégales a toutefois vu le jour en Australie et le pays compte actuellement plus d’armes à feu que lors de ce drame.

Le groupe jihadiste EI a contrôlé de vastes territoires en Irak et en Syrie, avant d'être défait en 2019, mais a toujours des cellules dormantes de combattants dans le pays.
M. Albanese a déclaré que Naveed Akram, 24 ans, avait fait l'objet de vérifications des renseignements australiens en 2019, sans paraître constituer à l'époque de menace immédiate.
«Il a attiré leur attention en raison de ses relations avec d'autres», «deux des personnes avec lesquelles il était associé ont été inculpées et sont allées en prison, mais il n'a pas été considéré à l'époque comme un potentiel suspect», a déclaré M. Albanese.
- Avec l'AFP