L'Afrique du Sud va expulser sept Kényans travaillant pour le programme américain de relocalisation des Afrikaners

AFP
L'Afrique du Sud va expulser sept Kényans travaillant pour le programme américain de relocalisation des Afrikaners, des descendants des premiers colons européens que l'administration Trump estime persécutés, a annoncé mercredi le ministère sud-africain de l'Intérieur.
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«Des rapports des services de renseignement ont indiqué qu'un certain nombre de ressortissants kényans étaient récemment entrés en Afrique du Sud avec des visas touristiques et ont illégalement pris un emploi dans un centre traitant les demandes de soi-disant "réfugiés" vers les États-Unis», indiquent les autorités sud-africaines.
Washington a recours à une organisation basée au Kenya, RSC Africa, pour traiter les demandes de candidats au départ pour les États-Unis, selon plusieurs informations de presse.
Washington a boycotté le sommet du G20 à Johannesburg en prétendant contre toute évidence que les Afrikaners étaient «tués et massacrés», selon les mots de Donald Trump. Il n'a pas permis non plus aux Sud-Africains de participer lundi et mardi à la première réunion technique sous la nouvelle présidence tournante américaine.
Ce nouvel épisode au moment où la relation entre les deux pays est au plus bas risque de susciter de nouvelles réactions de Washington, qui multiplie les attaques contre Pretoria depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
«L'administration Trump défendra toujours les intérêts des États-Unis, le personnel américain et l'état de droit. Il est inacceptable d'interférer dans nos opérations d'accueil des réfugiés», a déjà réagi mardi le porte-parole adjoint de la diplomatie américaine, Tommy Pigott, en attendant que «tous les faits soient confirmés».
Washington a déjà imposé des droits de douane de 30% aux produits sud-africains concernés par ses taxes douanières, les plus élevés parmi les pays d'Afrique subsaharienne.
En plus de la prétendue persécution des Afrikaners, l'administration américaine a plusieurs fois reproché à Pretoria sa plainte pour génocide devant la Cour internationale de justice visant Israël pour sa guerre à Gaza.
Les États-Unis ne comptent plus accueillir que 7500 réfugiés en 2026, contre 100 000 auparavant, selon un document de la Maison-Blanche rendu public en octobre. «Les admissions seront principalement attribuées aux Afrikaners d'Afrique du Sud», précisait ce mémo.
Les sept Kényans «ont été arrêtés et ont reçu des avis d'expulsion», détaillent les autorités sud-africaines. «Ils se verront interdire l'entrée en Afrique du Sud pendant cinq ans.»
«Aucun fonctionnaire américain n'a été arrêté au cours de cette opération, qui n'a pas été menée sur un site diplomatique», assurent-elles par ailleurs. Mais leur présence «en coordination avec des travailleurs sans papiers soulève évidemment de sérieuses questions», avertit Pretoria.