L'administration Trump dévoile son plan d'attaque controversé contre les maladies chroniques
AFP
L’administration de Donald Trump a dévoilé mardi sa stratégie pour combattre les maladies chroniques affectant les jeunes Américains, comme l’obésité et le diabète, offrant une pléthore de pistes pour combattre notamment la malbouffe tout en ménageant largement l’industrie agroalimentaire.
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Ce document, qui découle des engagements du président républicain et de son ministre de la Santé Robert Kennedy Jr, était fortement attendu par les experts sanitaires comme les industriels.
Sur près de 20 pages, il propose des mesures visant à mieux réguler la publicité pharmaceutique, favoriser une alimentation plus équilibrée ou encore renforcer l’encadrement des vaccins.

Mais les formules vagues employées ainsi que l’absence de mesures fortes contre les pesticides et l’industrie agroalimentaire ont immédiatement été critiquées par des experts du secteur.
Si le document « contient de nombreuses idées d’actions », il « manque de détails et est peu convaincant en matière de mesures réglementaires », souligne ainsi pour l’AFP Marion Nestle, professeure émérite en nutrition et santé publique.
« Ce n’est de la manipulation à un niveau jamais vu », a dénoncé Scott Faber, expert en régulations environnementales auprès de l’organisation américaine EWG, pointant des recommandations allant à l’encontre des politiques jusqu’à présent menées par l’administration Trump, qui a notamment affaibli les régulations d’émissions polluantes.
Études inventées
Cette feuille de route suit la publication il y a quelques mois du premier volet du rapport « Rendre à nos enfants leur santé », dont les conclusions s’étaient avérées être en partie basées sur des études scientifiques créées de toute pièce.
Ce premier document avait pointé du doigt la possible responsabilité de l’alimentation ultratransformée, des pesticides ou encore des écrans dans le développement des maladies chroniques chez les enfants, et semé le doute sur les vaccins.

La stratégie gouvernementale pour faire la lumière sur les causes des maladies chroniques suscite l’inquiétude de nombreux experts médicaux en raison du rôle central joué par le ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr, vivement contesté pour ses positions antivaccins.
Ce dernier, ancien avocat respecté en droit de l’environnement, qui avait plaidé contre Monsanto dans l’affaire de l’herbicide Roundup, est toutefois apprécié des experts et élus, démocrates comme républicains, pour son combat contre la malbouffe et les pesticides.
Mais comme lors de la publication du premier volet, l’importance donnée à la lutte contre les pesticides est limitée: la feuille de route insiste davantage sur l’utilisation de « technologies de précision » pour réduire leur emploi dans l’agriculture que sur de possibles interdictions de certains composés chimiques.