[EN PHOTOS] Kalachnikov et cocktails Molotov pour affronter les Russes
Tout le monde met la main à la pâte pour contrer les troupes de Poutine

AFP, Le Journal
Les habitants de Kiev, la capitale ukrainienne, ont creusé des tranchées, monté des barricades et fabriqué des cocktails Molotov. Ils se disaient fin prêts lundi à « accueillir » leurs ennemis russes pour leur « donner la leçon » de leur vie.
• À lire aussi: [EN DIRECT] 5e journée de guerre en Ukraine: voici les récents développements
• À lire aussi: Kiev sur le point d’être rasée par l’artillerie russe?
• À lire aussi: Un immense convoi militaire russe qui s’étend sur plus de 60 kilomètres près de Kiev
« S’il faut que j’en tue 100, je le ferai », a lancé à l’AFP Youri Gibalyouk, 50 ans, ce volontaire à la longue barbe grise, sa Kalachnikov sur le ventre.
Le vétérinaire est venu rejoindre les combats avec son frère Andreï et assure que Kiev a « assez de résistants » pour repousser les soldats de Vladimir Poutine.

Sur le bord des routes de Kiev, les panneaux publicitaires font désormais calmement défiler, sous un soleil étincelant, le même message en russe : « Soldats russes, allez vous faire foutre ! » Pause. « Ne devenez pas des assassins ». Pause. « Rentrez chez vous ! »

Une vieille Lada, deux bennes à ordure, une vieille armoire : dans une autre rue, les habitants ont pris tout ce qui leur tombait sous la main pour ériger des barricades de fortune, espérant freiner la progression des chars russes.

« Nous les accueillerons avec des cocktails Molotov et des balles dans la tête, c’est comme ça que nous les accueillerons », assure sous l’un de ces panneaux Viktor Rudnichenko, un employé de banque.

Ce court répit, à la faveur de négociations en cours entre les deux pays à la frontière bélarusse, laisse une fenêtre de tir aux habitants de Kiev, passé le choc des premières offensives sur leur ville, pour organiser leur défense. La capitale a acquis en seulement quatre jours des réflexes de zone de guerre.

Jeunes et aînés aussi
Ce n’est pas qu’à Kiev que jeunes et moins jeunes sont vraisemblablement mobilisés pour défendre leur pays. C’est le cas à Lviv, une ville située à l’ouest.
« Nous sommes venus faire du bénévolat parce que l’Ukraine est une nation forte. Nous sentons que tous les Ukrainiens sont unis », a expliqué à CNN Zachary, un étudiant universitaire de 19 ans.

Il est venu s’inscrire avec son ami Kyril, qui a le même âge, pour combattre. « Nous sommes très fiers de notre armée », a ajouté Kyril.
À Marioupol, Valentyna Kostyantynovska, 79 ans, est prête à tout. « Je ne peux pas en faire beaucoup, je peux aider les blessés... je vais tirer et je sais qu’ils vont me tuer », a-t-elle affirmé à Reuters.
Une brasserie ukrainienne utilise pour sa part des femmes et des enfants pour produire des cocktails Molotov, a rapporté le Daily Mail.

Une photo fournie par une agence d’information locale montre même des enfants transportant des bouteilles parmi des volontaires préparant cet outil explosif à Oujgorod.
Paysage de guerre

Jusqu’ici, les bataillons de soldats ukrainiens, occupés à repousser l’offensive russe aux portes de Kiev, sont encore rares dans la capitale elle-même. Mais la « défense territoriale », des civils armés, tient le coup.

Dans le quartier d’Obolon, dans le nord de Kiev, au pied des tours d’habitation de l’ère soviétique, une unité en uniforme évolue désormais dans un paysage de guerre.

Le long du trottoir, un dédale de tranchées profondes de deux mètres a été creusé. À l’entrée du dispositif, un engin de chantier soulève et positionne des blocs de béton suspendus à des crochets.

Parmi les combattants, Andrïi Ivanyouk, comédien et réalisateur à succès de Kiev, assure que les Russes vont recevoir « la leçon de leur vie ». « La Russie n’est pas chez elle ici, elle ne l’a jamais été », a dit le trentenaire.
– Avec Laurent Lavoie, Le Journal de Montréal