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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Kev Lambert s'est inspiré de son enfance au Lac-Saint-Jean pour écrire son nouveau roman

«Les sentiers de neige»

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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2024-09-28T07:30:00Z
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Prix Médicis, prix Décembre et prix Ringuet pour son roman Que notre joie demeure, le talentueux Kev Lambert publie cet automne Les sentiers de neige, son quatrième roman. Ce roman intimiste décrit le premier Noël de Zoey depuis la séparation de ses parents. Le garçon sensible et très imaginatif passe les Fêtes entre la famille de son père et celle de sa mère et retrouve avec joie sa cousine préférée, Émie-Anne. Lors de leurs promenades en forêt ou des réunions de famille au Lac-Saint-Jean, ils vivent des aventures extraordinaires.

Le nouveau roman de Kev Lambert, Les sentiers de neige, sera en librairie le 2 octobre 2024.
Le nouveau roman de Kev Lambert, Les sentiers de neige, sera en librairie le 2 octobre 2024. © Éditions Héliotrope

C’est donc le premier Noël, le premier temps des Fêtes depuis la séparation. Pour la garde partagée, les parents de Zoey se sont fait un calendrier. Il sera avec son père, au Lac-Saint-Jean, pour le 24 décembre, et avec sa mère par la suite.

Entre Noël et le jour de l’An, Zoey passe beaucoup de temps avec sa cousine préférée, Émie-Anne. En marge du monde des adultes, ils vivront des aventures extraordinaires dans une forêt peuplée de monstres et de créatures effrayantes qui guettent chacun de leurs mouvements.

Kev Lambert plonge droit dans l’univers très riche, spontané et grandiose de l’enfance pendant le temps des Fêtes dans ce nouveau roman fascinant, émaillé de souvenirs croustillants de sa propre enfance et de son milieu scolaire. Les dialogues savoureux entre les membres de la famille se succèdent: ils discutent, argumentent, cherchent à avoir le dernier mot dans la cuisine ou dans le salon, en buvant de la bière. Avec la parlure locale.

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Zoey et Émie-Anne, dans le tourbillon des Fêtes où le temps semble s’arrêter, sont aux prises avec la parenté, un gobelin qui surgit de la salle de bain, un mononcle qui sacre devant les enfants, et quantité de choses extraordinaires. Le résultat est drôle, à la fois réaliste et flyé, original, à la fois personnel et universel.

La puissance de l'imagination

«J’avais envie de parler de l’enfance, de la violence que c’est, d’être enfant. De comment les adultes n’écoutent pas les enfants, comment il y a une forme de rejet du monde des enfants par le monde adulte. Comment, entre eux, les enfants peuvent être durs», dit Kev Lambert, en entrevue.

«Mais j’avais aussi envie de parler de la puissance de l’imagination, de la manière dont ces deux enfants, le cousin et la cousine, se trouvent une sorte de refuge dans leurs jeux, dans leurs délires, dans leurs lectures, dans tout ça.»

Inspiré de son enfance

Ce qu’il écrit est inspiré de son enfance, même si ce n’est pas biographique, ajoute-t-il. «Il y a beaucoup d’éléments qui ressemblent à ma vie. La famille qui est décrite ressemble à un des côtés de ma famille. Moi, je ressemble au personnage de Zoey. L’école à laquelle il va, c’est l’école où je suis allé.»

Dans certains passages, des créatures extraordinaires apparaissent. «Ça apparaît dans le roman, un peu comme une apparition étonnante et mystérieuse. Au début, ce n’était pas nécessairement dans mon plan et je n’avais pas prévu aller aussi loin dans le monde de l’imaginaire.»

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Pas de stress, pas de pression

Kev Lambert, par ailleurs, dit qu’il était détaché de toute forme de pression de performance pour l’écriture de ce roman car il avait commencé à l’écrire avant de recevoir les prix littéraires pour Que notre joie demeure.

«J’ai juste continué mon chemin et ça s’est bien passé. De toute manière, je ne pense pas trop à ça: on recommence toujours à zéro, malgré tout. Le prix ne va pas écrire le livre à ta place.»

«C’est un projet très différent du précédent. J’ai besoin de me transformer à chaque livre et je pense que ça me permet aussi de ne pas être dans le stress, l’anxiété et les attentes.»

Les sentiers de neige

Kev Lambert

Éditions Héliotrope

416 pages

En librairie le 2 octobre.

  • Kev Lambert a reçu le prix Médicis, le prix Décembre et le prix Ringuet pour son roman Que notre joie demeure.
«Il est temps que mamie reprenne le contrôle de ce qui a commencé sans elle. Ses brus ne savent pas comment rouler les bouchées qui se défont toutes, elles ne savent pas chauffer les tourtières et les pâtés à la viande. Sans s’annoncer, Mamie prend la place de Sylvie en lui ordonnant de sortir la tourtière du four.
«A va continuer à cuire avec le couvercle. Si on la sort pas, ça va être sec.»
– Ma mère a jamais fait ça, sortir la tourtière avant le temps.»
Sylvie a pas le goût de se faire bosser par sa belle-mère. Elle invoque la rivalité des mères, force égyptienne, pour confronter le pouvoir de Mamie qui répond le plus naturellement du monde: «On est pas chez ta mère. On est chez nous.» »
– Kev Lambert, Les sentiers de neige, Éditions Héliotrope

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