Juripop lance une nouvelle clinique pour aider les locataires en détresse à Montréal


Andrea Lubeck
Après plus de dix ans à offrir des services en droit du logement, Juripop lance une clinique pour aider les locataires à faire face aux conséquences de la crise du logement.
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Juripop dit constater, depuis la pandémie, une hausse de la détresse chez les locataires aux prises avec des problèmes juridiques, mais aussi chez les comités logement, qui sont «submergés par la demande», explique Me Sophie Gagnon, directrice générale de l’organisme.
«On a donc conçu une clinique juridique de deuxième ligne qui vise à compléter les services qui sont rendus par les comités logement et qui permet d’améliorer l’accès à la justice pour un plus grand nombre de locataires», précise-t-elle.

Juripop reçoit «énormément» de questions sur les augmentations de loyer, mais aussi des demandes concernant les avis de reprise de logement et d’évictions. L’organisme voit aussi de plus en plus de dossiers de harcèlement.
«Plusieurs locataires comprennent peu ou mal leurs droits et ont de la difficulté à les exercer face à leurs propriétaires devant le Tribunal administratif du logement (TAL)», souligne Me Gagnon.
Trois volets
La clinique va offrir trois services principaux:
- Des conseils juridiques et de la représentation devant le TAL.
- Des conseils aux comités logement.
- Du litige stratégique pour documenter les failles et changer la jurisprudence au bénéfice des locataires.
Pour y avoir accès, les locataires doivent d’abord s’adresser à un comité logement. Juripop va ensuite choisir les dossiers «pour faire progresser ceux dont la complexité ou la nature dépassent les capacités des comités logement», précise Me Gagnon.
La clinique va être déployée progressivement à Montréal et s’étendra ailleurs au Québec d’ici le début de 2026. L’organisme s’attend à traiter environ 150 dossiers durant sa première année.
La clinique estime pouvoir offrir ses services durant quatre ans avec le financement de près d'un million de dollars que Juripop a reçu de la part de la Ville de Montréal, du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et du Fonds d’études notariales.
«Notre objectif, ça va être de pérenniser ces services-là au-delà de ces quatre premières années», mentionne Me Gagnon.