4,2 G$ perdus dans la crise du logement: des «mesures structurantes» réclamées par une économiste
Agence QMI
L’économiste Ferdaous Roussafi a expliqué dimanche comment la crise du logement a coûté 4,2 G$ à l’économie québécoise en 2021, selon une étude de l’Observatoire québécois des inégalités.
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«C’est le dépassement par rapport au 30% qui est alloué au logement. Pour chaque revenu de ménage, on a calculé le dépassement par rapport au 30%, multiplié par le revenu moyen pour ce quintile et le nombre de ménages concernés», explique la chercheuse invitée à l’émission Le Québec matin.
Cette somme colossale correspondrait à une perte de pouvoir d’achat directe pour les familles. «Ce qui est alloué au logement ne peut pas être alloué aux autres secteurs dans l’économie, principalement la santé, le transport ou l’alimentation», souligne l’économiste.
Les plus pauvres paient 70% de la facture
Ce phénomène frappe de manière disproportionnée les plus vulnérables. «70% de ce coût est assumé par les deux premiers quintiles de revenus», précise Mme Roussafi.
En 2021, environ 500 000 ménages dépassaient déjà le seuil du 30% de leur revenu consacré au logement.
La situation s’est vraisemblablement aggravée depuis. «Entre 2021 et 2025, avec la montée des loyers, on peut présumer que ce nombre a augmenté», estime la chercheuse.
Les locataires doublement pénalisés
Contrairement aux idées reçues, propriétaires et locataires souffrent tous deux de la crise, mais de manière inégale. «Les locataires sont deux fois plus concernés par le dépassement de ce 30% que les propriétaires», révèle l’analyste.
Malgré les efforts gouvernementaux, ces mesures restent des pansements. «Ça ne remplace pas des mesures structurantes pour répondre à la crise, telles que le renforcement du parc locatif ou le renforcement de l’abordabilité», insiste Mme Roussafi.
«Ce qu’on a voulu mettre en avant dans l’étude, c’est que la crise du logement met plus de pression sur les paliers gouvernementaux», conclut l’économiste, qui plaide pour des solutions à long terme plutôt que des aides d’urgence.
Retrouvez l’entrevue complète de Ferdaous Roussafi dans la vidéo ci-haut.