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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Julien Lacroix et le néoféminisme toxique

Photo d'archives / Agence QMI
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2022-11-17T00:30:00Z
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Ce n’est pas d’hier que le mouvement #metoo dérive.

Mais le retour sur l’histoire de Julien Lacroix, mercredi, dans La Presse, en est un exemple terrifiant.

Qu’y apprend-on?

Que l’humoriste dénoncé il y a deux ans à la manière d’un prédateur, d’un agresseur sexuel multirécidiviste... n’en était pas un.

  • Écoutez la rencontre Mathieu Bock-Côté et Richard Martineau diffusée chaque jour en direct 10 h via QUB radio :

Lynchage

Il a plutôt été la cible d’une campagne calomnieuse fondée sur des amalgames associant dans un même récit des baisers volés, de la drague lourde, une histoire d’amour mal terminée et une histoire ancienne mal digérée.  

Ainsi, certaines accusatrices ont été poussé à le dénoncer et à se convaincre qu’elles avaient été agressées sexuellement alors qu’elles ne l’avaient pas été. D’autres l’ont dénoncé parce qu’elles s’étaient converties au néoféminisme et se voulaient fidèles à leur idéologie.

Une accusatrice a même contribué à l’organisation de la cabale pour faire un exemple. Il devait payer pour les autres. Une personnalité devait tomber: le mauvais sort l’avait frappé.

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Il y a dans ce néoféminisme toxique qui domine l’université et le milieu culturel une tentation lyncheuse, favorisée par les réseaux sociaux. Il pousse une masse haineuse et fanatisée à se jeter sur un individu tout simplement parce qu’une accusation a été lancée contre lui.

Il a beau se défendre, expliquer que ce qu’on dit de lui est faux, sa parole ne vaut plus rien.

Car un slogan s’est emparé de l’esprit de la jeune génération néoféministe: «on vous croit».

Il suffit qu’une personne associée à une catégorie «minoritaire» (en gros, n’importe quelle catégorie sauf un homme blanc) dénonce une situation ou une personne pour qu’on accepte sa parole comme vérité d’évangile. Le témoignage vaut preuve.

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Et s’il cherche à se relever, on le piétine encore.

Mais comme cette histoire le révèle, le témoignage peut être animé par la jalousie, l’esprit de vengeance, la volonté de nuire professionnellement à un collègue.

Et tout cela avec la complicité d’un certain journalisme militant et brouillon qui s’est accordé, dans cette histoire, un permis de tuer en condamnant à la mort sociale Julien Lacroix.

On redécouvre pourquoi le tribunal médiatique ne saurait se substituer aux tribunaux. C’est mal servir la cause des femmes que de permettre ainsi son détournement.

Désormais, certaines des accusatrices de Julien Lacroix se révoltent contre le récit dans lequel elles ont été enrôlées.

Qu’on se comprenne: Julien Lacroix n’a rien d’un saint. Il se comportait très mal avec les femmes et avait moralement beaucoup de choses à se faire pardonner.

Injustice

Certains diront qu’il se comportait comme un salaud.

Mais ce n’était ni un agresseur, ni un violeur. L’avoir suggéré relevait de la diffamation.

Si on est honnête, on dira qu’il a été la cible d’une chasse aux sorcières, dans un contexte social hystérisé poussant à voir derrière chaque homme un violeur, et au cœur de notre société, une culture du viol à abattre.

Disons les choses clairement: Julien Lacroix a été victime d’une véritable injustice.

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