Julie Lévesque: une antimasque déclarée coupable se trouve ironiquement «loser»

Une militante antimesures sanitaires a dit se sentir ironiquement «loser» après avoir été condamnée lundi à payer une amende salée pour refus de porter un masque dans une gare d’autobus en 2021. 

«Bon ben je suis une loser. J’ai perdu devant une juge qui s’est potentiellement magasiné une plainte au Conseil de la magistrature», a réagi sur Facebook Julie Lévesque, quelques heures après sa condamnation. 

Cette figure influente du mouvement antimasque, qui habite le quartier Saint-Michel à Montréal, s’est présentée lundi devant la Cour du Québec. Selon des documents du tribunal consultés par le Journal, elle a été reconnue coupable d’une infraction en vertu de la Loi sur la santé publique. L’événement a eu lieu le 19 juillet 2021.

«Je suis arrivé à la Gare du Palais [à Québec] et le gardien de sécurité m’a demandé de mettre mon masque. Je lui ai dit que j’avais une condition médicale. Il m’a dit montre-moi ton billet [du médecin]. Je lui ai dit que je n’avais pas à lui montrer», a raconté mercredi Mme Lévesque, dans une vidéo sur ses réseaux sociaux. 

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Amende salée

La juge Sylvie Marcotte n’a pas cru lundi aux excuses de la militante de 48 ans. Celle-ci espérait être blanchie de toute accusation.

Le tribunal l’a plutôt condamné à payer un constat d’une valeur d’au moins 1546$ pour avoir refusé de se masquer dans la Gare du Palais. L’antimasque aura un délai de six mois pour payer cette somme. 

«La version de Mme Lévesque n'a pas été retenue par le tribunal. Par conséquent, après avoir entendu l'ensemble de la preuve, le tribunal a conclu que le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a fait la preuve hors de tout doute raisonnable de l'infraction reprochée», explique Me Patricia Johnson, porte-parole adjointe du DPCP.

Rappelons que Julie Lévesque a multiplié les apparitions durant la pandémie sur les chaînes accusées de faire de la désinformation. Elle a aussi participé à de nombreuses manifestations contre les mesures sanitaires notamment aux côtés du militant antivaccin François Amalega.

Ce dernier a désormais plus de 98 000$ d’amendes pour avoir violé les règles sanitaires.

Elle s’en vantait pourtant

Le 19 juillet 2021, soit la journée où elle a reçu son constat d’infraction, la militante se vantait ironiquement de ne pas porter de masque en public sur les réseaux sociaux. 

«Je suis dans un autobus voyageur et bien que le masque soit obligatoire pour toute la durée du voyage, seule une minorité le porte. Je vous laisse réfléchir à ce que ça signifie», peut-on lire sur la page Facebook de Julie Lévesque durant cette journée.

Comme vous pouvez le voir dans la vidéo ci-dessous, elle a aussi été interpellée en mars 2021 pour avoir refusé de porter le masque durant une manif antimesures sanitaires à Montréal :

Le Journal a contacté la Montréalaise jeudi pour obtenir sa réaction à ce jugement. Dans un courriel, celle-ci a prétexté ne pas avoir suffisamment de temps pour nous répondre. 

«Je répondrai à votre article par mon propre article et probablement une avalanche de plaintes», menace-t-elle. 

Complotiste avant la pandémie

Notons que cette antimasque baignait déjà dans l’univers du complotisme bien avant la pandémie de COVID-19.

Dans une entrevue accordée à Radio-Canada en 2016, Julie Lévesque confesse qu’elle ne croit pas à la version officielle du 11 septembre 2001 ayant fait des milliers de morts. Elle est d’ailleurs convaincue que le gouvernement «cache des informations». 

Comment arrivait-elle à cette conclusion? Grâce à ses «recherches», expliquait Mme Lévesque à l’époque.