Josée Deschênes nous parle de son plus beau rôle: celui de mamie!
Nathalie Slight
Josée Deschênes multiplie les projets, mais c’est sur les planches qu’on la retrouvera cet été, dans la comédie Toc Toc. Elle y incarne une femme tourmentée par un trouble obsessionnel compulsif, qu’elle interprète avec un savoureux accent saguenayen. Entre deux répétitions, l’actrice nous parle de sa passion pour son métier et de son plus grand rôle à vie: celui de maman et de mamie!
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Josée, quel rôle incarnes-tu dans la pièce de théâtre Toc Toc?
L’histoire met en scène six personnages atteints de troubles obsessionnels compulsifs, réunis dans la salle d'attente d'un populaire thérapeute. Je joue Marie, qui souffre d’un TOC de vérification. Elle a toujours peur d’avoir oublié de barrer ses portes, d’avoir laissé un rond de four allumé... Aussi, elle est très pieuse et se scandalise de toutes sortes d’affaires.
Créée par l’humoriste français Laurent Baffie, la pièce a été présentée un peu partout à travers le monde. T’es-tu inspirée des autres versions de Marie pour créer ton personnage?
J’ai regardé des vidéos de quelques adaptations de la pièce, pour ensuite ramener ça à mon vécu. Je suis originaire du Saguenay, alors je me suis inspirée des gens pieux de mon village natal pour créer Marie, accent saguenayen compris!
L’accent, est-ce ton idée?
Oui! Dès que je parle à ma sœur, qui habite au Saguenay, je retrouve mon accent. Je ne le fais pas exprès, ça me vient tout naturellement, comme quelqu’un qui passe du français à l’anglais. Je rêve depuis des années d’ajouter cette couleur à un personnage, mais il fallait que ça serve l’histoire. Je ne pouvais pas faire l’accent gratuitement, sans raison. L’accent saguenayen possède un côté un peu lancinant, qui donne des allures de lamentation.
(Josée prend l’accent:)
«Tu vois, là, là, ça convient parfaitement à Marie, qui a peur de “toute”!» Pour pousser la comédie, je prends un accent très prononcé. Mes collègues étaient tous crampés lors de la première lecture de Toc Toc, alors je savais que je tenais un bon filon.
Si tu souffrais d’un TOC, quel serait-il?
Le même que Marie, puisque je suis toujours en train de vérifier si j’ai mes clés, mon cellulaire, ma carte de guichet, etc. Mais, dans son cas, il s’agit véritablement d’une maladie qui l’empêche de vivre normalement.

Outre cette pièce de théâtre en préparation, qu’est-ce qui t’occupe en ce moment?
J’ai vraiment un super beau printemps. Je suis de la distribution de la pièce Chers parents, présentée au Rideau Vert, en plus de tourner la deuxième saison de la comédie Double jeu. Tout juste avant, j’ai passé quelques jours à Lille, en France, où la série Empathie, de Florence Longpré, a reçu le prix du public au Festival Séries Mania.
Quelle magnifique série!
Je suis tellement reconnaissante d’en faire partie! J’ai eu un gros coup de cœur pour Florence Longpré lorsque j’ai campé la maman de son personnage dans la série Audrey est revenue. Le fait qu’elle ait pensé à moi pour jouer une réceptionniste dans Empathie est un beau cadeau de la vie.
Lors du tournage, pensiez-vous que cette série allait toucher les téléspectateurs à ce point?
Oui, oui... On sentait quelque chose de spécial sur le plateau, on tripait à incarner nos personnages et la chimie opérait entre nous. Cela dit, lorsque je tourne dans un projet, je me concentre bien humblement sur mon rôle, sans penser à comment il sera reçu par le public. Après, je ne vous cacherai pas que si la série obtient du succès, c’est toujours agréable. J’ai appris récemment que la nouvelle fiction de Simon Boulerice M’infiltrer dans ta vie, dans laquelle j’ai un petit rôle, sera de la compétition Canneséries. On a tellement de talent au Québec, c’est le fun que nos projets rayonnent à l’étranger!
Sinon, que fais-tu pour relaxer, entre la scène et les tournages?
(Josée répond sans hésitation, les yeux brillants:)
Je passe du temps avec mes petites-filles. Lorsque mon fils débarque à la maison avec ses filles, je ne lui demande même pas comment il va: toute mon attention va à Chloé et Lily. Elles sont si intelligentes, si belles, si gentilles... Sincèrement, je ne pensais pas pouvoir aimer à ce point. Et le plus merveilleux, c’est que je vais être grand-maman pour une troisième fois en août prochain, car mon fils cadet sera papa pour la première fois. Mon bébé aura un bébé, je n’en reviens toujours pas!
Ça doit être vraiment touchant de voir tes fils devenir des papas!
Ça remue plein d'émotions, c’est certain. Si tu me demandes quel est le plus bel accomplissement de ma vie, la première chose qui me vient en tête, ce n’est pas tel ou tel rôle, ce sont mes enfants et mes petits-enfants. J’aime profondément mon métier, mais la famille, pour moi, c’est ma petite oasis de bonheur.
Et quelles activités préfères-tu faire avec tes petites-filles?
À presque six ans et trois ans, Chloé et Lily sont assez grandes pour que je les amène voir des pièces pour enfants à La Maison Théâtre. J’ai fait ça avec mes gars lorsqu’ils étaient jeunes, alors j’avais vraiment hâte de le refaire avec mes petites-filles. Pour mon chum et moi, c'est vraiment un petit bonheur de sortir avec les filles. En plus, ça donne une pause aux parents, donc tout le monde est gagnant.
On dit souvent qu’être grand-parent, c’est le meilleur des deux mondes, parce que tu passes du temps de qualité avec tes petits-enfants, sans avoir la responsabilité de les éduquer.
C’est ce que je pensais aussi avant d’être mamie, mais ce n’est pas vrai qu’on prend juste le meilleur de cette relation-là, parce qu’on est inquiets quand même. Lorsque mes petites-filles sont tristes ou malades, mon cœur arrête quasiment de battre. J’étais comme ça avec mes fils et ça se poursuit avec Chloé et Lily. La seule différence, c’est que je ne suis pas avec elles au quotidien, donc je ne suis pas au courant de toutes leurs petites peines d’enfant.
En terminant, ton personnage de la juge Fortin sera-t-il de retour dans la quotidienne Indéfendable?
J’ai quelques jours de tournage à l’horaire, mais j’aimerais beaucoup être plus présente. Je regarde assidûment la série et je trouve toujours ça drôle lorsque Michel Laperrière fait allusion à mon personnage ou — encore plus drôle! — lorsqu’il lui parle au téléphone alors que je ne suis pas au bout du fil! Les téléspectateurs me parlent de la juge Fortin; ils ont beaucoup aimé l’idylle entre elle et Me André Lapointe. Je me croise les doigts pour être au centre d’une autre belle intrigue.