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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Joey Saputo se dit «plus apprécié à Bologne qu’à Montréal»

Le propriétaire du CF Montréal estime qu’il est mieux de travailler en Italie pour plusieurs raisons

Photo d'Archives, Agence QMI
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Photo portrait de François-David Rouleau

François-David Rouleau

2025-03-27T20:05:38Z
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Critiqué de toutes parts depuis plusieurs années avec l’Impact qui est devenu le CF Montréal, le propriétaire Joey Saputo se dit plus «apprécié» en Italie que dans la métropole québécoise, selon une entrevue diffusée sur le réseau multiculturel canadien OMNI.

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Le propriétaire du FC 1909 de Bologne, équipe qui s’était qualifiée en Ligue des champions en Europe et qui occupe présentement le quatrième rang de la ligue italienne, s’est livré au journaliste de la chaîne Onofrio Di Lernia, en italien.

Parmi les nombreux sujets abordés, notamment la tenue du FC 1909 et les défis de la saison, Di Lernia lui a demandé de dresser des comparaisons entre le soccer européen et les marchés distinctifs de Bologne et Montréal.

Saputo est perçu comme un sauveur dans la région d’Émilie-Romagne, où le FC a regagné ses lettres de noblesse depuis sa prise en charge de l’équipe. Il y a investi près de 450 M$ canadiens pour reconstruire le club et mène un projet d’agrandissement du stade Renato-Dall’Ara. Selon ses dires, l’homme d’affaires travaillerait main dans la main avec le conseil municipal qui l’a nommé citoyen honoraire l’été dernier.

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Mieux en Italie

Or, selon ses propos en entrevue à OMNI, Saputo sent que son implication est bien perçue par les partisans et la population.

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

«Je vis ici, à Bologne. Les gens le voient, ils voient ma passion, dit-il selon un outil de traduction utilisé. Surtout, je n’ai jamais cherché à tout changer. J’ai pris le temps de comprendre le football italien et sa culture.

«Je me sens plus apprécié ici, car les gens comprennent ce qu’on essaie de faire et nous laissent travailler. Le club, la municipalité, les partisans, tout le monde poussent dans le même sens. En Italie, on me laisse investir, on m’ouvre les portes. À Montréal, on me les ferme.»

Une erreur

Maintes fois pointé du doigt à Montréal pour sa vive implication dans le quotidien de l’Impact, à l’époque, et ensuite du CF Montréal, Saputo avait commencé à s’éloigner en 2019, lors de l’arrivée à la présidence de Kevin Gilmore.

Il y a six ans, Gilmore avait pris la parole en exigeant un changement de culture. Après 25 ans à sa grande direction, Saputo souhaitait alors «un nouveau souffle pour affronter l’avenir» et ne plus «être une distraction». Il conservait évidemment le poste de gouverneur.

Aujourd’hui, il est toujours «présent» à titre de président du conseil d’administration. Ses deux fils, Luca et Simone, sont devenus des directeurs dans la nouvelle structure sportive, sous le grand manitou Gabriel Gervais, annoncée l’automne dernier.

Entrée en service du nouveau logo de l’équipe du CF Montréal au Stade Saputo, à Montréal, le jeudi 17 novembre 2022. Sur cette photo: Gabriel Gervais (président et chef de la direction du CF Montréal) et Joey Saputo (président du conseil du CF Montréal). JOEL LEMAY/AGENCE QMI
Entrée en service du nouveau logo de l’équipe du CF Montréal au Stade Saputo, à Montréal, le jeudi 17 novembre 2022. Sur cette photo: Gabriel Gervais (président et chef de la direction du CF Montréal) et Joey Saputo (président du conseil du CF Montréal). JOEL LEMAY/AGENCE QMI Joël Lemay / Agence QMI

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Lundi, quand le CF a congédié l’entraîneur-chef Laurent Courtois, Gervais a affirmé avoir pris la décision avec Luca, Simone et l’accord du CA, donc Joey. Ce dernier est ainsi encore impliqué, mais beaucoup moins qu’avant.

Et à l’entendre dans une réponse livrée à OMNI, sa décision de 2019 le chicote.

«J’ai fait une erreur en m’éloignant [...] Mais en voyant ce qu’est devenu le CF Montréal aujourd’hui, je le regrette.»

«Il n’y a plus la culture qu’on avait bâtie, ajoute-t-il. C’est moi qui ai fondé ce club, il y a 30 ans. J’ai tout donné pour le faire grandir et, aujourd’hui, je ne le reconnais plus.»

Joël Lemay / Agence QMI
Joël Lemay / Agence QMI

Pertes annuelles

Selon lui, la passion a disparu, comme les 20 M$ qu’il estime perdre annuellement en raison d’un petit marché, de faibles revenus et des commanditaires plus limités.

Alignant la plus petite masse salariale de la MLS, Saputo n’investit plus pour aller chercher de gros noms sur le marché international. Il a préféré miser sur le développement et la vente de joueurs, ce qui l’a placé sous le feu des critiques.

«Pour construire quelque chose de durable, il faut nous laisser faire», argumente-t-il à la fin de son entretien avec Di Lernia, disant encore croire à la MLS.

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