Jocelyn Thibault déplore toujours les combats au hockey après le décès de son ex-coéquipier Chris Simon
Mylène Richard
L’ancien gardien Jocelyn Thibault n’a jamais caché son désir de voir disparaître les bagarres au hockey, et le décès lundi de son ancien coéquipier Chris Simon ne le fera pas changer d’avis, bien au contraire.
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Bien que les circonstances exactes entourant la mort de l’homme de 52 ans qui a livré 121 batailles chez les professionnels, selon le site hockeyfight.com, n’aient pas été dévoilées, sa famille a indiqué qu’il s’était suicidé et qu’il souffrait probablement d’encéphalopathie traumatique chronique. Pourtant, les dirigeants de la LNH refusaient encore mercredi de reconnaître ce trouble neurologique, malgré plusieurs études.
«On le voit et on les a vus, les effets des coups que les athlètes ont reçus, comme Chris, a reconnu Thibault en entrevue au Journal. On voit aussi les impacts chez des joueurs de football ou d’autres sports de combat qui ont eu des traumatismes crâniens à répétition.»
Il ne peut s’empêcher de repenser à son ancien coéquipier chez les Hawks Bob Probert, un autre homme fort emporté trop tôt, à 45 ans, d’une crise cardiaque.
«Je ne suis pas médecin, mais les coups semblent déclencher des effets irréversibles importants: des pertes de mémoire, des problèmes physiques, de comportement et de dépression», a noté Thibault, heureux de constater que les bagarres sont moins fréquentes, notamment au niveau junior.
«Un gentil géant»
Thibault a défendu les couleurs des Nordiques, de l’Avalanche du Colorado et des Blackhawks de Chicago avec Simon, pendant que ce dernier «défendait» ses collègues.
«On est arrivés à Québec dans le cadre du même échange», a rappelé Thibault.
Simon avait été impliqué dans la mégatransaction qui a envoyé Eric Lindros à Philadelphie en 1992. L’année suivante, les Nordiques ont repêché l’ex-cerbère des Faucons de Sherbrooke au 10e rang, avec l’un des choix de premier tour, que les Flyers avaient cédé.
Le dur à cuire a d’ailleurs été son premier cochambreur au camp des Nordiques.
«C’était un gentil géant, a décrit le directeur général de Hockey Québec. C’était un gros bonhomme, il était bâti, grand, il faisait peur tellement il était fort. Mais c’était une personne gentille. Il parlait lentement, doucement, il était posé.»
«Un bon joueur»
Même s’il était reconnu comme «l’un des meilleurs bagarreurs de son époque», Thibault a souligné que Simon était également «un bon joueur».
Dans la Ligue junior de l’Ontario, il a déjà connu une saison de 74 points. Dans la LNH, il a inscrit 29 filets avec les Capitals de Washington, en 1999-2000. Champion de la coupe Stanley avec l’Avalanche en 1996, il a aidé les Flames de Calgary à atteindre la finale en 2004 en marquant cinq fois en 16 parties éliminatoires.
«C’était vraiment une bonne personne, a poursuivi Thibault. C’était un gars des Premières Nations qui aimait la terre, qui aimait pêcher. Il avait des valeurs familiales très profondes.»
▶ Chris Simon est décédé le même jour que Konstantin Koltsov, avec qui Jocelyn Thibault a partagé brièvement le vestiaire des Penguins de Pittsburgh il y a 20 ans. Le Bélarusse de 42 ans se serait jeté en bas du balcon d’un hôtel à Miami lundi, selon la police.
