LNH: l’ancien des Nordiques Chris Simon est décédé


Stéphane Cadorette
Les anciens durs à cuire de la LNH qui ont gagné leur lot de combats sur la glace continuent de perdre à celui de la vie après le hockey. C’est au tour de Chris Simon, qui a lancé sa carrière avec les Nordiques, d’avoir rendu l’âme à 52 ans.
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La nouvelle s’est ébruitée sur les réseaux sociaux et il s’agirait malheureusement d’un suicide. Sans confirmer la cause, plusieurs ont divulgué l’information concernant son décès, dont l’Association des anciens de la Ligue nationale de hockey (LNH).
«Chris n’a jamais eu peur de se tenir debout pour ses coéquipiers et il jouait un rôle clé dans le vestiaire. Il était un ami, un père, un frère et un fils adoré. Nous exprimons nos plus sincères condoléances à la famille de Chris, à ses amis et anciens coéquipiers en ces moments très difficiles», a écrit l’Association via son compte X.
D’ex-hockeyeurs de la ligue comme Mike Commodore et Matthew Barnaby s’étaient tournés un peu plus tôt vers les réseaux sociaux pour lui rendre hommage.
Folks…sad day today…Chris Simon was most definitely an intimidating guy on the ice…hell of a player as well…we spent a lot of time together during Flames 04 run since we were both living in the hotel…he couldn’t have been nicer to me. RIP Chris. You will be missed.
— Mike Commodore (@commie22) March 19, 2024
Débuts à Québec
Simon, originaire de Wawa, en Ontario, a joué 782 parties dans la LNH, dont ses 82 premières avec les Nordiques, entre 1992 et 1995. Le costaud attaquant avait été obtenu dans la célèbre transaction impliquant Eric Lindros avec les Flyers.
«Quand j’ai appris la nouvelle, ça m’a frappé. On a joué à Québec ensemble et on a gagné la Coupe ensemble au Colorado. On était pas mal proches, même en dehors de la glace avec nos blondes», a confié au Journal l’ancien gardien Stéphane Fiset.
«Je n’ai pas eu de nouvelles de lui dans les dernières années, mais je peux te dire qu’il était vraiment très apprécié. Il n’y a pas de meilleur gars que lui. Peu importe le problème que tu pouvais avoir, même s’il était 2h du matin, il allait être le premier à t’aider», a-t-il continué.
Plus de 100 combats
Selon le site hockeyfights.com, Simon aurait disputé 121 combats dans les rangs professionnels, ce qui relancera certainement le débat concernant les bagarres au hockey et les suites tragiques qui s’ensuivent dans de nombreux cas.
Tout en démontrant de bonnes aptitudes sur la glace, c’est surtout avec sa présence intimidante qu’il a forgé sa réputation, lui qui a passé 1824 minutes au banc des punitions.
«Sans être un Joe Sakic, c’était un bon joueur de hockey, plus que juste un tough. Il était toujours là pour défendre ses coéquipiers.
«L’année de la Coupe avec l’Avalanche, on était dans une série contre Chicago et c’est lui qui a fait changer la série de bord quand il a secoué Bob Probert comme un sac de patates. Il avait clairement son utilité dans une équipe de hockey», a rappelé Fiset.
Une fin triste
Un article du National Post datant de mai 2017 indiquait que Simon avait été contraint de déclarer faillite. Malgré des gains de 15 millions $ en carrière, son argent aurait été dilapidé, au point où il avait accumulé des dettes de pension alimentaire de plus de 128 000$.
Vivant de l’aide sociale, il composait avec des symptômes de l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), un trouble cérébral dégénératif souvent associé aux nombreux coups à la tête.
La dépression, l’anxiété, le stress post-traumatique ainsi que de l’arthrite dans une épaule, une main, le cou, le dos et les genoux le limitaient dans son quotidien.
Simon mentionnait à l’époque que cette condition était sans doute «attribuable au trauma cérébral significatif subi lors de sa carrière dans le hockey».
Trop de coups
Stéphane Fiset ne pointe évidemment pas Simon du doigt, mais ne peut que constater qu’encore une fois, les contrecoups des bagarres ont raison d’un autre ancien joueur.
«Manger des coups de poing sur la tête tout le temps, c’est certain que ce n’est pas trop bon pour le cerveau.»
«Il ne faut pas oublier que ces gars-là sont 10 fois plus nerveux que les autres joueurs parce qu’ils ont un travail à faire sans jamais savoir comment ça peut finir. Quand leur carrière prend fin, ils ne sont jamais capables de retrouver la même adrénaline», a-t-il souligné.
Simon a inscrit 305 points, dont 144 buts, en saison régulière. Il a ajouté 17 points en 75 matchs éliminatoires.
En plus des Nordiques et de l’Avalanche, il a aussi porté les couleurs des Capitals, des Blackhawks, des Rangers, des Flames, des Islanders et du Wild.
En 2008, il a mis le cap sur la Russie, où il a évolué dans la Ligue continentale de hockey (KHL) lors des cinq dernières années de sa carrière.
QUELQUES HOMMES FORTS DÉCÉDÉS
Gino Odjick – 7 septembre 1970 à 15 janvier 2023 (52 ans)
Crise cardiaque
Le natif de Maniwaki souffrait depuis plusieurs années de l’amylose cardiaque AL, une maladie hématologique rare, et avait déjà subi une première crise cardiaque en 2015.
Dave Semenko – 12 juillet 1957 à 29 juin 2017 (59 ans)
Cancer du foie et du pancréas
Le protecteur de Wayne Gretzky chez les Oilers d’Edmonton est décédé trois semaines après son diagnostic de cancer et n’avait pas vu de médecin pendant 15 ans, selon son ancien coéquipier Kevin Lowe.
Todd Ewen – 22 mars 1966 à 19 septembre 2015 (49 ans)
Suicide
Il a été prouvé après le décès de l’ex-bagarreur du Canadien de Montréal qu’il a vivait avec l’encéphalite traumatique chronique avant de se donner la mort.
Steve Montador – 21 décembre 1979 à 15 février 2015 (35 ans)
Cause inconnue
Souffrant d’encéphalite traumatique chronique, Montador a subi une dizaine de commotions cérébrales durant sa carrière avant de s’éteindre à sa maison de Mississauga. Les pistes de suicide et d’acte criminel ont été écartées par la police.
Wade Belak – 3 juillet 1976 à 31 août 2011 (35 ans)
Suicide
Wade Belak a pris sa retraite du hockey professionnel en mars 2011, cinq mois avant de mettre fin à ses jours dans un hôtel de Toronto.
Rick Rypien – 16 mai 1984 à 15 août 2011 (27 ans)
Suicide
Souffrant de dépression depuis plusieurs années, Rick Rypien a été trouvé mort à son domicile de l’Alberta un mois après avoir signé un contrat avec les Jets de Winnipeg.
Derek Booggard – 23 juin 1982 à 13 mai 2011 (28 ans)
Surdose de drogue
L’homme fort est décédé d’une surdose accidentelle d’oxycodone et d’alcool pendant qu’il se remettait d’une commotion cérébrale.
Bob Probert – 5 juin 1965 à 5 juillet 2010 (45 ans)
Crise cardiaque
Celui que considèrent plusieurs comme le plus grand bagarreur de l’histoire de la LNH est mort à bord d’un bateau sur le lac Sainte-Claire durant une vague de chaleur.
John Kordic – 22 mars 1965 à 8 août 1992 (27 ans)
Insuffisance cardiaque et pulmonaire
L’ancien du Canadien et des Nordiques de Québec a été victime d’une surdose de drogues dans un motel de L’Ancienne-Lorette avant de mourir d’insuffisance cardiaque et pulmonaire.
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Ligne québécoise de prévention du suicide
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