Femmes droguées et violées: un médecin déchu s’enlève la vie avant son deuxième procès
Stephan Probst était en attente d’un second procès pour avoir fait plusieurs autres victimes


Laurent Lavoie
Un médecin déclaré coupable d’avoir drogué et violé une jeune artiste que sa conjointe avait rencontrée en ligne s’est enlevé la vie alors qu’il était en attente de son second procès pour avoir abusé plusieurs autres victimes.
• À lire aussi: Déjà radié du Collège des médecins: nouvelles plaintes contre un médecin violeur
• À lire aussi: Agressions sexuelles: un médecin violeur libéré en attendant son procès
• À lire aussi: Il a violé, en groupe, une jeune artiste: ce médecin spécialiste déclaré coupable
• À lire aussi: Coupable de viol en groupe: un médecin n’a pas dit son dernier mot
Stephan Probst, ancien chef de département à l’Hôpital général juif de Montréal, s’est suicidé hier, a pu confirmer Le Journal.
L’homme de 47 ans était en attente de sa sentence pour le viol d’une jeune artiste, avec l’aide de sa conjointe, Wendy Devera, à l’été 2020.
Après avoir été reconnu coupable en août dernier, le couple avait porté le jugement en appel.
La victime, dont l’identité est protégée par la cour, avait accepté de se rendre dans le luxueux penthouse du médecin, mais en précisant explicitement qu’elle ne voulait rien savoir de l’homme.
Intention criminelle
Probst l’a toutefois droguée en ajoutant à son insu de la MDMA dans son verre.
S’en est suivie une première agression sexuelle dans le spa du médecin, puis dans la chambre, pendant que sa conjointe, Wendy Devera, la retenait.
Même s’il avait assuré à la cour avoir eu une sorte de «consentement général», Stephan Probst a été condamné pour ses crimes.

«Son témoignage démontre son intention criminelle, son ignorance des règles de consentement et son indifférence de la volonté [de la victime]», avait commenté la juge Suzanne Costom en scellant le sort du médecin déchu.
Les déboires judiciaires de Probst n’étaient pas terminés pour autant.
Plus tôt cette année, Probst a été inculpé de 10 nouveaux chefs d’accusation d’agression sexuelle, de voies de fait et d’administration d’une drogue pour commettre un crime.
Il aurait fait sept victimes entre 2003 et 2020, en agressant certaines à plusieurs reprises, toujours dans la métropole. L’une d’elles n’a toujours pas pu être identifiée, indiquait-on dans un document judiciaire.
Quelques jours en taule
Après plus d’une semaine derrière les barreaux, le tribunal avait ordonné, en mars dernier, sa remise en liberté pour la suite des procédures.
Il devait déposer une caution de 10 000$. Une collègue de travail et un membre de sa famille devaient ajouter chacun 2500$.
Plusieurs conditions lui avaient été imposées : poursuivre sa thérapie, habiter chez ce membre de sa famille, ne pas consommer de drogue ou d’alcool, ne pas utiliser les médias sociaux ou les applications de rencontres et ne pas se trouver dans des bars.
Stephan Probst devait revenir devant le tribunal, au palais de justice de Montréal, jeudi.
–Avec la collaboration de Camille Payant