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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

Jean-Pierre Ferland et les femmes: un gentilhomme qui chantait pour les conquérir

Archives Journal
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Photo portrait de Cédric Bélanger

Cédric Bélanger

2024-05-25T04:00:00Z
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Jean-Pierre Ferland était un charmeur qui faisait de la musique essentiellement pour séduire les femmes, mais que deux de ses proches amis ont décrit comme un gentilhomme qui préférait s’entourer de femmes fortes.

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«Dès le début, il a mentionné qu’il a commencé à écrire des chansons pour séduire les filles», rappelle le réalisateur Pierre Séguin.

Sa première chanson, avant même qu’il ne devienne connu, s’intitulait Marie ange la douce.

«C’était le nom déformé d’une assistante au bureau où il travaillait à Radio-Canada. Ça charmait beaucoup les femmes de se faire chanter la pomme avec une chanson qui leur était dédiée.»

La musique, explique M. Séguin, était son salut «parce que Jean-Pierre se trouvait moche».

Il peut dire «mission accomplie». La musique et sa personnalité charismatique en ont fait le préféré de bien des dames. 

«Il disait: j’ai fait ce métier pour conquérir les femmes et à ce niveau, j’ai réussi», se souvient son ami.

Ses préférences

Au fil des années, Jean-Pierre Ferland a ainsi chanté avec plusieurs grandes voix féminines et leur a écrit de grands textes, ce qui a scellé sa réputation de séducteur.

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Selon son producteur de longue date Paul Dupont-Hébert, il avait ses préférences.

«Oui, il savait voir une belle femme, mais ce n’est pas un gars qui avait de l’attirance pour les femmes artificielles. Il n’allait pas aux danseuses. Il aimait les femmes de caractère et celles qui avaient un talent vocal. Il aimait les femmes fortes», relate-t-il.

D’ailleurs, malgré son attirance pour la gent féminine, ce n’est pas un hasard s’il n’a jamais été impliqué dans un scandale sexuel.

«Il était très respectueux d’elles, insiste Pierre Séguin. Souvent, il les vouvoyait. Il avait cette pudeur vis-à-vis des femmes que les jeunes générations ont peut-être moins. C’est pour ça que les femmes l’aimaient tellement. Je n’ai jamais entendu dire que Jean-Pierre avait fait quelque chose de déplacé.»

Un allié

Sur scène, il était un allié des femmes.

«France Castel, Judi Richards, il aimait bien Nanette, Ginette, Céline. Oui, il aimait être entouré de femmes sur scène. C’est probablement un de ceux qui ont voulu avoir des choristes très vite dans leur carrière. Pour ce que ça apporte, pour la beauté, pour la couleur», mentionne Paul Dupont-Hébert.

Il savait les mettre en valeur. Mélissa Bédard, qui a été sa choriste pendant trois ans, peut en témoigner.

«Il m’a fait chanter dans les grandes salles. Quand c’était mon moment, il m’envoyait en avant chanter toute seule et il ne s’en allait pas en retrait. Il me regardait, mettait toujours ses mains au niveau du menton et il écoutait attentivement chaque note.»

Pierre Séguin: «Quand une choriste avait terminé de chanter devant, il allait la reconduire à sa position derrière et il avait toujours un petit mot ou un clin d’œil pour un musicien et lui disait: t’es jaloux, hein!»

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«Un cadeau»

S’il a été généreux de son amour envers les femmes, ces dernières le lui ont bien rendu. Toutes celles à qui Le Journal a parlé pour ce reportage n’ont que de beaux et tendres mots pour Jean-Pierre Ferland.

«Collaborer avec Jean-Pierre, c’était toujours un cadeau», avoue Luce Dufault, une des participantes de sa dernière tournée, celle de l’album Toutes les femmes de ma vie.

«Ce gars-là souriait et t’avais l’impression que la vie était belle», partage Florence K, qui l’a côtoyé durant la même série de concerts, avant la pandémie.

En mettant en lumière le doute qui envahissait parfois Jean-Pierre Ferland à propos de ses capacités vocales, Judi Richards, qui le connaît depuis les années 1970, lui a fait aussi un magnifique compliment.

«Cette voix, qui était loin d’être parfaite, avait beaucoup de caractère. Il ne réalisait pas que c’était son meilleur allié pour livrer ses mots, pour véhiculer au public les mots qu’il écrivait. Son corps était comme un messager.»

Il n’y a aucun doute que des millions de Québécois, et surtout de Québécoises, ont très bien reçu ses messages.

Avec la collaboration de Félix Desjardins.

Il a refusé de passer pour l’amoureux de Mireille Mathieu

Malgré sa réputation de séducteur, Jean-Pierre Ferland était un gars fidèle, du moins si on se fie à cette anecdote racontée par son ami Pierre Séguin.

Ça se passait il y a de cela bien longtemps, à l’époque du premier de ses trois mariages, alors qu’il était en tournée en Europe.

«Son producteur français lui a fait faire une tournée avec Mireille Mathieu et ça s’est super bien passé. Dans ce temps-là, il n’y avait pas de gars qui apparaissait sur la couverture du Paris Match. Il devait être avec une fille. Son producteur a suggéré d’inventer une idylle amoureuse entre Jean-Pierre et Mireille Mathieu pour qu’ils apparaissent sur la couverture du Paris Match.»

Jean-Pierre Ferland n’était pas convaincu, se souvient son ami.

«Il a refusé. Il a dit: ben non, je suis marié. J’ai une femme qui m’attend à Montréal, je ne peux pas faire ça. Elle va aller dans les kiosques et voir le Paris Match. Ça ne marchait pas.»

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