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Culture

Jean-Philippe Perras fait des confidences touchantes sur l’importance de sa famille dans sa vie

«Dérive» est disponible dès maintenant sur Crave.

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Michèle Lemieux

2025-11-20T11:00:00Z
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Pour Jean-Philippe Perras, la famille est au cœur de sa vie, et les dernières années lui ont confirmé que rien n’est plus précieux qu’un clan tissé serré. Père de Margot et de Henri, il partage désormais le même toit que ses parents, une idée inspirée par sa blonde, Maripier Morin. La famille en est d’ailleurs à l'étape de conclure la construction d’une maison intergénérationnelle. Acteur recherché, Jean-Philippe ajoute un autre grand rôle à sa feuille de route avec Dérive, un thriller psychologique qui le rend reconnaissant de pouvoir relever un autre beau défi.

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Jean-Philippe, dans la nouvelle série Dérive, tu incarnes un virtuose du piano. A-t-on autant fait appel à ton talent de musicien qu'à celui d’acteur?

J'aurais aimé jouer plus de piano dans la série, parce que mon personnage est un pianiste classique de renommée internationale, mais même si je joue du piano, je ne suis pas un pianiste classique de formation comme lui. Je n’avais pas un an et demi devant moi pour pouvoir le devenir. J’ai suivi un cours avec Joanne Lussier, la mère de Marie-Eve Janvier et de Louis-Philippe Janvier, mon ami qui est décédé. Elle est professeure de piano. Nous avons discuté de positionnement du corps et des mains. Je suis aussi allé à la rencontre du pianiste Jean-Michel Blais, qui a été tellement généreux avec moi.

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Ton personnage, Daniel Major, est un homme performant qui, en plein concert, s’effondre complètement.

Oui. Au retour d’une tournée à l'international, où il a lancé son nouvel album Dérive, il découvre l’une de ses partitions, annotée différemment. Chaque fois qu’il revient à Montréal, où tout a commencé pour lui, il présente un concert intime pour ses fans. Lorsqu’il joue sa pièce et qu’il arrive au passage modifié, crise de stupeur: il perd connaissance. À partir de ce moment, il fait des terreurs nocturnes. S’ensuit une quête pour comprendre ce qui s'est passé. En fait, c'est une grande quête de contrôle sur sa vie, mais ça ne se fera pas sans heurts. Ça pourrait le blesser, de même que les autres. Avec Patrice Sauvé à la réalisation, on vit les cauchemars de Daniel.

Bruno Petrozza / TVA Publication
Bruno Petrozza / TVA Publication

J’ai le sentiment qu’on te confie souvent des rôles qui t’amènent à te dépasser comme acteur.

Complètement. On m’avait dit, lorsque j’ai tourné la saison 2 de L'empereur, qu’un personnage comme celui-là, c'était le rôle d'une vie et que c’était possible qu’il n’y en ait plus d’autres par la suite. Après la première journée de tournage de Dérive, où j’avais joué des terreurs nocturnes, je suis allé voir Patrice pour le remercier. Je commençais à entrevoir l’univers dans lequel il m’amenait. J’en suis ressorti vidé.

Tu as aussi des projets de théâtre au programme, je crois?

Oui, je serai de Quichotte, au TNM, le printemps prochain, avec le grand Normand D'amour, qui incarnera Don Quichotte. Avec mon groupe de musique, Gustafson, nous ferons la musique du spectacle, et nous allons aussi jouer dans le show.

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Ta carrière se porte bien. Tes projets se chevauchent-ils sans trop de heurts?

J’avoue que, cet été, on a eu chaud. Il y avait des shows de Gustafson, les tournages de Dérive, des répètes de théâtre et STAT qui commençait. En plus, nous tournions Les Morin-Perras sous le même toit, notre émission de construction intergénérationnelle avec ma blonde et ma famille. Mais tout s'est placé. J’ai surtout réussi à voir mes enfants à travers tout ça. Mes parents ont vendu leur maison et ont aménagé chez nous au moment où c'était le plus intense. Le timing a été tellement parfait. Nous avons réussi à tout faire, et je sais pertinemment que je n'aurais pas pu réussir tout cela sans ma blonde et mes parents.

Alors, tes parents sont déjà avec vous?

Oui, depuis le début du mois de juillet. Nos enfants capotent! Ils voient papi et mamie tous les matins. En se levant le matin, Henri cherche son papi... Quand il le voit, je n’existe plus. (sourire) Mes parents sont très présents et très heureux de cette opportunité. Tout le monde en profite. Nous avons fait le choix de profiter de cette vie ensemble. Avec le prix des loyers et des maisons, je me disais que mes enfants allaient peut-être vivre avec nous pendant longtemps... L’autre jour, ma mère me disait: «Imagine si, un jour, c'est vous qui allez dans la rallonge et que Margot ou Henri habitent la maison...»

Est-ce qu’il t'arrive de regarder tes enfants et de retrouver un peu de tes parents?

Pas encore, parce qu'ils sont très jeunes. Margot a presque trois ans et demi, Henri a presque un an et demi. Margot tient beaucoup de sa mère, notamment sur le plan du caractère. C'est fou! Ma blonde, c'est un être d'exception. C’est un être d'authenticité et de vérité. Margot a hérité de mon recul sur les choses. Elle observe, mais une fois qu’elle a compris ce qu'il se passe, tassez-vous! (rires) C'est elle qui mène! Henri est plutôt bonne pâte. Il sourit, va voir tout le monde. Il est en confiance. La vie est cool, ils sont adorables... (sourire)

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Avais-tu imaginé que devenir père serait aussi satisfaisant?

Je savais que je voulais des enfants, mais je ne pensais pas que je ressentirais ce gouffre d'amour infini. Le marathon de travail que j’ai vécu a commencé en avril et s’est terminé au début de l’automne. Comment transformer la culpabilité que je ressentais à être aussi occupé? Parce que ce sentiment ne sert à rien: il nous amène dans une spirale négative.

Pourtant, ça fait du bien à nos enfants qu’on ne soit pas toujours présent. Les autres leur apportent autre chose.

Oui, et ça développe la résilience. Je ne pensais pas que la parentalité allait être aussi vertigineuse. Elle nous ramène toujours à une certaine culpabilité. Tu as le sentiment que si ton enfant se comporte de telle ou telle manière, c’est parce que tu as réussi ou raté quelque chose...

Une fois le projet terminé, chacun sera chez soi?

Oui, il y aura notre maison, le garage et la maison de mes parents. Le temps des travaux, nous habitons dans la même maison et ça se passe super bien, mais je crois que mes parents ont hâte d’être dans leur espace. Moi, ouvrir les portes de mon intimité, ce n'est pas ce qui me passionne le plus... Maripier l'a beaucoup fait par le passé, mais avec tout ce qui s'est passé dans sa vie, elle ne voulait plus aller là, parce que ça fait trop mal. Le projet de l'émission me faisait peur au début. Je ne voulais pas que ça soit calqué sur le modèle Les Kardashian. Je crois au mystère de l'acteur. J'aime qu'on n’en sache pas trop sur ma vie. Ma blonde est très connue, et c'est correct, mais nous ne sommes pas toujours en train de faire des stories. J’aime garder cette distance. Quand on me voit jouer un personnage, on ne se dit pas: «Hier, il mangeait des pastas à tel resto.»

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Alors qu’est-ce qui t’a convaincu?

On en a beaucoup parlé, ma blonde et moi. On s’est questionné, Pourquoi on voulait faire ça? Parce qu'on trouvait ça pertinent. Nous avons eu des réflexions autour de la santé de nos parents, de la fragilité de la vie, des résidences pour personnes âgées. Ce qui s'est passé dans les dernières années, le fait de vieillir et d'avoir des enfants, tout cela nous a fait réaliser à quel point la famille, c'est la chose la plus importante. Véhiculer des valeurs autour de la famille, de l’amour, de l’unité, ça peut inspirer des gens. C’est important d’être ensemble. Quand j’ai vu les premiers épisodes, je me suis dit qu’on avait réussi à avoir ce ton sensible, drôle, ludique et très réaliste. Il y a eu toutes sortes de mauvaises surprises en cours de rénovations, mais le but, c’était toujours de se rassembler autour de la famille.

Es-tu reconnaissant envers ta blonde d’avoir accepté de te lancer dans ce projet d’accueillir tes parents sous votre toit?

Complètement. C’est elle qui a amorcé le projet, mais je lui disais qu’on n’était pas obligés... Ce que nous offrons à nos enfants, à nos parents, et ce que nous nous offrons, ça n’a pas de prix. L’autre jour, je suis rentré après une représentation au théâtre en après-midi. La maison était un vrai bordel! Mon père s’amusait avec les enfants pendant que ma mère cuisinait. Les enfants riaient. Wow! Je me suis senti vraiment reconnaissant. Alors oui, je suis reconnaissant envers ma blonde qu'elle ait insisté.

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Ta blonde avec laquelle tu formes toute une équipe, il faut l’admettre.

Oui. Nous continuons de nous découvrir, et c’est ça qui est beau. Comme tous les couples, quand nous nous sommes rencontrés, nous tripions l’un sur l’autre. Puis, tellement de choses se sont passées dans nos vies... Des choses se sont passées dans la sienne, mais elles ont eu des répercussions dans la mienne. Il y a eu l’arrivée des enfants, puis les rénos. Ce sont de belles zones de défis. Ma blonde a recommencé à travailler très fort. De mon côté aussi, ça va bien. Nous nous découvrons comme partenaires. Nous travaillons sur notre communication. Nous essayons de trouver comment être mieux, pour soi et pour l’autre. Nous voulons continuer à grandir ensemble, pas juste avancer dans la vie. Les dernières années nous auront appris à ne pas lâcher, à transformer le négatif en positif, à changer notre lunette pour voir autre chose. Ma blonde a beaucoup de qualités, mais sa plus grande, c’est sa très grande capacité à accepter le changement, à s’y adapter, à l’embrasser, même s’il peut être drastique et intense. Ma blonde est très inspirante. Sa résilience est exceptionnelle.

Marï photographe
Marï photographe

La tienne aussi, par ailleurs.

C’est intéressant... (sourire) C’est sûr qu’il y a eu des défis et qu’ils ont rejailli sur moi. Je me suis rendu compte que quelque chose nous lie et nous rend plus forts, nous invite à rester ensemble, à creuser ensemble, à réfléchir ensemble. C’est ce qui me touche le plus.

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Il y a une grande beauté dans le fait de persévérer, d’épouser le quotidien, de composer avec les difficultés au lieu de fuir.

Chaque jour, en toute conscience, il faut se choisir. De nos jours, rien ne nous encourage à faire ça. On est dans un monde de consommation; on consomme tout, même les gens. On passe rapidement à autre chose. On pense qu’il y a toujours mieux ailleurs, jusqu’à ce qu’on se rende compte que ce n’est pas le cas.

Vous avez la chance, l’un et l’autre, d’avoir de beaux modèles.

Oui, même si mes parents et mes beaux-parents sont vraiment différents. Ils ne se sont pas lâchés. Notre modèle, c’est qu’il ne faut pas lâcher. Il y a tellement de raisons de se laisser dans la vie... Être en couple, ça demande du travail, et parfois même de l’acharnement. Parfois, c’est aussi correct de lâcher, mais sûrement pas aux premières difficultés...

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