Jean-Noël «Sarto» Lacroix poursuit Revenu Québec pour près de 6,3 M$

Le controversé entrepreneur Jean-Noël Lacroix poursuit pour près de 6,3 M$ Revenu Québec et le percepteur attitré à son dossier, à qui il reproche d’avoir «orchestré» des réclamations fiscales mal fondées, abusives et illégales.

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«Sarto» Lacroix passe de la parole aux actes. À bout des réclamations et des prises de garantie pilotées par Revenu Québec, le dirigeant de Cuisines 9999, son épouse et deux de leurs sociétés saisissent les tribunaux.

Toute cette affaire découle d’une vérification amorcée en 2023 par Revenu Québec auprès d’une entreprise fondée en 2008 et enregistrée au nom de Raynald Huet, peut-on lire dans la poursuite déposée mardi, au palais de justice de Québec.

Mais le fisc estimait plutôt que c’est Jean-Noël Lacroix qui en était le véritable administrateur. Et que «plusieurs stratagèmes illégaux» auraient permis à cette entreprise d’éviter de payer ses taxes et d’obtenir «frauduleusement» certains remboursements de taxes.

«Le langage utilisé sciemment par [Revenu Québec] n’est pas sans conséquence puisqu’il sous-tend la commission délibérée d’un acte criminel», peut-on lire.

À la lumière de ses vérifications, le fisc a réclamé près de 1,65 M$ à l’entreprise de Raynald Huet, le 17 janvier 2024. Moins de deux semaines plus tard toutefois, la compagnie entamait des procédures de faillite.

En mai 2024, le fisc s’est tourné vers Jean-Noël Lacroix pour lui réclamer ces sommes.

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Lacroix nie

«Sarto» Lacroix nie être relié à cette dette. Dans sa poursuite, il affirme que Revenu Québec détient une décision de la Régie du bâtiment du Québec ainsi que le rapport d’un vérificateur qui appuient ses dires.

Jean-Noël Lacroix aurait travaillé pour la compagnie de Huet de 2018 à 2020, avant de partir pour diriger Armoires PMM. «Sarto» aurait ensuite retenu des services de sous-traitance de la part de la compagnie de Raynald Huet, selon ces documents.

Revenu Québec a tout de même poursuivi ses réclamations auprès de Jean-Noël Lacroix et de son épouse, en plus de s’approprier pour fin de garantie «autant d’actifs qu’elle le pouvait».

Revenu Québec a notamment tenté d’obtenir la saisie avant jugement du manoir de 6 M$ où vivait le couple, avant d’être débouté devant le tribunal, en janvier 2025. Puis le fisc a voulu liquider tous les meubles, véhicules et quelque 1214 bouteilles de vin de Jean-Noël Lacroix, avant qu’un règlement ne survienne, en mars dernier.

Dommages

Les demandeurs accusent Revenu Québec d’avoir déployé de «multiples procédures» à leur endroit, qui sont pratiquement toutes contestées à ce jour.

Jean-Noël Lacroix et son épouse affirment avoir subi «d’importants dommages» attribuables à ces «comportements fautifs». La dame a notamment commencé à faire des crises d’angoisse, de l’insomnie et de l’eczéma. Elle a consulté un psychologue à raison de deux fois par semaine pour l’aider à traverser cette épreuve.

En entrevue avec notre Bureau d’enquête en mars dernier, Jean-Noël Lacroix avait d’ailleurs annoncé son intention de poursuivre le fisc. Rappelons qu’il n’en est pas à ses premiers démêlés avec Revenu Québec: en 2014, il avait plaidé coupable à une accusation de vol pour sa participation dans une fraude fiscale de 900 000$.