Le manoir qu’habitait Jean-Noël «Sarto» Lacroix vendu au rabais pour 4,45 M$

Le manoir où résidait le controversé homme d’affaires Jean-Noël «Sarto» Lacroix, qui a été visé par des coups de feu en septembre dernier, vient d’être vendu au rabais.

La conjointe de «Sarto», Marie-Louise Monast, qui était propriétaire de la résidence située à Saint-Augustin-de-Desmaures, en banlieue de Québec, est passée chez le notaire ce lundi pour officialiser la transaction.

Elle essuie toutefois une perte considérable. Le prix de vente de 4,45 M$ est en dessous de plus d’un demi-million des 5 M$ qu’elle avait déboursés pour acquérir la luxueuse propriété il y a trois ans.

La propriétaire en demandait même près de 6 M$ lorsqu’elle l’a mise sur le marché au début de 2024.

Coups de feu

«La maison a un historique, ça a forcément eu un impact sur le prix [de vente]», convient Pierre-Olivier Vear, le courtier immobilier impliqué dans la transaction, joint au téléphone.

C’est qu’en septembre 2024, au petit matin, la résidence, qui compte cinq chambres à coucher et une piscine intérieure, a été ciblée par plusieurs coups de feu.

Le commerce de Jean-Noël Lacroix, qui se nommait alors Armoires PMM, a également été la cible d’un incendie criminel la même journée ainsi qu’en 2023.

Toutefois, M. Vear signale qu’une baisse de prix n’est pas si inattendue dans le marché des maisons de grand luxe, notamment en raison de «ce qui se passe en bourse et des taux d’intérêt élevés».

«De mémoire, des maisons de ce prix-là, il y en a peut-être cinq ou six qui se sont vendues dans la région de Québec», observe-t-il.

Litige fiscal

Les biens reliés à «Sarto» Lacroix sont depuis des mois dans la mire du fisc, qui lui réclame 2,5 M$ en impôts impayés. Revenu Québec a tenté sans succès l’année dernière de mettre la main sur le manoir qui vient d’être vendu. Il alléguait que M^me Monast n’était qu’un prête-nom qu’utilisait son époux pour «échapper à ses créanciers».

Il y a quelques semaines, M. Lacroix a affirmé à notre Bureau d’enquête qu’il a finalement signé une entente confidentielle avec Revenu Québec pour garantir sa créance fiscale.

Cela a eu pour effet d’annuler la vente sous contrôle de justice de tous ses biens et meubles. Le fisc voulait notamment liquider sa collection de 1214 bouteilles de vin ainsi que quatre véhicules de luxe, dont une Mercedes SL 63 AMG.

«Sarto» a toujours contesté les réclamations de Revenu Québec. Au début du mois de mars, il nous a indiqué avoir l’intention de poursuivre le fisc pour «10 à 15 M$».

«Nous autres, on attaque incroyable. [...] J’ai quatre, cinq avocats. Ne te casse pas la tête. On va te les dompter solide», a-t-il affirmé.