Le Québec pleure un de ses grands

Jean Lapointe aurait célébré ses 87 ans le 6 décembre prochain. Le comédien, qui avait écrit vouloir vivre jusqu’à 93 ans dans sa biographie, n’aura pas pu se rendre jusqu’à son chiffre fétiche. Il est toutefois parti en douceur, entouré de ses proches, vendredi.  

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Chanteur, humoriste, comédien et philanthrope, l’ancien sénateur est décédé de complications de santé à la Maison de soins palliatifs Saint-Raphaël, à Montréal.

« Perdre notre père est une terrible épreuve, mais de savoir que son héritage artistique et humaniste restera vivant dans le cœur des Québécoises et Québécois est réconfortant pour nous », a dit son fils, Jean-Marie Lapointe, bien connu lui aussi du grand public.

Ce monument de la culture québécoise, vedette de cinéma et de la télé, s’est aussi fait connaître par son combat contre l’alcoolisme, ayant lui-même souffert de cette maladie. 

Une grande fierté

Sa fondation, la Maison Jean Lapointe, créée en 1982, a célébré cette année ses 40 années d’existence. Sa présence à la soirée d’anniversaire de la Maison Jean Lapointe, en octobre dernier, représente d’ailleurs la dernière sortie publique de l’artiste. 

« Notre père disait sans cesse que sa plus grande fierté a toujours été la Maison Jean Lapointe. Son départ nous attriste, mais nous savons qu’il demeurera l’âme de notre établissement », a indiqué Anne Elizabeth Lapointe, fille de M. Lapointe et directrice générale de la Maison Jean Lapointe.

L’annonce de sa mort a généré un concert d’éloges des milieux politique et culturel.

Une grande contribution

Les premiers ministres du Canada et du Québec lui ont chacun rendu hommage.

« Tout au long de sa vie, Jean Lapointe a été célébré pour ses contributions artistiques, sa philanthropie et son service », a livré le premier ministre du Canada Justin Trudeau, sur Twitter. Mais ce sont ses vieux amis qui ont partagé les messages les plus touchants sur les réseaux sociaux et à la télévision. 

À la retraite, l’ex-animateur Winston McQuade s’est rappelé d’une « amitié de plus de 50 ans ». 

« Il m’a fait rire et pleurer souvent, peu importe le contexte, personnel ou professionnel. Merci, Jean, pour ta grandeur d’âme », a-t-il dit.

Pour le comédien Michel Barrette, « c’est un peu comme si notre père était décédé. C’est toute une tranche de notre histoire du Québec qui disparaît ! »

Il « ne pouvait pas mourir »

Très ému, le chanteur Jean-Pierre Ferland a souligné la contribution artistique et sociale de son ami « qui ne pouvait pas mourir ».

Le chanteur Richard Séguin, lui, a affirmé qu’il avait « le sentiment de perdre un ami, un partenaire qu’[il aimait] profondément. »

Adoré des Québécois, Jean Lapointe laisse dans le deuil sa femme Mercédès, ses sept enfants Danielle, Michelle, Marie-Josée, Maryse, Jean-Marie, Catherine et Anne Elizabeth, ses deux petits-fils Olivier et Jean Auguste, ainsi que ses sœurs Huguette et Suzanne. 

– Avec l’Agence QMI

Quelques moments importants 

• Né le 6 décembre 1935 à Price, dans le Bas-Saint-Laurent.
• Adolescent, Jean Lapointe participe à un concours amateur à CHRC, une radio de Québec où il se fait déjà remarquer au moyen de chansons et d’imitations. Il s’initie ensuite au cabaret sur les planches du Café Caprice, à Montréal.
• En 1955, il lance le duo Les Jérolas avec son complice Jérôme Lemay. 
• En 1963, le duo est au sommet de sa gloire et se produit sur le plateau du Ed Sullivan Show, aux États-Unis.
• En 1974, c’est la fin des Jérolas
• À partir de 1974, il aligne les rôles au cinéma.
• En 1982, il fonde la Maison Jean Lapointe pour venir en aide aux toxicomanes.
• En 2001, le premier ministre Jean Chrétien le nomme au Sénat. Il y siège jusqu’à sa retraite à 75 ans.