Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Jean Lapointe: des rôles marquants au cinéma

Il a joué dans plusieurs films québécois importants

Photo courtoisie
Partager
Photo portrait de Maxime Demers

Maxime Demers

2022-11-18T23:46:19Z
Partager

En plus de briller sur les planches, Jean Lapointe a connu une belle carrière comme acteur au grand écran, s’illustrant dans plusieurs des films québécois les plus marquants des années 1970. 

• À lire aussi: Jean Lapointe s'éteint à 86 ans

• À lire aussi: De nombreuses personnalités pleurent le décès de Jean Lapointe

• À lire aussi: Jean-Marie Lapointe au «Monde à l’envers» ce soir

De Les Ordres à J.A Martin, Photographe en passant par L’eau chaude, l’eau frette, Ok... Laliberté et Ding et Dong : le film, Jean Lapointe a tourné dans une trentaine de longs métrages.

On l’oublie, mais c’est dans la comédie érotique Deux femmes en or, sortie en 1970, qu’il a fait ses premiers pas au cinéma. Le réalisateur du film, Claude Fournier, n’a pas manqué de le souligner, en rendant hommage au chanteur et comédien décédé hier à l’âge de 86 ans.

«Cher Jean Lapointe, salut! Personne n’ose dire, évidemment, que ton premier rôle au cinéma, ça aura été Deux femmes en or, a écrit Claude Fournier sur Twitter. On préfère mentionner Duplessis, ça fait plus chic. J’ai été obligé d’insister pour que Jean Lapointe joue un rôle dans Deux femmes en or. Il était nerveux, mais aussi titillé. Adieu cher acteur, cher ami.»

Publicité

Après la sortie de Deux femmes en or, Jean Lapointe a enchainé les rôles au cinéma. On l’a vu autant dans des comédies populaires (La pomme, la queue et les pépins, Ti-Mine, Bernie pis la gang) que dans des drames qui ont brillé dans les grands festivals internationaux (Les Ordres, L’eau chaude, l’eau frette, J.A. Martin, Photographe...).

Retour en force

Après avoir pris une pause du 7e art dans les années 1980, Jean Lapointe a brièvement renoué avec le cinéma en 1990 pour jouer dans Une histoire inventée et dans la comédie populaire Ding et Dong: le film.

Mais c’est au début des années 2000 qu’il effectue un vrai retour au grand écran. De 2000 à 2004, il tourne trois films coup sur coup dont Le dernier tunnel, un thriller du cinéaste Érik Canuel (Bon Cop, Bad Cop) qui relate le spectaculaire vol de banque orchestré par le criminel Marcel Talon, en 1993.

Canuel a d’ailleurs rendu hommage à Jean Lapointe dans un message publié hier sur sa page Facebook:

«Notre rencontre fût brève mais tellement enrichissante pour le réalisateur que j’étais à ce moment-là, a écrit Canuel en s’adressant directement au regretté comédien. Merci encore pour cette époustouflante interprétation qui t’a valu la reconnaissance de ton grand talent. Ta traversée n’a laissé personne indifférent tant dans le métier que dans tes œuvres caricatives. Bravo à l’homme que tu as été et que tu es. Tu resteras parmi nous bien longtemps.»

La dernière apparition au cinéma de Jean Lapointe remonte à deux ans, dans la comédie dramatique Mon cirque à moi.

Publicité

Jean Lapointe en six performances inoubliables: 

Les Ordres (1974) 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Jean Lapointe est inoubliable dans la peau de l’ouvrier syndicaliste Clermont Boudreau dans ce film de Michel Brault considéré comme un des grands chefs-d’œuvre du cinéma québécois. Présenté en compétition au Festival de Cannes – où il a remporté le prix de la mise en scène – Les Ordres relate les événements de la crise d’Octobre 1970 en suivant cinq personnages fictifs arrêtés et emprisonnés à la suite de l’adoption de la Loi sur les mesures de guerre.

L’eau chaude, l’eau frette (1976) 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Jean Lapointe offre une autre composition mémorable sous les traits de Polo, dit «le shylock du Plateau», dans ce classique d’André Forcier sorti en 1976. Le film met en scène un groupe d’adolescents qui complote un assassinat pendant que s’organise une fête pour célébrer le 43e anniversaire de Polo.

J.A. Martin, Photographe (1977) 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Les années 1970 sont florissantes au cinéma pour Jean Lapointe. Après avoir brillé dans Les Ordres et L’eau chaude, l’eau frette, le comédien a eu la chance de jouer dans cet autre classique du cinéma québécois qui a permis à Monique Mercure de remporter le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes.

Duplessis (1977)

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Au sommet de son art, Jean Lapointe a livré une performance exceptionnelle sous les traits de Maurice Duplessis dans cette mini-série de sept épisodes consacrée à la vie de l’ancien Premier ministre du Québec et scénarisée par nul autre que Denys Arcand.

Une histoire inventée (1990) 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Une quinzaine d’années après la sortie de L’eau chaude, l’eau frette, Jean Lapointe a renoué avec le cinéaste André Forcier pour ce film dans lequel il se glisse dans la peau d’un trompettiste de jazz sur le déclin qui revient à Montréal et se fait engager dans un club de jazz.

Publicité

À l’origine d’un cri (2010) 

Photo courtoisie
Photo courtoisie

Jean Lapointe offre une de ses plus belles récentes performances au cinéma dans ce drame poignant de Robin Aubert (Les affamés). Lapointe y incarne un grand-père alcoolique qui part sur la route avec son petit fils (Patrick Hivon) pour retrouver son fils (Michel Barrette). 

Des hommages de tous les milieux 

« Le Québec perd un grand artiste avec plusieurs talents. D’abord un chanteur, tous les Québécois connaissent Chante-la ta chanson. Un comique qui pouvait nous faire rire aux larmes. Et un comédien qui a interprété Duplessis, une performance qui fait partie des grands moments de notre télé. Mes condoléances à la famille et aux proches. Au revoir, Monsieur Lapointe. »

– François Legault, premier ministre du Québec


« J’ai été obligé d’insister pour que Jean Lapointe joue un rôle dans Deux femmes en or. Il était nerveux, mais aussi titillé. Adieu, cher acteur, cher ami. »

– Claude Fournier, réalisateur et auteur


« Reposez en paix, Monsieur Lapointe. Un grand acteur, un comique de haut niveau, un homme de cœur et de convictions. Mes pensées pour ses proches et pour tous ceux qui l’aimaient. »

– Fabien Cloutier, comédien et auteur


« C’est toujours un choc, c’est un peu comme si notre père était décédé. C’est toute une tranche de notre histoire du Québec qui disparaît. Quel acteur incroyable ! Il avait en lui toute la tendresse, la rage aussi, qui se traduisaient dans son naturel. »

– Michel Barrette, humoriste


« Jean Lapointe ne pouvait pas mourir. J’ai peur qu’il ait ouvert une porte, la porte du Au revoir, je m’en vais ailleurs. »

– Jean-Pierre Ferland, chanteur

Publicité
Publicité