«Je voulais juste gueuler» – Jonathan Roberge

Jonathan Roberge, qui laissait jadis sa colère le guider, se dit maintenant apte à prendre le contrôle du rodéo. 

Invité au balado de Marie-Claude Barrette, Ouvre ton jeu, pour la deuxième fois, l’humoriste a révélé avoir vécu son dernier accès de colère lors de son voyage de moto en solitaire, en novembre dernier, et d’avoir, depuis, appris à tempérer son caractère bouillant.

«C’était mes premières vacances en quatre ans. Dans ces quatre ans-là, il y a eu la pandémie, ma séparation, Xavier, son cancer et ses récidives, la perte d’argent. [...] C’était les premières vacances que je m’accordais depuis quatre ans et je suis parti trois semaines, seul, en moto, camping, pour traverser les Rocheuses et les déserts du Colorado, un peu du Nevada et de l’Utah.»

«À la fin de ces trois semaines-là, à ne parler à personne et à méditer, il y a eu deux jours où je voulais juste gueuler et je ne savais pas pourquoi», a-t-il poursuivi, ajoutant que les dernières années qu’il avait passé à se retenir, à être dans la performance pour le regard des autres et à se tenir droit pour ses enfants l’avaient usé.

«Gérer maladie, séparation, pandémie et ta carrière en même temps, que tout ça s’écroule... c’est trop pour un être humain, surtout pour un colérique. Et puis c’est sorti en criant pendant deux jours, en forêt au Colorado, et en moto pendant que je roulais. Comme si l’éponge venait de se vider enfin», a exprimé le coanimateur de l’émission Au-delà du sexe.

Le féminisme au masculin 

Jonathan Roberge a également souligné à Marie-Claude Barrette qu’il était important pour lui de s’impliquer auprès des hommes qui vivent de la colère ou qui peuvent se sentir perdus face à l’évolution des rôles dans la société.

«De parler quand ça fait 12 000 ans que tu fermes ta gueule et que tu sers juste à aller travailler, à être le pourvoyeur et à ne pas avoir d’émotions et que tu te fais dire de ne pas pleurer, que ta femme est à ton service... le gars qui n’est pas outillé pour gérer ce changement-là, il faut qu’on l’éduque et non qu’on l’ostracise», a-t-il dit à l’animatrice.

«Ma façon à moi d’être féministe, c’est d’être un allié et ça va être de dire aux gars de ne pas avoir peur d’aller consulter, d’aller chercher de l’aide [...] de parler de maladie mentale, de vulnérabilité, et de s’occuper de ses enfants, mais pas en pointant du doigt. Je me dis [que] c’est ma façon à moi de prôner une égalité des sexes et de la répartition de la charge mentale et compagnie», a-t-il enchaîné.

Passionné d’histoire, Jonathan Roberge a aussi confié avoir songé, pendant la pandémie, à tout lâcher pour devenir professeur d’histoire.