«Je suis tannée»: elle poignarde à mort son copain intoxiqué, qui refusait de partir de chez elle
Laly Yuliusie a plaidé coupable à une accusation d’homicide involontaire


Laurent Lavoie
Une femme de 42 ans du Nord québécois a avoué à la cour avoir poignardé à mort son copain ivre et sous l’influence de la cocaïne, qui refusait de partir de chez elle.
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D’abord accusée du meurtre non prémédité de Josepie Saviadjuk, Laly Yuliusie a récemment coupé court à ses procédures judiciaires en plaidant coupable à une accusation réduite d’homicide involontaire.
Yuliusie est en détention depuis la soirée fatidique du 14 juillet 2023.
Le drame s’est déroulé dans sa résidence de Salluit, un village du Nord-du-Québec qui compte à peine 1600 habitants.

Le couple, qui n’habitait pas ensemble, a passé la soirée à picoler, même si Josepie Saviadjuk était sous le coup d’une ordonnance de la cour lui interdisant de déranger ou de harceler Laly Yuliusie.
L’homme de 34 ans est devenu hautement intoxiqué, bien plus que l’accusée, et un conflit a éclaté. Selon la version de l’accusée, M. Saviadjuk lui en a voulu parce qu’elle lui avait donné trop peu d’alcool et qu’elle refusait qu’il conduise avec les capacités affaiblies.
Coke et alcool et une pelle
Des analyses toxicologiques ont plus tard révélé que Josepie Saviadjuk avait environ 1,6 fois la limite légale d’alcool pour conduire dans son sang. Des traces de cocaïne ont aussi été décelées.
La tension a monté, au point où Laly Yuliusie a embarré la victime dehors, ne voulant simplement plus être en sa présence, détaillent des documents de cour.
Sous le regard de plusieurs voisins, Josepie Saviadjuk a brisé la fenêtre de la porte pour entrer dans la résidence et y mettre le bordel.

Pour l’accusée, le moment était venu de prendre les grands moyens pour effrayer son copain. La quadragénaire a donc saisi une pelle, mais Josepie Saviadjuk s’en est emparé.
Profitant d’un moment d’inattention de sa part, Laly Yuliusie a mis la main sur un couteau.
«Je suis tannée», a-t-elle lancé avant de lui infliger un seul coup de lame mortel.
Pas voulu
Saignant abondamment, M. Saviadjuk a poussé un cri, est sorti de la résidence, puis s’est affalé au sol. Malgré l’intervention des services d’urgence, il n’a pu être sauvé.
«Je l’ai poignardé», a répété l’accusée à maintes reprises aux policiers et à des citoyens sur les lieux du crime.
Elle a juré aux policiers n’avoir jamais eu l’intention de tuer la victime, mais elle a quand même dû affronter la justice.
L’arme du crime a plus tard été retrouvée en dessous du cabanon de la résidence voisine.
Mes Véronique Gingras-Gauthier, de la Couronne, et Antonio Cabral, qui défend la quadragénaire, doivent revenir devant le tribunal en septembre pour la sentence.
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