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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

La SAAQ a revu sa procédure après la collision fatale

L’homme accusé de négligence avait réussi à ravoir son permis par erreur en 2018

Jagmeet Grewal, le camionneur responsable de l’hécatombe, lorsque questionné hiervendredi matin au palais de justice de Laval.
Jagmeet Grewal, le camionneur responsable de l’hécatombe, lorsque questionné hiervendredi matin au palais de justice de Laval. Capture d’écran, TVA NOUVELLES
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Photo portrait de Jonathan Tremblay

Jonathan Tremblay

2022-10-07T14:35:26Z
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L’erreur d’une fonctionnaire qui a permis à un camionneur inapte de récupérer son permis avant d’être impliqué dans un carambolage mortel a forcé la SAAQ à changer ses procédures d’octroi de permis pour les poids lourds. 

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« Depuis 2020, nos agents qui traitent de demandes d’avancement de classes 1 à 4 ont les accès requis pour consulter les demandes d’indemnisations, et doivent le faire », a expliqué vendredi au tribunal Kareen Dostie, chef de division à la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).

La fonctionnaire a témoigné au procès de Jagmeet Grewal, qui se déroule au palais de justice de Laval. L’homme de 56 ans est accusé de négligence criminelle ayant causé la mort et des lésions, le 5 août 2019.

Ce jour-là, Grewal était au volant d’un poids lourd sur l’autoroute 440. À la hauteur de l’autoroute 15, il a percuté des véhicules immobilisés devant lui.

Le carambolage a coûté la vie à quatre personnes et fait plusieurs blessés.

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Perte du permis

En 2006 et 2012, Jagmeet Grewal avait été impliqué dans deux autres accidents, aux États-Unis.

Le second lui avait valu un syndrome post-traumatique, et avait eu comme conséquence le retrait de son permis de classes 1 à 4, nécessaire au métier de camionneur.

Il a ensuite bénéficié d’indemnisations.

La scène de désolation sur l’autoroute 440 peu après le carambolage qui a fait quatre morts le 5 août 2019.
La scène de désolation sur l’autoroute 440 peu après le carambolage qui a fait quatre morts le 5 août 2019. Photo courtoisie de la Cour

Puis jusqu’à 2017, trois experts ont analysé que Grewal était atteint de troubles psychiatriques, d’un trouble d’adaptation et de symptômes dépressifs.

L’un d’eux a jugé qu’il était inapte au travail et encore moins à être camionneur, à cause de troubles de concentration.

Malgré cela, l’homme a refait une demande en 2018. Une technicienne administrative de la SAAQ, qui avait reçu une formation de deux semaines, a acquiescé à celle-ci, par erreur, même si elle avait accès à son rapport médical.

Un mois plus tard, Grewal retrouvait son permis de chauffeur de poids lourds.

« L’agent n’avait pas les accès requis pour faire les vérifications des dossiers d’indemnisations. Il n’y avait pas de communication entre les deux départements. Ça ne faisait pas partie de la procédure, à cette époque », a concédé Mme Dostie.

La procédure de la SAAQ a été modifiée à cause du présent dossier, a-t-elle confirmé.

Arrêté par erreur

En septembre 2020, les classes 1 à 4 ont été suspendues à nouveau du dossier de l’accusé. Il avait par ailleurs pu conserver son permis de classe 5, lui allouant la conduite d’une automobile.

Ironiquement, Grewal a été arrêté par erreur vendredi midi, par des policiers croyant qu’il ne possédait aucun permis. Il a été relâché peu après.


Le procès se poursuivra le 17 octobre.

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