«Je savais qu’il avait de mauvaises fréquentations, mais pas à ce niveau-là»: le père d’un adolescent décédé dans une poursuite policière se confie

Le père du jeune de 14 ans qui a perdu la vie la semaine dernière dans un accident d’auto s’est confié pour la première fois. «J’espère que c’était la dernière victime», dit-il en sanglot.

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Le père de famille a reçu une équipe de TVA Nouvelles au logement familial dans le nord de la ville. Lors de notre passage, une vingtaine d’amis de Mehdi étaient présents pour se rassembler.

L’adolescent de 14 ans a perdu la vie après une poursuite policière. Selon les informations de notre bureau d’enquête, il était le passager. Le conducteur était un autre adolescent de 16 ans qui est aussi mort dans l’accident.

Toujours selon le Bureau d’enquête, c’est Mehdi qui aurait tiré sur deux automobilistes. Un homme de 41 avait été atteint par balle à l’épaule. L'arme avait été retrouvée dans l'habitacle.

«C’est une douleur qu’on ne peut pas imaginer. Je savais qu’il avait de mauvaises fréquentations, mais pas à ce niveau-là», raconte le père de Mehdi qui veut garder l’anonymat.

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Selon la famille, Mehdi était un excellent élève qui avait de bons résultats scolaires. Il était sportif et il avait beaucoup d’amis. «Dès ses 4 ans, il était responsable, mais au secondaire, ce n’était pas bien», nous raconte sa mère.

Tout a changé lorsqu’il a commencé l’école secondaire à Saint-Léonard. Il a d’ailleurs été expulsé de son école secondaire cette année après une bagarre. Selon la famille, il avait de mauvaises fréquentations avec des gens plus âgés.

Le 28 mars vers 5h00 du matin, un ami du père l’a contacté pour lui annoncer la mort de son fils. Mehdi est décédé 12 heures plus tard à l’hôpital.

Travail de sensibilisation auprès des jeunes

Malgré le drame, le père de Mehdi veut sensibiliser les jeunes. «Il ne faut pas faire ces trucs-là, c’est mortel». Il dit avoir tout essayé avec l’école et les policiers. Il avait l’intention d’inscrire Mehdi dans une école privée. Il aurait d'ailleurs aimé avoir un meilleur soutien pour son fils.

Un leader de la communauté musulmane, Nazar Saaty, a pris la parole devant une vingtaine d’amis de Mehdi pour les sensibiliser aux risques du monde criminel.

«Il y a beaucoup trop de tragédies. On a perdu à peu près une trentaine de jeunes à présent dans la communauté maghrébine et musulmane de Montréal et ça doit arrêter là. Ça prend une réflexion concertée. Ce sont des victimes, ces jeunes-là. Le milieu délinquant s’en prend à eux à cause de leur innocence, parce qu’ils ne savent pas ce qu’est le monde extérieur. Ils profitent d’eux », explique Nazar Saaty, avocat-bénévole à l’Association de la sépulture musulmane au Québec.

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Mehdi était l’ainé de la famille. Il avait une sœur et deux frères. Ses parents veulent l’enterrer en Algérie. «Ma fille pleure nuit et jour. Tout le monde dit qu’il était le meilleur. Tout le monde dit qu’il ne méritait pas ça. Personne ne mérite qu’il meure», raconte la mère de Mehdi.

La famille attend avec impatience les résultats de l’enquête.