«Je ne suis pas sa grand-mère, je suis sa mère!», rigole une maman de 50 ans
Avoir un jeune enfant à un âge avancé cause parfois de la confusion

Héloïse Archambault
Une Montréalaise est devenue mère à 48 ans après avoir traversé un processus complexe de plus de 100 000$ en traitements de fertilité. Elle profite aujourd'hui au maximum de son fils de 2 ans et fait tout en son pouvoir pour rester en santé afin de le voir vieillir le plus longtemps possible.
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«Quand mon fils aura 18 ans, je ne serai pas une jeune poulette, c’est très clair, rigole Véronick Raymond, dont le fils est né en août 2021. Personnellement, j'aurais été incapable d'être une mère avant la quarantaine. Je trouve ça extraordinaire avoir un enfant à cet âge-là.»
L’appel de la maternité n’avait pas résonné très fort pour cette journaliste scientifique, qui avait priorisé sa carrière dans la trentaine. Or, à 36 ans, avec son conjoint de longue date, ils se sont tournés vers l’adoption internationale.
Un projet à plus de 100 000$
Après plusieurs années d’attente et d’échecs, ils ont mis le projet de côté. À 40 ans, Mme Raymond s’est finalement rendue en clinique de fertilité avec son conjoint. S'ensuivent d'autres années d’échecs, en insémination artificielle cette fois. En novembre 2020, la femme est finalement tombée enceinte grâce à des ovules achetés aux États-Unis. Coût total de la facture: plus de 100 000$.
«On faisait des blagues, on disait qu’on avait pris une hypothèque sur mon utérus», se rappelle celle qui ne croyait pas que tomber enceinte serait aussi long.
Malgré ses 47 ans durant la grossesse, Mme Raymond n’a eu aucune complication.
«Vu de l’intérieur, si on est en forme on ne sent pas nécessairement que c’est si tardif», analyse-t-elle.
Alors que beaucoup de femmes deviennent grand-mères dans la cinquantaine, la réalité familiale de Mme Raymond a suscité de drôles de commentaires dans la dernière année.
«Je ne suis pas sa grand-mère, je suis sa mère!» a-t-elle répondu à un passant croisé dans la rue qui l’avait prise pour la mamie de son fils.
Aujourd’hui comblée de bonheur, la femme avoue que son âge avancé change sa perspective du futur.
«C’est évident que les risques sont plus grands pour nous. On considère qu’on a une responsabilité de se garder en forme pour offrir le meilleur des années qu’on sera là, souligne-t-elle. C’est très clair qu’il aura moins d’années avec ses parents que la moyenne de ses amis.»
Pas angoissés, mais conscients
D’ailleurs, ils s’assurent que leur fils soit bien entouré de membres de la famille plus jeunes, comme des cousins, si jamais le pire devait arriver.
«On n’est pas angoissés, mais on est conscients», soutient celle qui est convaincue d’être une meilleure mère en étant plus vieille.
«C’est bien sûr que t’as pas la même énergie pour un enfant à 20 ans qu’à 40 ans. Mais moi, je ne la connais pas la différence, je n’en ai pas eu avant! Pour moi, ça ne change rien», assure-t-elle.
Et dans son cas, traverser le processus de fertilité après 40 ans n’a pas été un élément rebutant. Or, si elle pouvait changer un élément de son parcours, elle aurait procédé tout de suite à la fécondation in vitro.
«Je suis rentrée dans un processus [...] et je suis allée au bout de ce qu’on avait entamé de façon sereine. [L’âge] c’est un facteur comme d’autres qu’il faut tenir compte», conclut-elle.
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