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L'article provient de Le Journal de Montréal
Santé

Grossesse tardive au Québec: un bébé surprise à 46 ans pour une mère de Sherbrooke

Elle avait fait une croix sur la maternité, mais elle est tout de même tombée enceinte

Photo Dominick Ménard
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Photo portrait de Héloïse Archambault

Héloïse Archambault

2023-11-08T05:00:00Z
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Une femme qui est tombée enceinte à 45 ans contre toute attente et sans l’avoir planifié est convaincue d’être aujourd’hui, grâce à son âge avancé, une meilleure mère pour son fils de cinq ans.

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«J’ai un bagage de connaissances et d’expérience qui fait de moi une bien meilleure mère aujourd’hui que je l’aurais été à 25 ans», croit fermement Marie-Eve Barette, mère de Léon, 5 ans. Si je compare avec ma vie d’avant où j’étais sur le pilote automatique, j’en ressors grandie.»

La femme de Sherbrooke avoue qu’elle n’avait «jamais vraiment essayé» d’avoir un enfant avec son conjoint, même s’ils n’utilisaient pas de moyen de contraception depuis 10 ans. 

«Pour une autre vie»

«Rendue à 42-43 ans, tu te dis: “Ce train-là est passé. Ce sera pour une autre vie”, se rappelle-t-elle. J’avais eu un petit deuil à faire.» 

Mais, contre toute attente, l’enseignante au cégep s’est mise à avoir des symptômes au début 2018. Candidement, elle avoue qu’elle pensait à la ménopause. Un test de grossesse a toutefois chamboulé sa vie. 

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«Au début, c’est l’incompréhension totale. Je ne comprends pas ce qui m’arrive», avoue la femme aujourd’hui âgée de 51 ans. Incrédule, jamais elle n’a envisagé l’avortement.

«Je n’ai jamais eu de doute. Je me suis dit: “Je dois être une mère gériatrique!” Mon monde venait de changer.» 

Malgré son âge avancé, Mme Barette a eu une belle grossesse sans souci majeur. 

«Mais j’ai eu beaucoup de misère à croire que ça se passait vraiment. Comme un sentiment d’irréalité, quand t’as déjà fait le deuil et là, pouf, c’est dans ta vie. [...] Mais, si j’avais perdu mon bébé, ça aurait été dur. C’était un drôle de sentiment.» 

Elle a même refusé de passer le test de dépistage de la trisomie 21, malgré les risques plus élevés à son âge. 

«Je me disais: “S’il s’accroche jusqu’à la fin, il arrivera dans l’état qu’il arrivera.” Je ne voulais pas le savoir», avoue-t-elle. 

Photo Dominick Ménard
Photo Dominick Ménard

Son accouchement par césarienne planifiée s’est aussi très bien déroulé. Avec du recul, elle réalise qu’elle s’est inquiétée inutilement. 

«Je m’en suis mis une couche de plus à cause de mon âge, et j’aurais pu ne pas faire ça. Ça m’aurait facilité la vie», analyse la femme, qui souhaite donner de l’espoir aux femmes âgées qui espèrent un enfant. 

«Il y a peu de chance que ça marche [à cet âge], mais ça se peut!», souffle la mère qui est aujourd’hui plus sportive et qui a arrêté de fumer et de boire depuis la maternité. 

«Je ne suis même pas sûre que je suis plus fatiguée que je l’étais à 25 ans», avoue-t-elle. 

«Complètement déphasés»

Âgée de 51 ans, Mme Barette a toutefois l’impression de vivre en «anachronisme constant» par rapport aux gens de son âge, dont les enfants sont souvent adultes. 

«Au niveau générationnel, on est complètement déphasés, avoue la mère monoparentale depuis 2020. Quand mes amis avaient leurs enfants, j’étudiais ou je voyageais.» 

Photo Dominick Ménard
Photo Dominick Ménard

Malgré cela, elle est convaincue qu’avoir un enfant plus tard dans la vie était mieux dans son cas. 

«Si ma vie était à recommencer et que j’avais la chance de l’avoir à 25 ou 46 ans, je choisirais à 46 ans définitivement. J’ai eu le temps de vivre tout ce que j’avais à vivre comme personne seule. Et ne pas avoir l’impression d’avoir eu à sacrifier ces choses-là pour la maternité», confie Mme Barette. 

«Je suis en état d’apprentissage constant. Il y a de très beaux côtés à la maternité tardive. Je recommande, cinq étoiles!» conclut-elle en riant. 

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