«Pas responsable»: Trudeau refuse d’interdire Trump au G7 au Canada, comme le suggère Singh

Malgré les menaces incessantes et les péripéties judiciaires de Donald Trump, Justin Trudeau refuse de barrer l’accès du président américain au Canada lors du G7 prévu en Alberta cette année, comme le propose Jagmeet Singh. 

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En marge d’une conférence de presse à Montréal, le premier ministre sortant s’est permis d’envoyer une flèche à M. Singh en réponse à une question d’un journaliste.

«Je pense que c’est très facile pour des politiciens ces jours-ci de dire tout ce qu’ils veulent, même si ce n’est peut-être pas une approche raisonnable ou responsable. Il y a beaucoup de ça qui court dans le monde ces jours-ci. Moi, je ne jouerai pas à ce jeu-là», a lancé le premier ministre sortant, jeudi.

Poursuivant en anglais, M. Trudeau a ajouté que ce n’était pas «une façon de diriger un pays» ni de maintenir «un dialogue politique important» entre pays.

Interdire Donald Trump au Canada jetterait plutôt le feu aux poudres dans les relations déjà tendues entre les deux pays.

Invité au Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM), mercredi, Jagmeet Singh a suggéré d'empêcher l’entrée au Canada de Donald Trump, un «fasciste» et un «criminel condamné».

«Je ne comprends pas pourquoi on laisserait Donald Trump venir au G7 au Canada. [...] Il menace notre souveraineté et il n’a aucun respect pour nous et les institutions», a déclaré M. Singh.

Bien qu’il ait été reconnu coupable dans le dossier le liant à l’actrice porno Stormy Daniels, les interprétations divergent concernant la possibilité légale pour M. Trump de mettre les pieds en sol canadien.

Dans un article de la «Presse canadienne» relatant la condamnation de M. Trump, l’année dernière, un avocat de l’immigration explique que le gouvernement fédéral a le pouvoir d’autoriser la venue de certaines personnes, comme des dirigeants étrangers, qui théoriquement n’auraient pas le droit de venir ici en raison de leur dossier criminel.

Le sommet du G7 est prévu à Kananaskis, en Alberta, du 15 au 17 juin. À ce moment-là, le Canada aura un nouveau premier ministre.

M. Trudeau, que M. Trump méprise ouvertement, devra céder sa place au candidat victorieux dans la course à la chefferie libérale au courant du mois de mars.

Selon quelques médias, Mark Carney, meneur dans la course à la succession de Justin Trudeau jusqu’ici, pourrait déclencher des élections rapides.